HANDBALL
Le projet de création d'une équipe fille senior
Handball. Handball Club Plomodiern. | |
Samedi 25 mai. Crée en 2003/2004, le handball club Plomodiern, 60 licenciés, veut boucler le cycle général d'un club sportif, avec la finalité d'une création d'une équipe senior fille. Ayant commencé le handball à Plomodiern, dix filles âgées de 17 à 19 ans s'investissent pour mener à bien ce projet. A ce jour, pour réussir cette action, il manque encore un entraîneur, qui pourrait assurer l'entraînement de vendredi soir et le match du week-end et deux joueuses au minimum pour compléter un effectif. Le point avec Marie Blouet, Anaïs Salaun et Marine Kersale. La commune de Plomodiern verra-elle une deuxième activité sportive, à la rentrée sur les sports collectifs senior, après le football? C'est ce défi qui ont poussé et motivé un groupe de moins de 19 ans. " Nous avons toutes joué ensemble depuis nos 9-10 ans. Nous arrivions à la fin de nos deux années en moins 19 ans. Et comme il n'y avait pas d'équipe senior, à Plomodiern, nous avons été contraintes de mettre entre parenthèse le handball ou d'aller jouer dans un autre club. Trois d'entre nous sommes allées à Douarnenez. Cette année nous a permis de voir que nous ne voulions pas arrêter notre équipe en moins de 19 ans mais la continuer en senior. Nous formons un groupe hyper-soudée avec une grosse ambiance. Les automatismes sont là. Il ne manque vraiment rien pour se lancer, seulement deux filles pour porter notre groupe à 12 et un entraîneur, qui accepte de nous rejoindre dans notre aventure", relève Marine Kersalé. Avec une équipe en - 14 ans fille (excellence départementale), une autre en moins de 12 ans, une école de baby-hand et de handball, Plomodiern, après neuf ans, arrive fatalement à ces premières équipes seniors. " Jouer dans une autre équipe nous a montré à quel point le club de Plomodiern nous manquait. Certaines d'entre nous ont donné un coup de main pour le coaching ou les entraînements des équipes jeunes. Notre histoire a débuté avec le handball à Plomodiern. On ne veut pas jouer pour un autre club mais rester dans nos communes de naissance", affirment Anaïs Salaün et Marie Blouet. Dans un mois, les filles seront si leur mobilisation a trouvé un écho favorable dans le bureau du club et à l'extérieur avec le renfort d'un entraîneur et de plusieurs joueuses. Leur acharnement et leur attachement à leur club pour arriver à faire que le projet se fasse, méritent d'être à juste titre souligné. Habituée à jouer chez les jeunes en excellence départementale, la première équipe senior filles de Plomodiern débuterait au plus bas niveau départemental si ce projet se finalise. Contact: 06.99.72.18.21 ou blouetmarie@gmail.com |
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Le projet d'une première équipe senior filles au Handball Club de Plomodiern est en cours de finalisation, pour la rentrée prochaine. Le groupe: Marie Blouet, Anaïs Salaun, Laura Kerbrat, Juliette Hascoët, Juliette Yvinec, Marianne Roignant, Marine Kersalé, Mathilde Roignant. |
" Le handball Breton a toujours été une référence"
Handball. Daniel Costantini, l'entraîneur des Barjots et des Costauds à Trégunc. | |
Samedi 18 mai. A la rencontre des chefs d'entreprise du bassin Concarnois, Daniel Costantini, le coach double-champion du monde de l'équipe de France en 1995 et 2001, a distillé, ce vendredi soir, à la salle du Sterenn de Trégunc, avec un extrême brio quelques recettes de son succès. Sur la double initiative de Philippe Grijol, ancien entraîneur de Ergué-Gabéric et de Rodolphe Ziegler, le président de l'AL Concarneau, le sélectionneur Marseillais a fait profiter son auditoire de sa faconde toute méridionale pour éclairer sur les techniques de management d'une équipe et apporter un regard en préambule sur la dynamique du handball Breton. Triple champion de France en tant que joueur avec le SMUC Marseille dans les années 60, Daniel Costantini reste le coach emblématique de la génération de joueurs appellés les Barjots (Frédéric Volle, Philippe "Boule" Gardant, Denis Lathoud, Pascal Mahé) et des Costauds (Bertrand Gilles, Guillaume Gille, Grégory Anquetil). 