SERIE 5 : Les filles et le Football

 
Cette cinquième série est consacrée aux filles et le football, déclinée sous cinq angles, l'arbitrage, les supportrices, l'intendance dans les clubs, la présence dans les bureaux directeurs et les joueuses. A travers ces cinq sujets, le spectre du football se conjugue aussi au féminin. 

 

 

Les joueuses dans les clubs. Passionnément foot!

   
  Série n°5. Le football et les filles (5/5)  
  Le virus du football peut prendre à tout âge. Dès qu'il devient une passion, il est un liant indissoluble de vos week-end. Plus communs chez les garçons, les filles n'échappent pas à cette ligne de conduite. Sabrina Brujean, 26 ans de Quimper Kerfeunteun FC et Marie Ballaven, 21 ans, la capitaine de Plonevez du Faou témoignent de leur sincère passion pour le ballon rond. Leur parcours est similaire comme leurs postes de milieu offensif sur un côté sur le terrain.

Comment un passe-temps débouche sur un engagement avec un sport par le biais d'une association sportive? Marie Ballaven et Sabrina Brujean ont découvert le football sur le tard en signant leur première licence à 15 et 16 ans. " J'ai débuté le sport en m'essayant à la natation, à la gymnastique, au judo et au patin sur Châteauneuf du Faou sans jamais trouver le sport qui me convenait. Le football était dans les gênes familiaux avec mon père, Jean-René, qui joue encore en senior B, à 50 ans, à Châteauneuf du Faou et mon frère, Romain qui évolue chez les U17 de groupement de l'Aulne. J'ai signé ma première licence à Plonévez du Faou à 15 ans en commençant directement en senior". Même dénouement chez Sabrina Brujean. " Jusqu'à mes 16 ans, je jouais sur Guingamp avec les garçons. J'adorais ce sport mais je n'ai jamais eu la possibilité de le pratiquer comme le club féminin le plus proche était à 30 km. J'ai pris ma première licence à 16 ans à Saint-Brieuc. C'est trop tard pour démarrer un sport! Dès ma première année, j'avais intégré le groupe senior. Cinq ans après, je jouais certains matchs en première division comme face à Juvisy de Marinette Pichon ou face à Lyon", remarque Sabrina Brujean.

En équipe première, à Plonévez du Faou ou à Quimper Kerfeunteun, la passion doit s'accorder à un emploi du temps chargé. " Je suis en 2ème année d'osthéopathie sur Nantes. Je ne rentre que pour le week-end sur Châteauneuf du Faou. Le samedi et dimanche sont presque totalement consacrés au football avec l'entraînement, le samedi matin, et les matchs, le dimanche après-midi". Pour Sabrina Brujean , son métier en tant que serveuse dans la restauration prend une grande part de ces week-ends. " Le football, j'ai beaucoup de mal à m'en passer. C'est très dur quand je ne peux pas jouer, le dimanche. Je finis souvent mon service à 15 heures, le dimanche. L'an dernier, j'en arrivais même à trembler quand je n'étais pas sûre de jouer. L'an dernier, il n'y avait que le football qui comptait le week-end. Je n'arrive parfois que pour la 2ème mi-temps comme je finis mon service à 15 heures. Comme face à Laval FA, pour le match de la montée en D2, j'avais tellement la rage, ce jour-là que j'avais tout donné. La dernière saison reste ma meilleure année. Tout me réussissait, rien ne pouvait m'arriver. J'avais inscrit 20 buts en DH. Avec Sandra Margeot et Alexandra Faucon, nous avons terminé à cette moyenne supérieure de 20 réalisations".

Des superbes moments avec le football

Le football est avant tout combiné à une ambiance, qui garantit la continuité sur plusieurs saisons. " Je me verrais mal jouer dans un autre club que Plonévez du Faou. Je suis très bien dans ce club. Je pourrais essayer à Quimper Kerfeunteun mais je reste attachée à notre équipe. Chaque année, on se bat pour garantir une équipe sur Plonévez. L'ambiance est formidable entre nous. Je me suis fait presque tous mes ami(e)s grâce au football", affirme Marie Ballaven. Pour Sabrina Brujean, le club de Quimper Kerfeunteun est le meilleur club où elle a joué au niveau ambiance. " Je me suis vraiment trouvé dans ce club au niveau de l'ambiance. Je marche beaucoup sur ce critère. J'avais joué à Saint-Brieuc (D1) et à Plounérin (DH). Je voudrais trouver plus de disponibilités horaires pour vivre à fond ma passion. A Quimper Kerfeunteun, nous avons vécu une année formidable, l'an dernier. Nous étions tellement dedans qu'il était impossible que nous rations la montée. David Brusau, notre coach, compte beaucoup. Il nous a vraiment aidé à franchir un cap".

