ES Mahalon Confort D1

Football. Reportage sur l'ES Mahalon Confort

 
District For Ever. 24 heures avec l'ES Mahalon Confort (D1)  
Chaque mois, la rubrique District For Ever partira à la rencontre d'un club de football au district. Le premier à se livrer à cette introspection sportive est l'ES Mahalon Confort, un club fondé en 1962. Ayant fêté son cinquantenaire, au printemps dernier, l'ESMC a signé sa remontée au plus haut niveau du district en arrachant le match nul à Beuzec, en mai dernier (1-1). Est-ce que la génération actuelle parviendra à hisser le club pour la première fois au niveau ligue? Même la génération dorée de 2002/003 s'est cassée les dents sur ce challenge, la bande de Tanguy Kerouedan et Erwan Moalic relève le défi.

Prendre le pouls d'une commune à travers le spectre du football: l'idée peut paraître saugrenue mais elle trouve tout son sens à Mahalon et à Confort-Meilars. Emmitouflé dans des vêtements chauds, la première pause syndicale de la journée s'effectua vers 10 heures pour le petit noir du matin. Le nom du refuge s'appelle le Carillon à Confort. Maître des lieux, Jean-Yves Queré voit son établissement s'animer avec les joueurs avec l'ESMC. " J'ai repris ce bar en 2003. Avec le comité d'animation, le club de football de l'ESMC est un des facteurs dynamiques de la commune de Confort-Meilars. Les joueurs ont l'habitude d'y venir après leur entraînement du vendredi soir ou le dimanche, après les matchs. Souvent, ils restent jusqu'à une heure du matin pour regarder le match de ligue 1 sur Canal + et manger des pizzas. Le football? Je n'y connaissais rien. La première fois qu'ils m'ont parlé qu'ils étaient en D1, c'était presque du chinois pour moi (rires). Il règne un esprit de famille. D'autres joueurs des clubs adverses peuvent même venir, ça se passe toujours bien. Pendant les vacances, pour ceux qui ne travaillent pas, l'endroit peut être très festif. Il y'en a même qui font la fermeture, le dimanche matin et l'ouverture, le lundi matin à 7 heures".  

 

Christelle, animatrice tout-terrain

Café, repas: ce bar-restaurant est l'épicentre avec le Lak Tao à Mahalon de la vie d'après-match des joueurs. Le club s'ancre fermement dans tous les lieux sociaux de la commune. A l'école primaire Saint-Pierre, à Mahalon, Christelle est animatrice sportive de la commune. Elle intervient sur le temps scolaire et à l'école de football de l'ESMC pour les tous petits. " A l'école de football, nous avons une trentaine d'enfants des U7 au U11. Pour les plus petits, ils font un plateau par mois avec les clubs des autres communes environnantes. J'adore être avec les enfants. Je n'assiste d'ailleurs jamais aux matchs de l'équipe première senior, le dimanche. Leur enseigner les valeurs de solidarité, de fair-play et bien-être ensemble, nous avons ce rôle mais nous le faisons avec plaisir".
 

 

Bernard, le maire-supporter

En face de l'école se trouve la mairie de Mahalon. Déjà aux 50 ans du club, voir Bernard Le Gall, le plus haut représentant de la commune et le président de la communauté de communes du Cap-Sizun, servir la viande à tous les convives du repas, laissait présager d'une simplicité naturelle et d'un profond attachement au club. La première impression est souvent la bonne. Joueur de l'ES Mahalon Confort des cadets aux seniors, ayant fini sa carrière face aux féminines du Stade Quimpérois, il s'occupa de l'école de football, dix ans de 1998 à 2008. " Le foot a une forte dimension sociale, surtout dans des communes comme les nôtres C'est le dénominateur commun de beaucoup de clubs ruraux. Nous avons 900 habitants à Mahalon et 800 à Confort-Meilars. Le football a cette formidable capacité à créer un lien inter-générationnel. A travers ce sport, les anciens côtoient les plus jeunes et ils discutent ensemble des matchs. Le club est actuellement sous une bonne dynamique avec un bureau directeur rajeuni avec Fabien Burel, en président".  