16 ans à la tête de l'équipe de France, deux septennats avec pour point de départ, la France en 3ème division mondiale et en arrivée, les Tricolores, champions du monde à Bercy devant la Suède. Son extraordinaire parcours a été le fruit d'une remise en question totale d'une politique fédérale. " Pour atteindre son meilleur niveau, un individu se doit d'avoir la volonté de progresser chaque jour. Le travail est un fait majeur de la réussite. Quand je suis arrivé à la tête de l'équipe de France, les joueurs s'entraînaient 300 à 400 heures par an. On était confronté à des nations, essentiellement d'Europe de l'Est, qui en faisaient le triple. On tenait une mi-temps avant d'exploser en vol. Il fallait nous mettre à niveau si nous voulions se donner les moyens d'être compétitifs. Les pouvoirs publics ont permis ce décollage en permettant de rémunérer quelque peu les stages ou sélections". Depuis 1972 et l'entrée du handball aux jeux olympiques de Munich, la France n'avait été capable de figurer parmi le gotha mondial des nations qui comptent sur la carte Handball. " Nous avons toujours eu des joueurs de talent en France mais nos dirigeants persistaient dans leur idée que notre créativité ferait la différence à haut niveau". La réussite est immanquablement liée à une répétition des gestes pour en garantir une complète efficacité. Comme Lilian Thuram ne manquait pas de conclure ses entraînements par une série de transversales, comme Jean-Pierre Papin qui se rajoutait une demi-heure supplémentaire de reprise de volée à la sortie d'une séance. " C'est une règle d'or de la réussite. Le travail et la répétition. On ne s'improvise pas. Sur un match, un entraîneur pour être cohérent, doit avoir fait en sorte d'avoir fait assimiler ses systèmes de jeu à ses joueurs. Ne pas confier à ses collaborateurs des responsabilités trop élevées pour lui. Dès fois, il faut être en mesure de faire le pas de moins que celui de trop. Face à l'Espagne, aux Mondiaux 1999, je me suis trompé en confiant à un joueur de l'équipe de France des responsabilités qui n'étaient pas en mesure d'assumer à cette époque. Aujourd'hui, il a passé ce cap de la confiance en lui et a fini capitaine de l'équipe actuelle". " Jackson, il fait partie de la classe des inventeurs" La cohésion d'une équipe implique des règles et une discipline stricte. Dirigiste, au début de sa carrière d'entraîneur, Daniel Costantini est revenu de ce schéma pour une politique plus participative avec à la fin une maîtrise de la décision. " J'ai été dirigiste car ça avait l'avantage de mettre fin aux palabres. Le gain de temps était énorme. J'en suis revenu car je crois qu'il est important de fabriquer de l'empathie avec ses collaborateurs. Leur demander leur avis est un acte d'intelligence, qui rappelle la Maïeutique de Socrate. Questionner les autres sur une décision permet d'enrichir ses idées personnelles. Les entretiens individuels sont prisés dans le monde professionnel. Je leur préfère les entretiens collectifs où tout le monde s'exprime devant le groupe. Une image me revient: le choix du gardien titulaire au championnat du Monde 2001. Christian Gaudin, Bruno Martini, Thierry Omeyer, le jeune à l'époque, s'étaient exprimé. Chacun avait défendu sa volonté de temps de jeu. Pour être juste, j'avais affiché tous leurs stats sur les matchs de préparation en leur donnant un temps de jeu équivalent. Pour être sûr de capter l'attention d'un