Série n°2. Les terreurs des surfaces.

 

AUDIO. Diby fait tout pour oublier la Libye
Ivoirien, Charles Didier Diby Kouassi a 26 ans. Ce footballeur a connu la gloire dans le championnat libyen avant que l’aventure ne tourne au cauchemar. Aujourd’hui, il joue au foot dans le Finistère, à Gourin en Promotion d’Honneur, le 9e niveau national.... (Extrait du site leparisien.fr)  

 

 

Didier Diby : de la Libye au Morbihan : Attaquant star du club de Benghazi, Didier Diby a fui la Libye lors de la chute de Kadhafi. Il vit aujourd'hui en Bretagne et joue pour le club de Gourin, bien loin des tumultes qu'il a connu en Afrique. beIN SPORT est parti à la découverte de cet homme au parcours atypique.. Voir la vidéo sur le site de Bein Sport  

 

FC Gourin (PH). Didier Diby, l'éléphant indompté

   
  Série n°2. Les terreurs des surfaces. 
Abidjan en Côte d'Ivoire, Benghazi en Lybie, et Gourin dans le Morbihan: Didier Diby, l'avant-centre Ivoirien de 29 ans, est un grand voyageur du football, emportant avec lui à chaque fois, quelques tampons supplémentaires sur son passeport sportif. Son parcours mérite une attention particulière. Non content d'aimanter les filets adverses, il est le témoin de la guerre civile Libyenne, qui l'a contraint à fuir en urgence un pays dans lequel il a été footballeur professionnel pendant huit ans dans le club de seconde division de Benghazi. Portrait du nouveau canonnier de Gourin.

Mais qui c'est ce Diby? A chaque fois, le dimanche, la même réflexion resurgit à la surface des pensées, tant son nom revient maintes fois sur la liste des buteurs du FC Gourin (PH). Envoyé comme un messie au stade Emile Le Page, Didier Diby a suivi son épouse Bretonne à Châteauneuf du Faou pour mettre fin à son périple de plusieurs mois de guerre civile en Lybie. " Je sors d'un grand traumatisme. J'étais bien en Libye à Benghazi. Je suis resté une demie saison sans jouer avec la guerre. Quand vous avez vécu au quotidien des tirs venus de partout, dehors, que vous avez craint tous les jours pour votre vie, vous avez besoin d'un temps de pause pour vous remettre. Je veux rejouer à haut niveau mais j'avais besoin d'une année tranquille pour faire le vide dans ma tête. J'ai rencontré Thierry Rivoal, le président et François Pochat, le secrétaire du club du FC Gourin, deux personnes extraordinaires, qui m'ont dit des choses que j'avais besoin d'entendre à cette époque. Je suis bien à Gourin. C'est un club famille et soudé. Tout le monde se connait ici et se dit bonjour dans la commune", explique Didier Diby.

Toujours un numéro 10 dans l'âme

Accumulant les buts, en ce début de saison, les défenseurs adverses ont vite appris à appréhender la menace Didier Diby, sans parvenir à résoudre pour l'instant cette équation à multiples inconnues. " Je n'ai jamais joué avec les amateurs. L'engagement me surprend. Au début, les autres équipes ne me connaissaient pas et j'avais souvent qu'un joueur au marquage. Je sens que mon statut change. Par exemple, face à Coray, dès que j'avais le ballon, j'avais trois joueurs à mon marquage. J'ai toujours été buteur mais je n'ai pas ça dans le sang. J'ai commencé à Benghazi en numéro 10. Quand je suis arrivé, j'étais le seul noir de l'équipe et je ne parlais pas un mot d'arabe. C'était très dur, la première année, de quitter le pays, les amis et la famille. Mais un monsieur Khaled qui travaillait à l'ambassade de Libye à Abidjan, m'a vu jouer en Côte d'ivoire, et m'a payé à 18 ans, le billet aller-retour pour que je fasse un essai au Benghazi. J'ai été gardé. Un entraîneur Ukrainien m'a fait jouer avant-centre et c'est désormais mon poste. Mais je prends autant de plaisir à marquer qu'à faire marquer parce qu'au fond de moi, je suis resté un numéro 10".