Dans leur passion, Marie Ballaven et Sabrina Brujean vivent leur passion, le dimanche, sur les stades. " Au départ, ma mère ne voulait pas que je joue au football. Elle avait dû mal à accepter que sa fille joue au foot. Maintenant, après cinq ans, elle voit que ce n'est pas un sport dangereux. Je touche du bois, je ne suis jamais blessée dans ce sport". Elles se donnent encore plusieurs années pour continuer à se faire plaisir sur les stades, le week-end. 
 
  Marie Ballaven et Sabrina Brujean sont des passionnées de football et jouent à Plonévez du Faou et à Quimper kerfeunteun FC. Crédit Photo André Lancien  
 
   

 

 

Les filles dans les bureaux directeurs des clubs.

   
  Série n°5. Le football et les filles (4/5) 
  Dans toute association loi 1901, l'obligation de requérir à un président, un trésorier et un secrétaire est une condition immuable à sa constitution. Au sein des 130 clubs de football du Sud-Finistère, les filles tiennent parfois le haut du pavé. A leur tête, aux finances ou à un échelon administratif, elles s'activent à faire avancer les dossiers urgents. Pour mettre en lumière ces rôles essentiels dans une structure, Vanessa Hicher, la présidente de Saint-Nic sports et Gwen Colliou, la secrétaire de l'AS Pont de Buis reviennent sur leur engagement fort pour le club d'une commune.

Vanessa Hicher: " Se battre pour la continuité du club"

Dans le Sud-Finistère, les hommes tiennent en large majorité les hautes fonctions dans un club. Au poste de président, l'US Portugaise avec Olivia Ribeiro De Abreu et Saint-Nic Sports avec Vanessa Hicher font cependant exception à cette règle commune et répandue. Tombée à 23 ans dans ce tourbillon de responsabilités et de défi sportif, Vanessa Hicher revendique une passion pour son club, qui englobe tant de choses dans une commune de 400 habitants. " Nous avons 38 licenciés au club. On, souhaite maintenir une 2ème équipe à Saint-Nic. Ma première année de présidence a été difficile car en tant que fille, nous sommes souvent testées sur la connaissance du règlement Il faut tenir et montrer que nous sommes capables. J'ai un fort caractère. Ca aide à répliquer avec le sourire aux remarques. J'ai eu la chance de tomber, la première année sur un formidable secrétaire au club, Jean-Michel Canevet, qui m'a énormément aidé".

Présidente depuis cinq ans, Saint-Nic Sports se singularise par la forte présence des femmes au comité directeur avec Morgane Gourmelen (vice-trésorière), Florence Pichon, Annie Le Herissé, Jeanne-Marie Riou ou Marie-Thérèse Nédelec. " Le club de Saint-Nic existe depuis 54 ans. Nous devons nous battre ensemble pour en assurer la continuité. Le football est devenue une passion. On s'investit pleinement. Notre grande fierté est d'avoir refait complètement les vestiaires. C'était le gros projet des 4/5 dernières années. Je m'appuie sur une équipe dirigeante, un très bon secrétaire et trésorier avec Yannick Pichon et Jérôme Kersalé , qui font toute la dynamique du club. Les joueurs sont supers! On souhaite se maintenir en D2".