joueur de haut niveau, j'avais décidé de poster cette feuille sur la porte intérieur de l'ascenseur de l'hôtel. C'est leur passage obligé. Christian Gaudin a fait les six premiers matchs. Émoussé par la répétition des matchs, il a cédé sa place à Bruno Martini. Et en finale, Thierry Omeyer rentre en cours de match et nous gagne la finale par ses arrêts". L'empathie est une source clé de la réussite d'un groupe. Fabriquer de l'empathie pour faire converger une dynamique de groupe. Le groupe France a connu un tel succès grâce à la dernière forme de joueur, la plus dure et recherchée, l'inventeur, celui qui crée un concept, une idée nouvelle, une forme jamais-vu de procédure. Avec Jackson Richardson, pur génie du sport, Daniel Costantini avait trouvé ce chaînon si rare. " Jackson, il fait partie de la classe des inventeurs. En match de préparation à la sélection des JO de Barcelone, je ne pense pas le prendre. Dans la vie, il ne faut jamais avoir de préjugés sur une personne. Comme je veux lui expliquer ma décision, je le teste face à la Norvège. Il ne connaissait pas la défense individuelle. Il courait partout en ne quittant pas la balle du regard. Je sentais le vent de grogne monter chez ses partenaires de jeu. J'étais prêt à le sortir. Et au dernier moment, j'ai eu cette lucidité de regarder l'adversaire. Tous les Norvégiens étaient en situation de panique car il n'avait jamais vu un tel joueur sur un parquet de hand. Je le prends dans la liste finale, pour le faire jouer au 3ème match face à l'Algérie. On avait perdu les deux premiers. Et on était mené de trois buts dans cette rencontre. Il nous fait deux interceptions et la partie est relancée. Jackson, c'est un créatif, un joueur hors-norme. Dans une entreprise, je sais par expérience qu'on se méfie terriblement de ces personnes-là qui vous font prendre d'autres chemins de développement en cassant un historique. Mais ils sont tellement bons qu'ils trouvent souvent leur place dans les dictionnaires" Après deux heures d'une verve jamais mise en défaut, Daniel Costantini a eu des mots très touchants sur le handball breton et sa venue à Concarneau. " J'ai été très sensible à la lettre de candidature reçue par les dirigeants de l'AL Concarneau. Elle était tellement bien tournée que je ne pouvais refuser. Ils ont de la chance car je n'accepte que deux à trois invitations comme celle-ci dans l'année. Le handball Breton a toujours été une référence. Concarneau avec ses 250 licenciés, est un exemple d'une cellule-mère du handball. Le haut niveau n'est que la dernière pierre de l'édifice. Il est important de revenir à la base pour se rendre compte de l'importance du développement de son sport. La Bretagne est en avance sur les autres régions françaises. Parfois, c'est dans l'excès pour un méridional. J'ai de la famille sur Lampaul-Plouarzel. Quand on m'explique que deux clubs à huit kilomètres de distances, ne veulent pas entendre parler d'un rapprochement, c'est dur à concevoir pour un Marseillais mais c'est dans la mentalité Bretonne. Le haut niveau vous fait perdre les repères. Comme je ne suis plus à la fédération depuis mars 2010, je suis parti d'une initiative personnelle de rencontrer des clubs comme l'AL Concarneau, qui transparaîssent d'un amour pur et sincère du handball. Je pense que nous irons de plus en plus vers une féminisation de ce sport. En France, la moyenne de licenciés est bien plus importante chez les gars que chez les filles. En Bretagne, la parité filles-garçons est beaucoup mieux appliquée avec un 60/40". Volontiers affable dans la soirée passée sur Trégunc, Daniel Costantini aura été à l'image de sa carrière d'entraîneur au haut plus niveau: un grand monsieur du sport français. Il avait insisté dans sa première partie d'intervention sur l'importance de