SERIE : Les pros

 
Bon vent à Jean-Pascal, à Léo, à Romain, à Perrine et à Franck! Merci à eux de s'être prêté au jeu et s'être rendu disponible quelques minutes au téléphone. Merci à leurs premiers éducateurs pour leurs témoignages. Clap de fin pour cette première série portée sur les Sudistes au top dans leur sport. (On n'oublie surtout pas Emmanuelle Lennon, internationale Française de tennis de table, ni Marie Prouille, la karatéka de Plomodiern, double championne d'Europe junior, ni le Quimpérois, Loïc Kervella, vice-champion d'Europe junior en canoë-biplace). Et bien d'autres....

Christophe MARCHAND
 

 

 

Rugby. Jean Pascal casse la bar(r)aque.

   
  Série n°1. Les Sudistes au top dans leur sport. 
Titulaire, hier soir (vendredi soir), en Top 14, à l'ouverture du Biarritz Olympique, face à l'AS Montferrand (19-12) Jean-Pascal Barraque, 21 ans, est aujourd'hui au sommet de son sport. Mais quel lien avec le Sud-Finistère? Simple, son aventure avec l'ovalie a commencé à l'âge de 6 ans, sur le terrain légendaire de Kersaux, près du Cabellou, à Concarneau. Portrait d'un des plus grands espoirs du rugby tricolore.

La Bretagne, ça vous gagne! Né en région parisienne, au Chesnay, Jean-Pascal Barraque a déménagé, en 1998, avec ses parents dans un premier temps sur Bannalec, suite à une mutation professionnelle de son père, au salaison Tallec. " Son père était commercial à Tallec. Il ne se plaisait pas trop du côté de Bannalec et il a trouvé un autre emploi sur Concarneau. Nous avons lié une grande amitié de suite. Jean-Marc, son père, c'est un grand monsieur du rugby. Le meilleur éducateur que le club ait connu avec les jeunes. Jean-Pascal a eu la chance d'être entraîné par son père jusqu'à ses 15 ans. Il a été arbitre de haut niveau en fédéral 1 ou 2. Le grand-père de Jean-Pascal était le président du club de Tarbes et dans le comité directeur de la fédération française de rugby", précise le président du RC Concarneau, Loïc Tanneau.

Avec un tel pedigree familial, Jean-Pascal Barraque avait sa voie tracée d'avance. Et celle-ci se révélera d'or, tant son talent a vite éclaté au grand jour, sur le petit terrain de Kersaux. " Le gosse était fait pour le rugby. Il a commencé chez nous à 5 ans. Il était déjà hors norme. Quand il avait 7 ans, il était déjà surclassé de catégorie et jouait avec les 9-10 ans. Il fait partie d'une de nos meilleures générations à Concarneau avec Victor Bonneau, Matthieu Collet ou Hugo Le Tennier. Si nous avions gardé tous ces jeunes, nous serions sûrement en niveau fédéral (rires). C'était un groupe d'enfants superbes! Toujours motivés pour jouer, j'en ai rarement vu d'aussi mordus à ce jeu", relance Loïc Tanneau.

Concilier études et sport de haut niveau

Bien qu'aujourd'hui, dans le monde professionnel et aux portes de l'équipe de France, Jean-Pascal Barraque n'en oublie pas moins ses racines Concarnoises. " le RC Concarneau, c'est comme une famille. J'y suis retourné en juin dernier. Je me rappelle parfaitement du terrain, à côté du Cabellou. J'étais entraîné par mon père, Jean-Marc et je jouais avec mon frère, Jean-Nicolas. Je suis toujours en relation avec Matthieu Collet et Victor Bonneau. Je me souviens d'une soirée festive pour les 18 ans de Matthieu sur Concarneau. Nous avons commencé le rugby ensemble. Concarneau est un club où on se sent bien de suite. Le cadre de vie est superbe avec un esprit famille qui fait que tout le monde se connait et s'apprécie. J'y retourne toujours avec plaisir".

Passé professionnel cette année, Jean-Pascal mène de front études et sport de très haut niveau. Un paradoxe supplémentaire dans la vie d'un athlète de haut niveau. " Même si je vis du rugby aujourd'hui, je tiens par dessus tout à finir mes études en BTS Management Unité Commerciale, cette année. Je suis sur les derniers matchs titulaire au poste d'ouvreur au Biarritz Olympique. J'ai bénéficié de la blessure de Dimitri Yachvili, et de l'absence de Julien Peyrelongue et de Matt Berquist, touché aux adducteurs. Après Concarneau, mes parents sont partis sur Tarbes. J'ai joué deux ans à Saint-Lys car le Stade Toulousain n'avait pas voulu me prendre à 12-13 ans. J'ai fait mes deux années minimes à Tarbes, puis j'ai rejoint le Stade Toulousain en cadet mais la seconde année, j'étais surclassé au club de Tarbes pour jouer avec les Crabosse (19-20 ans). J'effectue ma quatrième année au Biarritz Olympique. Je suis très bien dans ce club".