Plus la conversation avance, plus la boulimie d'énergie de cette jeune présidente est évidente. Avec deux enfants en bas-âge, un métier prenant effectué six jours sur sept qui la réveille parfois très tôt le matin, et la présidence du club, avouer une fatigue bénigne face à elle se révélerait vite incongrue. " Avec le club, on est dans la passion. Ca m'arrive même de ne pas dormir la veille de nos matchs quand la rencontre est importante. Il y'a même un joueur de notre effectif, qui fait le déplacement de Guiscriff, pour jouer dans notre club. On veut faire vivre notre commune. On défend nos couleurs. La mission d'une présidente ne se limite pas aux matchs, le dimanche. Il faut tout anticiper en amont pour que le match se passe bien. Surveiller la boîte mail foot club du district, gérer les courses pour les matchs à domicile, trouver les dirigeants et arbitres de touche sur chaque match, soigner les joueurs... Mon moment le plus beau? Notre maintien lors de la dernière journée en 2008 face à Camaret. Un match nul nous suffisait et nous avions gagné 1-0. Nous n'avons pas de club-house. Nous faisons notre casse-croûte avec nos adversaires, soit au Fournil, au transat, au Petit-Ben ou au Dél'Ys, les bars de la commune. On tourne au fur et à mesure. C'est très dur d'attirer des partenaires économiques à notre niveau et nos licences restent à 40 euros, assurance comprise. Notre principale source de financement, avec la subvention municipale, est le grand repas du 14 juillet qui mobilise 40 bénévoles, soit plus de licenciés qu'au club".

Le bien-vivre est une notion évidente dans le club de Saint-Nic Sports. Vanessa Hircher en est un des moteurs. A 28 ans, elle est une des plus jeunes dans ce cas de figure dans notre département. 
 
  Gwen Colliou: passion foot

" Chaque année, je suis réélu à l'unanimité générale, lors de notre assemblée générale", plaisante Gwen Couliou, 51 ans. Secrétaire du club de l'AS Pont de Buis, depuis 2004, Gwen Couliou prend son rôle à coeur mais elle est avant tout une passionnée de football. " A l'époque dans les années 70, ce n'était pas courant d'aimer le foot pour une fille. Il n'y avait pas d'équipe féminine. On me surnommait même Oswaldo Piazza (l'Argentin de l'AS Saint-Etienne des années 70) avec ma chevelure (rires). J'ai grandi à Châteaulin. Les derbys entre les Coquelicots et l'Amicale Laïque, c'était quelque chose à l'époque".

Même si le football féminin est actuellement en plein développement, l'ambiance a incontestablement changé avec les nouvelles mentalités. " Pour beaucoup de jeunes de notre époque, le match correspondait à notre sortie du dimanche. L'amour du club, du maillot ne représente plus forcément grand chose pour certains jeunes. Les jeux vidéos ont remplacé parfois les parties de foot improvisés en plein air. C'est une autre époque où le foot n'est plus roi. L'offre sportive est plus large dans les communes".

L'évolution a cependant des bons côtés. A Pont de Buis, les filles sont nombreuses à tenir des postes importants comme Morgane Quennec, responsable buvette, ou Séverine Péton et Nathalie Cadiou, responsables de l'école de football. " Le club compte 120 à 125 licenciés. Tout le monde se connaît au club. Le milieu est moins macho qu'il ne l'a été. Par exemple, j'ai déjà eu certaines réflexions doutant de ma capacité à remplir une feuille de match. Mon moment le plus dur? Quand je me suis cassée le fémur, je ne pouvais pas bouger pendant un mois. Le stade me manquait trop. Le poste de secrétaire n'est pas très demandé dans un club car cela implique beaucoup de présence. Il n'y a pratiquement pas de repos. Jusqu'au 15 juillet, il faut être présent. L'enregistrement des licences, récupérer les certificats médicaux, faire attention aux périodes de mutations, savoir la liste des joueurs suspendus, les nôtres et ceux de l'équipe adverse, nous sommes dans une passion pour un club et le football".

Passion depuis l'enfance, le football guide les pas de Gwen Couliou. Au club de Pont de Buis, elle occupe un poste essentiel à tout club, celui de secrétaire.  
 

 

 

Les supportrices : " On forme une vraie famille"

   
  Série n°5. Les filles et le football. 
Suivre une équipe jusque dans ses plus longs déplacements, être là dans les bons comme dans les mauvais moments: la vie d'un club se densifie avec son rapport proche avec ces supporters. A chaque match des filles du Quimper Kerfeunteun, une vingtaine de supportrices suit leurs protégées. Les rituels au stade Kerhuel sont bien installés, au centre du terrain, près du banc local. Banderoles, bombardes, chants, animations à la gloire de l'équipe, elles forment avec bonhomie l'ambiance du lieu. A l'extérieur, même investissement, sans doute renforcé par un phénomène supérieur de vie de groupe. Portrait de ces fans de football, qui se surnomment affectueusement la D.