conserver ses racines avec un recours appuyé à l'historique du handball en France des années 50 à 80. En revenant à la base de la pyramide handball avec l'AL Concarneau, il n'en oublie pas son rôle premier de formateur et d'éducateur. Levier des ambitions Françaises au plus haut niveau mondial, Daniel Costantini avec les Barjots et les Costauds ont fait énormément pour la popularité du handball auprès du grand public. On comprend bien mieux l'aboutissement d'un tel résultat sportif et humain après avoir eu le bonheur d'être présent sur ces deux heures de conférence, à Trégunc. |
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A la salle du Sterenn de Trégunc, ce vendredi soir, l'AL Concarneau a fait se rencontrer les décideurs du bassin Concarnois, les responsables politiques, et Daniel Costantini, l'entraîneur emblématique de l'équipe de France de 1985 à 2001,élu meilleur sélectionneur de tous les temps en 2010. |
Une première dans le Sud-Finistère
Handball. La section sportive du lycée Pierre Guéguin. |
Premier département en France, au nombre de licenciés, le handball marche très fort dans le Finistère. Pourtant, une anomalie se présentait avec l'absence de section sportive, spécialisée dans la pratique de ce sport dans le Sud-Finistère. Depuis la rentrée 2012/2013, le tir a été corrigé sur Concarneau avec la création de cette structure au lycée Pierre Guéguin pour les jeunes de la seconde à la terminale. A la tête de ce projet, Eric Guével, à la finalité sur les parquets, Maxime Henaff, qui dresse un premier résumé, après deux mois de recul. Ouverte en septembre 2012, la section sportive rassemble pour cette première année, 15 jeunes, onze garçons pour quatre filles, la majorité venant de l'axe Quimper-Concarneau-Quimperlé. " Les jeunes sont pour l'instant regroupés sur deux classes de seconde et une de première. Eric Guevel, qui est président de l'association Concarneau Cornouaille Handball, a beaucoup oeuvré depuis deux ans à la réussite de ce projet. Le lycée public Pierre Guéguin, avec son nouveau proviseur, Serge Kerbiquet, nous a de suite soutenu dans notre démarche. Les jeunes venus de trois départements bretons ont sept à huit heures de handball supplémentaires sur des séances spécifiques dans la semaine. Souvent, en soirée, sur des séances d'1h15 à 2 heures. Trois ou quatre d'entre eux jouent déjà en excellence région ou en honneur région chez les moins de 17 ans. Le but est à moyen terme d'élever le niveau du handball en Sud-Finistère", souligne Maxime Henaff, éducateur sportif et demi-centre de l'AL Concarneau (excellence régionale). Premier de cordée, Concarneau a inauguré la première section sportive du Finistère-Sud. Châteaulin avance son projet dans ce sens. Peut-être dès la rentrée prochaine. Cette première est une avancée non négligeable dans un sport, qui ne cesse de progresser et entraîner une émulation interne dans les clubs. |
Les 15 jeunes de la section sportive du lycée Pierre Guéguin de Concarneau sont les premiers dans le Sud-Finistère à connaître ce programme spécifique dans le handball. La liste des quinze jeunes: Antoine Pinard, Brian Alcloque, Paul Kernours, Audrey Croajou, Typhaine Le Moal, Gabin Vautier-Touchard, Ugo Formosa, Lorena Huiban, Joris Le Corre, Sarah le Grand-Zidane, Yanael Lacorne, Nathan Le Borgne, Alan Bideau, Nicolas Duedal, Mathieu Bacon. |
France - Arvor 29 : 28-21
Grande première pour le Sud-Finistère! La section sportive de handball, avec 20 jeunes du département, sera crée à la rentrée prochaine au lycée Pierre Guéguin de Concarneau. En avant-première, l'équipe de France, génération 1994/1995 a rencontré la réserve de l'Arvor 29 (N2F). Pour cette rencontre amicale, les Tricolores l'ont emporté 28-21, à la salle du Porzou. Le reportage en images |
Made in AL Châteaulin!