Parti à 18 ans de la Côte d'ivoire

Passer du monde professionnel au monde amateur signifie des sacrifices et une baisse du nombre des entraînements. " En Libye, on s'entraînait une fois par jour. La séance rythmait notre journée et était le point de notre attention. A Gourin, nous avons deux entraînements par semaine. Je n'ai pas mis ma carrière entre parenthèse. Je souhaite partir l'an prochain pour un club de CFA ou CFA 2. Je vais me préparer pour y arriver. Je vais aller dans une salle de fitness deux à trois fois par semaine pour faire de la musculation car j'ai perdu beaucoup de ma force musculaire. Je le sens quand je joue dos au but. Même s'il y'a deux ou trois joueurs, qui m'entourent, je ne dois pas perdre le ballon".

Déjà auteur d'une dizaine de réalisation en ce début de saison, le FC Gourin tient là une vraie perle pour bien figurer en PH, cette saison. Cependant, cette comète spectaculaire ne devrait s'arrêter qu'un an en terre Gourinoise tant son talent naturel lui permet de viser plus haut. " Je suis parti enfant de Côte d'ivoire à 18 ans contre l'avis de mon père, qui voulait que je passe mon bac. J'ai un gros regret, cependant, ne pas être parti tenter ma chance en Europe à 24 ou 25 ans. Je marche beaucoup à l'affectif. J'étais bien et aimé dans mon club de Benghazi où je marquais une quinzaine de buts par saison en D2. En 2007/2008, la fédération Libyenne m'a même proposé de devenir international car il avait la Coupe d'Afrique des nations 2013 dans leur pays (avec la guerre, la CAN 2013 se jouera finalement en Afrique du Sud). " Je ne regrette pas du tout mon expérience en Libye. Ca m'a fait grandir d'un coup. Je garde une bonne image de ce peuple. Je suis encore en contact avec beaucoup de mes anciens coéquipiers là-bas. Je vais travailler dur physiquement pour récupérer mon niveau de jeu pour repartir sur des bases saines en France".  
 
  Arrivé lors de ce mercato au FC Gourin (PH), Didier Diby fait feu de tout bois à la pointe de l'attaque. Déjà une dizaine de buts compilé pour le nouveau canonnier du FC Gourin.  

 

 

 

Alan Blouet. Tous les chemins mènent au but

   
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Le dernier portrait consacré aux buteurs se porte sur le benjamin de cette série. Alan Blouet, 20 ans, n'est pas à proprement parlé un buteur et pourtant, il en a incontestablement toutes les qualités pour y figurer un jour. Surnommé l'expert dès ses premières années de football à Plomodiern, il affichait déjà à l'époque une moyenne insolente de buts frôlant voir dépassant la barre des 100 réalisations en une saison. Même s'il a navigué depuis entre le milieu et l'attaque, il n'en garde pas moins un profil intéressant, mariant vitesse, percussion, qualité de passe et sens du jeu.

A la Stella Maris de Douarnenez depuis ses 13 ans, Alan Blouet a intégré le groupe senior depuis trois saisons. Après une ou deux brèves apparitions en senior D, il s'est vite fait repéré par Slimane Khaoui, alors entraîneur de la première à la Stella Maris. Replacé sur un poste inhabituel de milieu ailier excentré côté gauche, il a trouvé à cette place l'espace pour s'illustrer. " Jusqu'à mes 18 ans, je jouais plutôt en numéro 10, chez les jeunes. Physiquement, je ne suis pas très grand. Je ne suis pas à l'aise dans un rôle d'avant-centre pur car j'aime bien me déplacer sur tout le front de l'attaque. Sur ce poste, ça me convient car je peux être plus décisif dans le jeu. Il y'a plus d'espaces sur un côté que dans l'axe. J'en profite soit pour déborder mon adversaire, soit repiquer dans l'axe pour m'ouvrir le chemin du but sur mon pied droit".