" Une équipe a besoin de se sentir aimée pour réussir", cette notion fondamentale est une des clés du sport collectif. Faire corps ensemble pour vaincre ses défis les plus fous. Comme au Mans (D2) en 32ème de finale de la coupe de France. Sur un terrain synthétique, le 28 janvier, Quimper (D2) avait sorti l'exploit de battre les Mancelles 2-0. Ou contre Guingamp (D1) en 16ème de finale lorsque les Quimpéroises ont joué d'égal à égal face à une des meilleures formations en France (2-1). En filigrane de ses performances, la présence des supportrices du club a été un élément majeur de motivation pour les joueuses. " Ce fut des moments magnifiques. Il y'a eu quelques larmes qui ont coulé. Des bouteilles d'eau qui ont volé dans tous les sens. Il y'a un côté magique! Les joueuses ne mettent pas de barrières. C'est même elles qui sont venus nous chercher pour célébrer ensemble dans les vestiaires la victoire face au Mans", souligne Sonia Fily.

Un cercle ouvert aux hommes

Cette famille sportive se déplace au long de l'année, sur chaque rendez-vous dominical. Même les moins convaincues par le football au départ. " Je suis l'équipe depuis peu. Au départ, je ne m'intéressais pas du tout au football. J'y suis venue en connaissant certaines filles du groupe. J'étais plus dans la danse bretonne", rajoute Rozenn.

Le football, on y vient par passion, on y goûte pour l'ambiance, deux entités qui se marient bien le week-end. " C'est une relation particulière. Pendant la coupure estivale, le football nous manque à toutes. Parfois, on ne sait pas quoi faire de nos dimanches. Même si nous nous voyions également en dehors avec des soirées ou des barbecues l'été. C'est bon enfant. Il n'y a aucune agressivité envers l'adversaire. On est juste heureux de supporter notre équipe. On forme une famille", reprend Empi.
Ce cercle féminin n'est pourtant pas fermé à la gente masculine mais le prénom se doit d'être changé impérativement pour se transformer en des Kévina ou Rozanna. Pour le président, Joël Canevet ou le coach de l'équipe première, David Brusau, les supportrices forment un élément très important de la vie du club. " Elles ont fait tous les déplacements, l'an passé quand nous jouons la montée en inter-ligue. Nos adversaires étaient impressionnés par cet engouement, notamment à Flers qui avait rarement connu telle manifestation", précise David Brusau.

Des supportrices multi-tâches

Supportrices serait un brin réducteur car nombre d'entre elles s'attellent à domicile à rajouter d'autres atouts à leur investissement. " Nous sommes là à la buvette, pour laver les maillots, préparer les casses-croûtes d'après-match. Avec le mondial pupilles de Plomelin et le premier centre féminin sur Quimper, nous nous investissons pour trouver des hébergements pour les joueuses", reprend Sonia Fily. Les filles du Quimper Kerfeunteun ne sont jamais toutes seules sur un terrain, un soutien inconditionnel est derrière en toutes circonstance. Toute la richesse d'une section féminine d'un club, qui connait actuellement une trajectoire ascendante, sur ces dernières années. 
 
  A domicile ou à l'extérieur, ce groupe uni et avenant se charge de mettre l'ambiance pour supporter leur équipe préférée, les filles du Quimper Kerfeunteun.

Le groupe de supportrices: Nathalie, Brigitte, Rozenn, Empi, Sonia, Mélanie, Sandra, Agnès, Karine, Erell, Tiffany, Christine, Morgane, Céline, Marjo, Enora, Kevina, Rozanna.  