Handball. - 17 ans. AL Châteaulin |
A la rencontre des chefs d'entreprise du bassin Concarnois, Daniel Costantini, le coach double-champion du monde de l'équipe de France en 1995 et 2001, a distillé, ce vendredi soir, à la salle du Sterenn de Trégunc, avec un extrême brio quelques recettes de son succès. Sur la double initiative de Philippe Grijol, ancien entraîneur de Ergué-Gabéric et de Rodolphe Ziegler, le président de l'AL Concarneau, le sélectionneur Marseillais a fait profiter son auditoire de sa faconde toute méridionale pour éclairer sur les techniques de management d'une équipe et apporter un regard en préambule sur la dynamique du handball Breton. Triple champion de France en tant que joueur avec le SMUC Marseille dans les années 60, Daniel Costantini reste le coach emblématique de la génération de joueurs appellés les Barjots (Frédéric Volle, Philippe "Boule" Gardant, Denis Lathoud, Pascal Mahé) et des Costauds (Bertrand Gilles, Guillaume Gille, Grégory Anquetil). 16 ans à la tête de l'équipe de France, deux septennats avec pour point de départ, la France en 3ème division mondiale et en arrivée, les Tricolores, champions du monde à Bercy devant la Suède. Son extraordinaire parcours a été le fruit d'une remise en question totale d'une politique fédérale. " Pour atteindre son meilleur niveau, un individu se doit d'avoir la volonté de progresser chaque jour. Le travail est un fait majeur de la réussite. Quand je suis arrivé à la tête de l'équipe de France, les joueurs s'entraînaient 300 à 400 heures par an. On était confronté à des nations, essentiellement d'Europe de l'Est, qui en faisaient le triple. On tenait une mi-temps avant d'exploser en vol. Il fallait nous mettre à niveau si nous voulions se donner les moyens d'être compétitifs. Les pouvoirs publics ont permis ce décollage en permettant de rémunérer quelque peu les stages ou sélections". Depuis 1972 et l'entrée du handball aux jeux olympiques de Munich, la France n'avait été capable de figurer parmi le gotha mondial des nations qui comptent sur la carte Handball. " Nous avons toujours eu des joueurs de talent en France mais nos dirigeants persistaient dans leur idée que notre créativité ferait la différence à haut niveau". La réussite est immanquablement liée à une répétition des gestes pour en garantir une complète efficacité. Comme Lilian Thuram ne manquait pas de conclure ses entraînements par une série de transversales, comme Jean-Pierre Papin qui se rajoutait une demi-heure supplémentaire de reprise de volée à la sortie d'une séance. " C'est une règle d'or de la réussite. Le travail et la répétition. On ne s'improvise pas. Sur un match, un entraîneur pour être cohérent, doit avoir fait en sorte d'avoir fait assimiler ses systèmes de jeu à ses joueurs. Ne pas confier à ses collaborateurs des responsabilités trop élevées pour lui. Dès fois, il faut être en mesure de faire le pas de moins que celui de trop. Face à l'Espagne, aux Mondiaux 1999, je me suis trompé en confiant à un joueur de l'équipe de France des responsabilités qui n'étaient pas en mesure d'assumer à cette époque. Aujourd'hui, il a passé ce cap de la confiance en lui et a fini capitaine de l'équipe actuelle". " Jackson, il fait partie de la classe des inventeurs" La cohésion d'une équipe implique des règles et une discipline stricte. Dirigiste, au début de sa carrière d'entraîneur, Daniel Costantini est revenu de ce schéma pour une politique plus participative avec à la fin une maîtrise de la décision. " J'ai été dirigiste car ça avait l'avantage de mettre fin aux palabres. Le gain de temps était énorme. J'en suis revenu car je crois qu'il est important de fabriquer de l'empathie avec ses collaborateurs. Leur demander leur avis est un acte d'intelligence, qui rappelle la Maïeutique de Socrate. Questionner les autres sur une décision permet d'enrichir ses idées personnelles. Les entretiens individuels sont prisés dans le monde professionnel. Je leur préfère les entretiens collectifs où tout le monde s'exprime devant le groupe. Une image me revient: le choix du gardien titulaire au championnat du Monde 2001. Christian Gaudin, Bruno Martini, Thierry