Etudiant en sport à Brest, Alan Blouet présente un profil moderne, qui mise avant tout sur la vitesse et la technique pour créer l'effet de surprise. " Nous avons vécu une saison extraordinaire l'an passé à la Stella Maris avec une montée en DSE. Cette année, c'est plus dur car nous avons des pièces importantes de notre effectif qui ont été absentes sur les premiers matchs avec Mickaël Le Bescond, Florian Le Gouil, Arnaud Le Signe ou Pierre Le Dizet. L'arrivée d'un joueur comme Orlando Da Costa, en meneur de jeu, nous fait du bien car il apporte sa facilité technique au milieu de terrain. J'en suis pour l'instant à deux buts inscrits à Carnac. J'espère être plus décisif encore dans le jeu. Nous nous sommes pas trop fixés d'ojectif en équipe première. Le maintien est la priorité. L'important, cette année, est de faire monter l'équipe réserve en PH".

Un joueur altruiste et collectif

Ayant eu des touches à 13 ans pour intégrer le centre de formation du RC Strasbourg, Alan Blouet est pour l'instant très bien dans son club formateur de la Stella Maris Douarnenez. Avec la confiance de son entraîneur, Ronan Simon, il veut passer un cap, cette saison. " Revenir dans l'axe n'est pas une priorité. J'ai mes marques maintenant à ce poste d'ailier gauche. J'aime autant marquer que faire marquer. Bizarrement, je pense avoir été plus adroit étant jeune. Nous avons une bonne équipe, cette année. On espère concrétiser nos bons résultats obtenus à l'extérieur maintenant sur notre stade. On sort des bons matchs. Contre Trégunc, on mérite largement de gagner. A domicile, nous jouons sur un grand terrain qui convient bien à nos caractéristiques", ajoute Alan Blouet.

Sur son aile gauche, Alan Blouet représente une autre forme de buteur: altruiste qui prête autant d'attention à son compteur personnel qu'à celui de ses coéquipiers. Mais comme tout élément vif , rapide et technique, il pourrait à l'avenir être repositionné avec un peu plus d'expérience dans l'axe car ce profil est une denrée très recherchée par tout entraîneur et une menace constante pour les défenseurs adverses.  
 

 

 

Alan Le Borgne. Un vrai chasseur de but

   
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Pour sa troisième saison au FC Quimperlé (DH), Alan Le Borgne, 27 ans, est l'avant-centre type par excellence. Un vrai buteur à l'ancienne, qui rôde dans les surfaces dans l'attente de tout ballon exploitable. Régulier à quinze buts par saison en DH, il figure parmi les quatre ou cinq meilleurs artilleurs de la plus haute division de la ligue de Bretagne. Originaire du Morbihan, avec un passage prolongé à l'US Montagnarde, il s'est parfaitement fondu dans le projet collectif des tangos de Quimperlé.

Placé au poste d'avant-centre par Christophe Tison, l'entraîneur de la réserve de la Montagne (DSE), au début de ses années seniors, Alan Le Borgne s'est bonifié à ce poste si particulier de buteur. Toujours présent dans le duel, à l'affût de toute occasion, Alan Le Borgne se rapproche plus d'un profil à la David Trézéguet ou d'un Gerd Muller avec un jeu simple, remise en une ou deux touches, un jeu efficace dos au but et une pleine mesure dans la surface de vérité. " La vitesse n'est pas mon point fort. Je suis à l'aise dans un profil d'équipe qui joue. Comme au FC Quimperlé, notre jeu est basé sur une récupération haute de la balle, ça me convient mieux qu'une équipe jouant en contre. J'aime jouer dos au but pour servir de points d'appuis à des joueurs qui tournent autour de moi", explique Alan Le Borgne.

Au club du FC Quimperlé (DGH) depuis 2009, après un bref passage de six mois aux Keriolets de Pluvigner (DSE), Magueye Sow, l'entraîneur Quimperlois évoque son adresse rare à ce niveau. " C'est un joueur très respectueux et totalement investi. C'est un grand sportif qui a le respect de ses engagements et de ses partenaires. C'est très rare à notre niveau de trouver un avant-centre de cette adresse devant le but. Il est très perfectionniste et n'hésite pas à faire du travail supplémentaire spécifique aux entraînements. Il a ce don d'être là au bon moment. Quand on a su qu'il partait de la Montagne, nous l'avons immédiatement contacté, notre projet de monter le club en DH lui a plu. Ce n'est pas un joueur de déplacement mais il est important dans les phases de construction. Et devant le but, il en rate rarement".