 

 

 

L'indispensable chaînon d'un club

   
  Série n°5. Les filles et le football. 
  Assurer les entrées, aller chercher le pain et la charcuterie pour le repas d'après-match, tenir la buvette, laver les maillots des jeunes et des seniors: les tâches accomplies dans un club de sport sont nombreuses et multiples. Plus qu'une liste exsangue, la mise en lumière de deux fonctions dans un club, la buvette et le lavage-pliage des maillots avec Fanny Pesquer à l'ES Mahalon Confort et Laurence Le Donge au FC Pont l'Abbé et . Chaînon indispensable en complément de l'activité football, les filles donnent aussi de leur temps pour accomplir ces fonctions. Portrait de deux orfèvres dans leur club.

Depuis quatre ans, comme à la Stella Maris de Douarnenez, la buvette à l'ESMC est strictement réservée aux filles. Femmes, compagnes ou amies de joueuses, elles sont six à se relayer pour servir les spectateurs. " Quand Fabien Burel a pris la présidence du club en 2009, nous sommes à ce poste. Au départ, c'était dur de le faire accepter aux anciens. Cela s'est fait naturellement avec le temps. Avec Marianne Gueguen, Anaïs Helouët, Christelle Castrec, Floriane Hervé et Annie Savina, nous sommes six derrière le comptoir. Les dimanches sont consacrés au football. Même en déplacement, nous assistons aux matchs. C'est une manière de suivre nos copains car autrement, nous ne les verrions pas du dimanche. Comme beaucoup d'entre nous apprécient le foot, ce n'est pas du tout une contrainte", assure Fanny Pesquer.

Arrivée au stade, la première à 10h pour allumer la cafetière et mettre le fût en place, Fanny Pesquer assure une présence non-stop à la buvette jusqu'à 18h30. " Ca démarre tôt, le dimanche. Depuis cette année, nous servons le café aux joueurs à domicile, lors de leur rassemblement à 12h ou 12h30. Nous avons pris cette décision entre filles et je pense que c'est un moment qu'ils apprécient. Si c'était une contrainte, nous ne le ferions pas. On s'entend toutes très bien et nous nous voyons même souvent en dehors de la saison de football. Nos enfants ont suivi l'équipe depuis le berceau. Jusqu'à 18h30, nous tenons les lieux avant de se retrouver en famille avec les joueurs aux deux bars de la commune, le Carillon à Confort et le Lak-e-Barzh à Mahalon", rajoute Fanny Pesquer.

Plein d'ami(e)s avec le foot

A Pont L'Abbé, Laurence Le Donge a vu grandir tous les jeunes du club. Présente depuis 18 ans au club, elle assure un rôle essentiel à la buvette et au lavage des maillots. Pourtant, son arrivée au club du FC Pont l'Abbé est dû à un concours de circonstances. " Je suis arrivée en 1994. A l'époque, je travaillais au Bar PMU, le Longchamp, tenu par Michel Le Cossec, qui était également le président du club de football. Les joueurs y venaient après leur match. C'est comme ça que j'ai goûté à l'ambiance du foot. Les générations passent mais les joueurs sont toujours aussi gentils et agréables. Je me suis fait plein d'ami(e)s avec le foot. Mon meilleur souvenir? La montée du club en DH en 1995/1996 avec les klaxons qui retentissaient de partout en ville", souligne Laurence Le Donge.
Bénévole au club, elle donne une grande partie de son temps libre au club de Pont l'Abbé. " Le dimanche, c'est de 12h à 20h. Le pain, la charcuterie, le jambon à couper et la buvette avec Jérôme Dacquay. C'est sans doute moins convivial qu'avant pour les soirs d'après-match. Le lundi, je m'occupe du linge des maillots et tenues du week-end pour les jeunes et les seniors. Et le mercredi, je repasse plier les maillots pour que chaque responsable d'équipe puisse les retrouver pour leur prochain match. Ca fait beaucoup de navettes, dans la semaine. Mais on le fait avec plaisir car c'est un club où il fait bon vivre".

Toutes ces fonctions internes aux clubs sont une composante essentielle dans un club et complète le match du dimanche. Un club, c'est un tout! Et ces exemples démontrent l'importance de trouver des personnes de grande qualité à ces postes-clés dans toute association sportive.  
 
  Les filles à l'oeuvre à la buvette de l'ES Mahalon-Confort  
 
  A la buvette ou au lavage des maillots, les filles assurent des postes-clés dans un club de football.  