Omeyer, le jeune à l'époque, s'étaient exprimé. Chacun avait défendu sa volonté de temps de jeu. Pour être juste, j'avais affiché tous leurs stats sur les matchs de préparation en leur donnant un temps de jeu équivalent. Pour être sûr de capter l'attention d'un joueur de haut niveau, j'avais décidé de poster cette feuille sur la porte intérieur de l'ascenseur de l'hôtel. C'est leur passage obligé. Christian Gaudin a fait les six premiers matchs. Émoussé par la répétition des matchs, il a cédé sa place à Bruno Martini. Et en finale, Thierry Omeyer rentre en cours de match et nous gagne la finale par ses arrêts". L'empathie est une source clé de la réussite d'un groupe. Fabriquer de l'empathie pour faire converger une dynamique de groupe. Le groupe France a connu un tel succès grâce à la dernière forme de joueur, la plus dure et recherchée, l'inventeur, celui qui crée un concept, une idée nouvelle, une forme jamais-vu de procédure. Avec Jackson Richardson, pur génie du sport, Daniel Costantini avait trouvé ce chaînon si rare. " Jackson, il fait partie de la classe des inventeurs. En match de préparation à la sélection des JO de Barcelone, je ne pense pas le prendre. Dans la vie, il ne faut jamais avoir de préjugés sur une personne. Comme je veux lui expliquer ma décision, je le teste face à la Norvège. Il ne connaissait pas la défense individuelle. Il courait partout en ne quittant pas la balle du regard. Je sentais le vent de grogne monter chez ses partenaires de jeu. J'étais prêt à le sortir. Et au dernier moment, j'ai eu cette lucidité de regarder l'adversaire. Tous les Norvégiens étaient en situation de panique car il n'avait jamais vu un tel joueur sur un parquet de hand. Je le prends dans la liste finale, pour le faire jouer au 3ème match face à l'Algérie. On avait perdu les deux premiers. Et on était mené de trois buts dans cette rencontre. Il nous fait deux interceptions et la partie est relancée. Jackson, c'est un créatif, un joueur hors-norme. Dans une entreprise, je sais par expérience qu'on se méfie terriblement de ces personnes-là qui vous font prendre d'autres chemins de développement en cassant un historique. Mais ils sont tellement bons qu'ils trouvent souvent leur place dans les dictionnaires" Après deux heures d'une verve jamais mise en défaut, Daniel Costantini a eu des mots très touchants sur le handball breton et sa venue à Concarneau. " J'ai été très sensible à la lettre de candidature reçue par les dirigeants de l'AL Concarneau. Elle était tellement bien tournée que je ne pouvais refuser. Ils ont de la chance car je n'accepte que deux à trois invitations comme celle-ci dans l'année. Le handball Breton a toujours été une référence. Concarneau avec ses 250 licenciés, est un exemple d'une cellule-mère du handball. Le haut niveau n'est que la dernière pierre de l'édifice. Il est important de revenir à la base pour se rendre compte de l'importance du développement de son sport. La Bretagne est en avance sur les autres régions françaises. Parfois, c'est dans l'excès pour un méridional. J'ai de la famille sur Lampaul-Plouarzel. Quand on m'explique que deux clubs à huit kilomètres de distances, ne veulent pas entendre parler d'un rapprochement, c'est dur à concevoir pour un Marseillais mais c'est dans la mentalité Bretonne. Le haut niveau vous fait perdre les repères. Comme je ne suis plus à la fédération depuis mars 2010, je suis parti d'une initiative personnelle de rencontrer des clubs comme l'AL Concarneau, qui transparaîssent d'un amour pur et sincère du handball. Je pense que nous irons de plus en plus vers une féminisation de ce sport. En France, la moyenne de licenciés est bien plus importante chez les gars que chez les filles. En Bretagne, la parité filles-garçons est beaucoup mieux appliquée avec un 60/40". Volontiers affable dans la soirée passée sur Trégunc, Daniel Costantini aura été à l'image de sa carrière d'entraîneur au haut plus niveau: un grand monsieur du sport français. Il avait insisté dans sa première partie d'intervention sur l'importance de conserver ses racines avec un recours appuyé à l'historique du handball en France des années 50 à 80. En revenant à la base de la pyramide handball avec l'AL Concarneau, il n'en oublie pas son rôle premier de formateur et d'éducateur. Levier des ambitions Françaises au plus haut niveau mondial, Daniel Costantini avec les Barjots et les Costauds ont fait énormément pour la popularité du handball auprès du grand public. On comprend bien mieux l'aboutissement d'un tel résultat sportif et humain après avoir eu le bonheur d'être présent sur ces deux heures de conférence, à Trégunc. |