L'art d'être décisif

Auteur de 23 buts en une saison en DSE avec la Montagne, déjà buteur trois fois en quatre matchs en DH, Alan Le Borgne affole les compteurs. " L'an passé, en DH, j'en ai mis 14 buts mais je n'ai pas joué sept ou huit matchs en DH, pour suspension ou match en réserve. J'ai raté les quatre premiers matchs de la saison pour une suspension récoltée en fin de saison dernière en réserve à Quéven. Je me sens bien dans ce club où on me fait confiance. Je suis parti de la Montagne et de Pluvigner car les entraîneurs ne me faisaient pas confiance et je n'avais pas trop de temps de jeu en première. On vise le maintien, cette année en DH. C'est notre seconde saison à ce niveau. Je pense qu'on va monter en puissance au fil de la saison car nous avons fait une grosse préparation physique en été qui va payer un jour ou l'autre. Je ne fixe pas d'objectif. Je vais saison par saison. En ce moment, c'est compliqué. La DH est un championnat extrêmement resserré où toutes les équipes se valent plus ou moins. Dans le jeu, nous sommes bien. Il nous reste à concrétiser nos occasions et à être plus décisif dans les 30 derniers mètres".

Décisif dans le geste final, voilà un art qu'Alan Le Borgne maîtrise à la perfection. Pour le FC Quimperlé, avoir un buteur de ce niveau est une assurance tout risques pour consolider un plan de jeu, qui fait de la possession de la balle, une priorité. Un finisseur est souvent une perle rare dans une équipe. Alan Le Borgne fait partie de cette catégorie-là pour le bonheur du FC Quimperlé.  
 
  Alan Le Borgne est l'avant-centre du FC Quimperlé, depuis trois saisons. Crédit photo: Fanch Hemery. 

 

 

Stephen Guillou. Un vrai don pour le but

   
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Avoir un buteur de la trempe de Stephen Guillou est une arme redoutable pour une équipe. Telgruc/Mer (DRH) en sait quelque chose car depuis deux saisons, le Douarneniste, 30 ans, plante but sur but à la pointe de l'attaque. Redoutable dans ses placements, il empile entre 15 à 20 buts, chaque saison en championnat. Portrait d'un des meilleurs artilleurs du Sud-Finistère.

" Le but était mon obsession, en tant que joueur. Le jour où j'ai senti que je marquais moins, j'ai préféré arrêter ma carrière", affirmait récemment dans les colonnes de France Football, Michel Platini. L'explosion de joie du buteur, savoir se placer dans une surface, attendre le moment où le gardien n'est plus sur ses appuis, relève d'un vrai savoir-faire. Stephen Guillou possède ce don depuis ses premières armes au football. Dès 5 ans, il signe sa première licence aux Gars d'Ys de Treboul. Il y reste jusqu'à ses 14 ans avant de signer chez le voisin, la Stella Maris de Douarnenez. Un an en nationaux au Stade Brestois en 15 ans avant de revenir au bercail à la Stella Maris où il est aligné sur le front de l'attaque en DSR dès ses 17 ans. Après cinq ans, en senior, il file rejoindre ses potes d'enfance au FC Penn Ar Bed. " Mes parents sont de Primelin dans le Cap Sizun. J'ai alterné une bonne partie de ma carrière en senior entre Douarnenez et le FC Penn Ar Bed. J'ai même multiplié les allers-retours entre les deux clubs. Pour dire la vérité, je voulais arrêter le foot à la fin de la saison 2011. J'étais arrivé à saturation. Jusqu'aux coups de fil de Jo Horellou et Franck Tréguer, les entraîneurs de Telgruc/Mer qui ont su me convaincre de continuer l'aventure avec ce nouveau club. Je ne le regrette pas du tout".