 

 

Anaïs Guichaoua: la passion de l'arbitrage

   
  Série n°5. Les filles et le football. 
Tombée dès l'enfance dans la marmite du football, avec un père, entraîneur de football à Langolen, Anaïs Guichaoua, 25 ans, a aujourd'hui dix ans d'expérience dans l'arbitrage. Seule fille du Sud-Finistère à exercer avec Elodie Coppola (Stella Maris Douarnenez) et Estelle Duclos (Moëlan/Mer), elle a réussi son examen ligue au mois d'avril 2012, qui lui permet d'arbitrer aujourd'hui au centre, en DRH ou en PH et à la touche, jusqu'au niveau DSE. S'étant fixée le but de diriger un jour en DH, au centre, la fille de Lestonan a gravi bien des échelons depuis ses premiers pas à 15 ans dans l'arbitrage. Portrait d'une passionnée du ballon rond.

Après s'être testée sur le basket-ball, la gymnastique et la natation, Anaïs Guichaoua a vite repris la bifurcation du football, pour ne plus jamais la quitter. Avec une famille passionnée par le football, ce choix apparaissait logique. " J'ai toujours préféré le football aux autres sports. Dans la cour d'école ou à l'extérieur, je jouais toujours au ballon. Je voulais jouer en club mais le docteur me l'a déconseillé car j'étais sujette aux entorses à répétition durant l'adolescence. Pour garder un lien étroit avec le football, je me suis donc tournée vers l'arbitrage".

Beaucoup plus respectée que les hommes

Après dix ans de pratique, Anaïs Guichaoua officie aujourd'hui pour le club de l'US Concarneau, après 4 ans aux Paotred Dispount et 2 ans à l'AS Plomelin. La passion est intacte et se renforce avec les années. Les réticences du départ ont vite été chassées. " Au départ, quand je parlais de mon choix d'être arbitre de football, ça en étonnait plus d'un dans mon entourage. Aujourd'hui, il y'a de plus en plus d'arbitres filles. C'est devenu plus courant. Je pense que nous sommes beaucoup plus respectés que les hommes sur un terrain. Je suis plus dans un arbitrage de dialogue. J'aime communiquer avec les joueurs sur le terrain. Après 10 ans, on se blinde naturellement aux remarques. Nous sommes là pour faire que le jeu se passe le mieux possible dans un cadre et des règles. La situation la plus insolite? Celle d'avoir arbitré à la fois, son frère, son copain et son chef au travail".

Avec une nette préférence pour le centre qu'à la touche, Anaïs Guichaoua justifie son choix et sa préférence. " La touche demande plus de concentration qu'au centre car on ne doit pas quitter le ballon et le dernier défenseur. Au centre, un arbitre a plus de pouvoir et peut discuter avec les joueurs. J'ai un regret, ne pas avoir pu être disponible sur le dernier Guingamp - Lyon en division 1 féminine. J'ai été appelée au dernier moment pour officier au Roudourou à la touche mais j'avais déjà quelque chose de prévu à la même date".

Arbitrer au centre en DH

Avec la volonté de percer au plus haut niveau régional, Anaïs Guichaoua se donne encore le temps pour gravir les échelons jusqu'à la DH. " Je vis à fond cette passion. Depuis dix ans, tous mes week-ends sont consacrés au football. Pour arriver jusqu'en DH, j'ai encore deux échelons supplémentaires. Pour réussir à arbitrer en DSR/DSE, je dois me classer dans les 6 meilleurs arbitres de Bretagne à ce niveau parmi les 50/60 officiants en DRH/PH. Nous sommes contrôlés trois fois dans l'année. Ce dimanche, j'ai été prévenue que je serais contrôlée à Ergué-Armel. Ensuite, nous devons réussir un test physique FIFA, courir sur du fractionné 150/50 mètres, 3,6 km à une vitesse continue et supérieure à 14 km/h".

A 25 ans, Anaïs Guichaoua s'est investie dans sa passion du football, par le biais de l'arbitrage. Elle est aujourd'hui récompensée de son travail et de sa persévérance en dirigeant, chaque dimanche, des matchs de niveau régional senior.  
 
  Anaïs Guichaoua a réussi son examen ligue en avril et officie maintenant au centre au niveau ligue en DRH et PH.  

 

 

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