La formation à l'AL Châteaulin est l'objet de toutes les priorités. Ci-dessous les équipes A et B des - 17 ans. Crédit photos Thomas ALEMANY |
Equipe 1 : 1 Clément Berder 5 Brendan Le Doaré 13 Pierre Bodenes 9 Yan Flao 4 Adrien Jégat Bleu Léo Can-Polydor 11 Pierrig Fiche 10 Logan Bothorel 8 Erwan Rombaut 7 Quentin Jarno Gardien Bordeaux: Joris Mulot |
Equipe 2 : 6 Ronan Sibiril 5 Maxime Le Moigne 3 Guillaume Jan 11 Alexandre Tymen 7 Sylvain Rémy Gardien Yohann Patrom 8 Alexandre Stenou 2 Alexandre Claveau 9 Alexandre Plouliquen 4 Alexis Paugam |
AAA+
Handball. N3M. Châteaulin - Les Olonnes 30-29 |
Face aux Olonnes, l'AL Châteaulin a accompli une seconde mi-temps de feu de dieu pour passer juste devant au score sur la fin. Devant un public aux anges, les Sudistes ont gagné la bataille des nerfs dans sa formidable remontée. Les Olonnes ont plié. Pourtant, ils avaient paru d'une solidité à toute épreuve en première mi-temps (30-29). Pourquoi le handball n'est-il pas plus médiatisé sur les grandes chaînes nationales de télévision? Pourquoi faut-il attendre les demi-finales d'une grande compétition (hormis les jeux olympiques) pour voir l'équipe de France sur les écrans des chaînes hertziennes? C'est cette question que nous mourrions d'envie de poser aux grands patrons de chaîne. S'ils doutent toujours de la capacité du Hand à fédérer, nous pouvons leur donner quelques bonnes adresses en France. Châteaulin en fait assurément partie. Au sortir d'un match à haute émotion, les Châteaulinois ont passé la quatrième dans ce championnat face aux Olonnes (30-29). Symbole de cet état d'esprit insubmersible, Romain Corre, le nouveau transfuge de Lanester (N1M). En retrait sur le terrain après sa blessure à la cheville, il n'en reste pas moins très présent dans la vie du groupe. " J'arrive au club. C'est exceptionnel l'engouement. Je n'ai jamais vu ça en N1M. C'est presque comparable à Pouzauges (Vendée) qui a été sacré meilleur public fédéral". La symphonie héroïque de l'AL Châteaulin Comment ne pas mettre en avant ce public de feu qui pousse les joueurs à chercher au-delà de leurs possibilités physiques? " Je suis sûr que si nous jouons ce match ailleurs qu'à Hervé Mao, on le perd. Le public est fantastique. Il donne envie de se mettre minable sur le parquet", assure le demi-centre, Julien Nédelec. Le secret de la réussite actuelle est sans doute dans cette symbiose entre une équipe de "potes", formés pour la plupart au club et un public qui fait corps avec le groupe. Et c'est là qu'on se met à la place de l'adversaire. Quel enfer de jouer devant une salle survoltée prête à succomber aux moindres exploits de leurs favoris! " Nous n'avons pas le droit de lâcher. En première mi-temps, nous passons au travers (10-17, 30'). Même si nous ne déméritons pas, nous n'y étions pas. Lors de la pause, on s'est dit qu'on ne pouvait pas continuer comme ça. Il y'a 400 spectateurs dans la salle. On gagne, on perd. C'est le sport mais on s'arrache sur tous les ballons", reprend Romain Corre. La bouffée d'air fait du bien. Avec des joueurs qui ont l'amour du maillot, un public en osmose, l'AL Châteaulin est en conformité avec l'essence du sport. Celle d'une équipe qui donne avant même de penser à recevoir. Et le retour va au-delà de leurs espérances. Pourquoi? Quand on voit autant de spectateurs qui restent dans la salle de longues minutes après la fin du match, on se dit qu'on était nombreux à partager ce même sentiment de bonheur, samedi soir, à Hervé Mao. C'est quand le prochain match? |
" High in the sky", Julien Nédelec s'envole, Châteaulin chavire de bonheur après sa victoire au forceps face aux Olonnes. |
On ne lâchera rien !