Et Telgruc/Mer non plus tant les deux parties étaient faits pour se rencontrer. " Nous sommes tombés au bon moment. On l'a appelé pour savoir ses plans à l'été 2011 et il nous a fait part de son envie d'arrêter le football. Nous avons quand même tenté le coup. C'est un super buteur! Il a ça dans le sang. C'est un chasseur toujours à l'affût d'un bon coup. L'entraînement, ce n'est pas trop son truc. En match, il est redoutable. Il peut rater quelques chose de facile comme en mettre un venu de nulle part. Il ne doute jamais et il a confiance en ses moyens. Pour le club, c'est évidemment un bonheur d'avoir un joueur comme lui à la pointe de l'attaque. En plus, d'être un super buteur, il est grandement apprécié par ses partenaires car il participe à la vie du groupe au-delà du match. Le public de Menez-Luz apprécie ce type de joueur particulièrement car c'est un joueur qui va sans arrêt presser son adversaire", estime son entraîneur, Jo Horellou.

Une ambiance unique à Menez-Luz

Régulier à une moyenne supérieure de quinze buts par saison, Stephen Guillou avoue une vraie obsession pour le but. " Le plus important pour un avant-centre est le placement et l'adresse. J'ai toujours marqué beaucoup de buts. C'est très difficile de parler de soi mais je pense être rapide et comme je me place bien, il m'arrive d'avoir beaucoup d'occasions dans un match. Le but, c'est un feeling particulier. C'est dur à décrire mais ça m'arrive de savoir dès les premiers minutes de jeu que je vais marquer dans un match. Bien s'entendre avec ses coéquipiers est essentiel. Par exemple, avec un joueur comme Nicolas Le Berre, au FC Penn Ar Bed, on se trouvait les yeux fermés, comme avec Arnaud le Signe ou Samuel Coublanc à la Stella Maris. J'ai la même relation avec Florian Queffelec à Telgruc/Mer. Quand il déborde sur son aile droite, je devine où il va me mettre le ballon".

Très bien à Telgruc/Mer, il voit maintenant saison par saison, sans faire de plans à long terme. Pour sa première saison, chez les Telgruciens, Stephen Guillou a inscrit 17 buts en PH avec une montée finale en DRH à la clé. Pour sa seconde année, au club, en DRH, il est reparti sur les mêmes bases avec déjà cinq réalisations en cinq matchs: un triplé face au FC Landi, un but à Lanhouarneau et un autre face à Melgven. " Je me sens très bien à Telgruc/Mer. J'habite sur Douarnenez. Je dois faire 35 km pour me rendre aux entraînements. L'ambiance est unique. On joue chaque dimanche devant 200 à 300 personnes. Pour chacun de nos déplacements, un car de supporters vient voir nos matchs à l'extérieur. J'en profite à fond. Nous battre à Menez-Luz est difficile car on y sent une atmosphère particulière. En coupe de France, face à mon ancienne équipe de la Stella Maris, nous étions tout près de passer. J'avais même marqué un but".

Ce week-end, Telgruc/Mer se déplace à la Légion Saint-Pierre avec son sérial buteur. Un sérieux atout pour aller chercher la victoire en terre Nordiste même avec un groupe privé de quelques pièces maîtresses.  
 

 

 

Manani Makarimi. Scaër Force one.

   
  Série n°2. Les terreurs des surfaces. 
Avion officiel du président des Etats-Unis, le Air Force one est le moyen de locomotion privilégié de Barack Obama pour chaque déplacement lointain. Quant à Manani Makarimi, il détient les commandes à la pointe de l'attaque du Scaër Force One, en charge de planter ses missiles au fond des filets adverses. A 22 ans, le Béninois, originaire de Porto-Novo, est un avant-centre craint par toutes les défenses de ligue et de district. En plus, il se révèle une personne extrêmement attachante, et qui est attaché comme un bernique à son rocher à l'En Avant de Scaër. Portrait en direct du stade de Kerjegu.