 

Fabien, président-joueur

Avec une dotation de 1.200 euros par commune, le club de l'ES Mahalon Confort présente deux temps forts dans l'année pour faire fructifier ce pécule: un grand loto en mai/juin et une soirée couscous, en novembre. Président depuis trois ans, Fabien Burel, 31 ans, a repris le club, dans une période difficile, qui coïncidait avec un effritement des licences en senior. " Il fallait à tout prix arrêter cette baisse des licences. Quand j'ai décidé de prendre la présidence, nous comptions 30 licenciés en senior, nous avons doublé nos effectifs en trois ans. Aujourd'hui, avec 60 licenciés, nous pouvons aligner potentiellement quatre équipes. C'est un tout. Le fait que le bureau ait été rajeuni, nous faisons appel à des collègues pour venir renforcer les équipes. L'ambition principale est de garder la bonne ambiance. Après, le but sportif était de retrouver la D1. C'est fait! Aller en PH? Peut-être un jour mais là, c'est encore trop prématuré. Il faut d'abord penser à consolider notre école de football et nos catégories jeunes car ils représentent l'avenir de notre club. En U13, U15, U17, nous fonctionnons avec un groupement". 

 

Jean David, héros malgré lui

Au club, David Le Lay est un personnage central. Ancien gardien du temple en équipe première, il s'occupe aujourd'hui de l'entraînement spécifique des gardiens du club et dirige l'équipe réserve en D3. Affectueusement appelé Jean Lay, il cultive ce prénom jusqu'à en affubler ces plus proches collègues à son tour. " J'ai joué à Pont l'Abbé à l'époque de Marcel Cariou, comme président. J'étais adolescent et je m'entraînais avec des gardiens comme Philippe Olivier, Pascal Bosser ou Jean-Marie Lachivert. J'ai également joué à, Plozévet. On m'a surnommé Jean Lay à mes 18-20 ans, à cause de l'intendant du FC ¨Pont l'Abbé, Jean-Yves Le Lay. Depuis, ce surnom m'est resté. Le club de l'ESMC véhicule une superbe ambiance. On y est bien. Ca rigole sans se prendre la tête. Il n'y a jamais d'histoire. Le dimanche soir, on refait le match jusqu'à pas d'heure. Parfois, ça dure jusque petit matin. On connait bien le boulanger de Confort (rires). On fait même dès fois, son ouverture, le lundi matin". Un stade Jean Lay porte d'ailleurs son nom à la Forêt-Fouesnant. A quand un autre rebaptisé dans la commune? 

 

Jean-Yves, 36 licences au club:

Depuis ses huit ans, Jean-Yves Kerouedan n'a jamais quitté le club. 36 ans de fidélité à son club de coeur. " Il y'a un esprit dans ce club. On joue pour le foot et le simple fait de se retrouver. Je garde toujours un esprit compétiteur. On joue toujours pour la victoire en match. C'est super aujourd'hui de voir tous les licenciés en senior. Ce club est ancré dans un cercle familial, avec les Kerouedan, Mathieu, Tanguy, Jean-Michel, Corentin. Ou les Le Bras, Jérémy, le fils et Ronan Le Bras. Tant que j'ai du plaisir et que les blessures me laissent tranquille, je continuerais. Il y'a aucune raison de s'arrêter car j'aime trop ça le foot et l'ambiance entre copains". 

 

Tanguy et Erwan,à la barre de l'équipe senior

 
Et les joueurs, dans tout ça? A l'entraînement du mercredi soir, la paire Tanguy Kerouedan et Erwan Moalic, pur produit du club, a pris la succession du Franco-Iranien, Victor Hasanpour. " Nous avons opté pour cette solution interne car nous avons essayé en vain de trouver un entraîneur à l'intersaison. La solution d'un duo en interne était alors la solution la plus intelligente", assure Fabien Burel. Les seniors de l'équipe se chargent de faire passer le relais aux différentes équipes jeunes comme Jérémy Le Bras, Brendan Morvan, Maxime Beauvais (U13), Simon Bariou ou Mathieu Hervé. Autre chose, peu commune, pour un club de football, à Mahalon comme à Confort, les hommes sont interdits d'entrer dans la buvette. L'endroit est strictement réservé aux femmes ou compagnes des joueurs.  

 

L'anecdote sur l'ESMC 
Elle est révélée par Bernard Le Gall, le maire de Mahalon. Parce qu'il y'a maintenant prescription. En 2002/2003, le club fait une superbe saison en D1 avec son équipe la plus forte de tous les temps avec Sylvain Jolivet, Stéphane Kerouedan, Erwan Moalic, Didier Trichillo, Christophe Gourlay ou Christophe Peuziat. En février, Mahalon Confort joue sa finale de championnat pour accéder à la première fois en PH, à Telgruc/Mer. C'est le gros match. Le problème est que ce match coïncide en pleine période des gras de Douarnenez. Quiproquo à l'entrée en voyant débarquer le car des supporters! Même les Telgruciens ne s'aperçoivent pas du subterfuge en félicitant les supporters d'être venus déguisés pour la plupart. Le seul hic? Ce n'était pas les supporters mais les joueurs qui revenaient de leur piste de la veille. 

 

 

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