Décidément, cette équipe de Châteaulin a du caractère. En difficulté face à Rennes Métropole (19-23, 45'), les filles ont refusé la défaite en finissant fort cette rencontre (30-30, 60'). Une vieille habitude qui date d'un an maintenant. Explication avec Marie Hémery, la coach et Morgane Lallaouret, la capitaine.
Marie HEMERY | Morgane LALLAOURET |
Après ce match nul, est-ce un point de gagné ou de perdu, ce soir? |
Marie Hémery: " On va faire simple. C'en est un de perdu par rapport au contenu de la première période et un de gagné sur la physionomie de la seconde mi-temps. A un moment donné, il fallait changer notre système. Je prends un temps mort pour faire réagir le groupe. Nous avons le même jeu que Rennes mais paradoxalement, aucune des deux équipes n'a réussi à contrer le jeu adverse". Morgane Lallaouret: " Je dirais que c'est un point gagné. Les Rennaises ont l'ambition de monter. Ce match a été un combat du début jusqu'à la fin. Même dans la difficulté, nous sommes restées sereines. C'est une preuve de confiance dans cette équipe. Face à Kernic, nous avions déjà prouvé notre force mentale. On repousse au maximum la défaite" |
Châteaulin n'a plus connu la défaite depuis plus d'un an. Comment explique-on une telle réussite? |
Marie Hémery: J'ai une équipe de guerrières. Elles m'impressionnent par leur abnégation. Les joueuses refusent la défaite. A chaque fois que l'équipe est dos au mur, elle arrive à trouver les solutions. On repousse nos limites. Le jeu est une chose mais notre mental est un gage de sécurité pour la suite. Morgane Lallaouret: " Nous envoyons un signe fort aux autres équipes. On ne veut pas perdre. On redoute cette première défaite car nous ne sommes plus habituées à perdre. Même avec des buts de retard, on sent qu'on ne peut pas perdre. C'est difficile à décrire comme sentiment mais le groupe est persuadé de s'en sortir sur chaque situation" |
Sur le courant alternatif, l'équipe n'a pas sorti de match référence. Est-ce un but sur les prochains matchs? |
Marie Hémery: " Oui, nous sommes à la recherche d'une constance sur un match entier. On gère mal nos temps faibles. On se met tout seul dans la difficulté. Il faudra mieux gérer cette transition entre le jeu de défense et l'attaque. On veut trop bien faire. Parfois, ça nous joue des tours. Mais la réaction est à chaque fois positive. On peut s'appuyer dessus. Morgane Lallaouret: " Il y'a bien-sûr des choses à améliorer. C'est ma première année en tant que capitaine. Je ne m'y attendais pas quand j'ai été désignée. C'est vrai que je prends plus de responsabilités dans le jeu. Et dans le discours, j'essaie sans arrêt de positiver les situations. On se doit de garder cet état d'esprit!" |