Quitter son pays seul à 16 ans avec l'ambition de réussir, prouve à lui seul un caractère bien trempé. Mais à l'adolescence, les fêlures, loin du port d'attache, peuvent révéler des profonds traumatismes et une source d'angoisse indescriptible. Parachuté à Châteauroux, dans l'Indre, Manani Makarimi garde un bien mauvais souvenir de sa première année en France. " Vu d'Afrique, la France et l'Europe représentent le paradis. J'ai fait les démarches tout seul pour venir étudier en France. Au début, ma priorité était de passer le bac. J'avais même mis entre parenthèse le football, qui est ma grande passion. J'avais promis à ma famille de réussir à mon départ. Mais quand tu te retrouves seul dans une chambre, sans amis, sans famille, c'est très dur. Sur le coup, ça m'a fait mal. Mais avec le recul, j'ai beaucoup grandi psychologiquement".

La Bretagne sera alors la bouée de sauvetage de "Manane". Ayant des cousins sur Lorient, le Béninois arrive dans le Morbihan à 18 ans. Hasard de circonstance, il reprend goût à la vie, bien entouré et se remet à jouer au football. En difficulté dans son championnat de PH, Rémi Pensec, alors président de l'En Avant, prend son téléphone en octobre 2008 pour persuader Manani Makarimi de signer pour le club. " Trois semaines avant de signer à Scaër, je ne savais même pas où se situait cette commune sur une carte. Il m'a dit que le club avait besoin de moi, sans me connaître. Quand on a connu la galère à Châteauroux, ces mots-là touchent au coeur. Je ne sais pas pourquoi je suis venu, ni pourquoi je suis resté. Scaër est unique en France. Dès que je descends de la voiture, le jour de match, il y'a une vingtaine de supporters, qui viennent à ma rencontre pour me dire de marquer".

Sollicité par un club de CFA

Ce buteur, qui tourne à une moyenne supérieure de 20 buts par saison, est un vrai démon pour les défenseurs adverses. Rapide, bon dos au but, avec une conduite et une couverture de balle redoutable, le Béninois est à chaque intersaison, l'objet de convoitises nombreuses. " En juin, j'ai été sollicité par un club de CFA mais comme j'avais donné ma parole au club, je n'ai pas donné suite. Je vous le répète, ce club de Scaër est unique. Je me sens aimé, ici. Les gens sont sincères envers moi. Il y'a un côté humain, qui fait que c'est trop dur de dire non, je pars du club. J'ai vécu un traumatisme à Châteauroux. Je sais ce que j'ai à Scaër, mais je ne sais pas ce que je vais retrouver dans un autre club extérieur. C'est pour ça que chaque fin de saison, quand les spectateurs me supplient de rester, je ne peux pas leur refuser. En quatre ans, dans ce club, je n'ai jamais vu une engueulade dans le groupe. Cette année, on vise la remontée en PH. L'équipe est plus forte et plus complémentaire que l'an dernier. Même si nous perdons un joueur sur blessure, nous pouvons palier cette absence sans que l'équipe en souffre trop".

Marchant à l'affectif, dans un club, qui de toute manière, a ses valeurs dans son ADN, " Manane" possède ce don du but et cette passion du football. " Je vis pour le but en match. Je ne pense qu'à ça: marquer. Pourtant, je ne suis pas un perfectionniste. Si l'équipe gagne et que je n'ai pas marqué, ça me convient. L'individualité doit s'exprimer dans un collectif au foot. J'ai toujours joué avant-centre même au Bénin. J'ai joué juste quelques matchs à Porto-Novo gardien de but pour mieux comprendre leur fonctionnement. J'ai toujours marqué en jeune et en senior. Le but m'attire comme un aimant. C'est une force incontrôlable en plein match".

Encore à Lorient, Manani Makarimi devra sans doute un jour plier bagage de Scaër et de son stade Pierre Salaun. Pourtant, il y est tellement lui dans ce club qui se revèle être à son image: attachant, respectueux des valeurs profondes, et fidèle en amitié. Le Scaër Air One est en action, chaque dimanche. Et peut-être pour longtemps encore.  
 
 

 

 

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