Etre un jour appelé en équipe de France

Ayant gravi toutes les marches du rugby, il ne reste plus que l'ultime à Jean-Pascal Barraque: être un jour sélectionné en équipe de France au poste d'ouvreur. Régulièrement pris dans la sélection U19 ainsi qu'en international à 7, Jipé, son surnom au BO, commence à peine sa carrière professionnelle, avec des rêves plein la tête. " C'est impressionnant quand on rentre dans un stade du Top 14. En même temps, il faut parvenir à se détacher de cette ambiance pour être pleinement concentré sur son poste spécifique. Mais c'est clair que ça rajoute une motivation supplémentaire quand vous entrez dans un stade plein".

De Concarneau à Biarritz, longeant la côte Atlantique, tel est le destin de cet ouvreur au grand talent. La coquille de l'oeuf a connu ses premiers craquelures à Kersaux pour un achèvement complet au stade Aguilera. Abdelkader Zaaf, un coureur cycliste Algérien des années 50, était affectueusement surnommé le casseur de baraque. Jean Pascal casse naturellement la baraque depuis ses premiers pas dans le rugby.  
 
Jean-Pascal Barraque est aujourd'hui titulaire à l'ouverture du Biarritz Olympique. Vendredi soir, au stade Michelin de Clermont-Ferrand, il a passé une pénalité entre les poteaux à la 36ème minute. Crédit photo: Bernard, BOPB 

 

 

Gymnastique. Franck Soulane: l'éloge de la volonté

   
  Série n°1. Les Sudistes au top dans leur sport 
A 19 ans, le gymnaste du Juch, Franck Soulane frappe aux portes de l'équipe de France. Sans griller les étapes, avec toujours cette adrénaline de la progression, il s'astreint à une pratique quotidienne de son sport, à raison de 30 à 35 heures par semaine. Tous les jours avec une coupure de quinze jours en juillet, tel est le leitmotiv d'un champion en gymnastique. Au pôle France d'Antibes (06), Franck Soulane touche de près le plus haut niveau international, dix ans après avoir commencé ses premières vrilles à la Quimpéroise. Portrait d'un véritable phénomène.

La Quimpéroise, troisième club national avec 1218 adhérents, voit un défilé journalier de 400 à 500 jeunes. Cependant, un enfant de la précocité de Franck Soulane est rare. Entraîneur à la Quimpéroise, Carl Flochlay parle d'exception pour ce type de gymnaste. " Franck est arrivé à 9 ans au club. En dix minutes, en gym, tu comprends que tu as affaire à un phénomène. Il en arrive un tous les deux ou trois ans au club. Ces jeunes-là, ils ne rigoleront jamais avec les autres en cours tellement ils sont concentrés et focalisés sur leurs objectifs personnels. Ils calculent tout et ne rechignent jamais à la tâche. Ils ne se plaignent jamais car pour eux, c'est une perte de temps dans leurs objectifs. Ce sont souvent des hyper-actifs autonomes qui ne peuvent pas rester en place. S'ils ne font rien, ils se sentent de suite mal à l'aise".

Un besoin de se défouler

Concentré et résumé de ses paroles, Franck Soulane débordait d'énergie jeune. " J'ai trouvé mon bonheur dans la gymnastique car ça me permettait de me canaliser. J'avais besoin de me défouler continuellement. Petit, j'adorais grimper partout et à la Quimpé, j'avais trouvé un espace pour être moi-même. J'y suis resté deux ans avant de partir au pôle jeune de Lanester, avec Jean-Claude Le Gros en 6ème et 5ème. Ensuite, j'ai filé sur Nantes, en pôle espoir, avec Dominique Le Bon, en 4ème et 3ème. La Quimpéroise? Un club ouvert et famillial où tout le monde se connaissait. On côtoie énormément de monde. J'y retourne dès que mon emploi du temps le permet. C'est-à-dire pas très souvent (rires)".

En troisième année au pôle France d'Antibes, Franck Soulane est aujourd'hui dans les tout meilleurs sur les six agrès en France. Généraliste plus que spécialiste, même s'il avoue un penchant pour le sol et les barres, il n'en reste pas moins patient pour ne pas brûler les étapes. " L'équipe de France est une remise en cause quotidienne. Bien-sûr que c'est mon objectif suprême. La hiérarchie est dure à bouger. La moyenne d'âge dans cette élite tourne autour des 25 ans. J'en ai 19 ans, mais le fait de me savoir en concurrence avec ces gymnastes est un moteur extraordinaire dans notre pratique. La gymnastique, c'est astreignant et formidable à la fois. Le haut-niveau, c'est presque de la routine. Il y'a des moments où tu en as assez mais ils doivent être le plus bref possible. L'important dans la vie comme dans le sport est de casser la routine. Et le meilleur d'y parvenir est de se fixer sans arrêt des objectifs ou des projets. Si on ne se fixe pas des challenges en interne, là, on est assuré de tomber dans la routine".

Le mental fait le sportif

Le très haut niveau ne pardonne pas. Le mental est souvent l'arme essentielle pour percer. Cette persistance à la tâche et à la valeur travail est un dénominateur commun pour ces sportifs. Mais seuls ceux qui ont une obsession du perfectionnisme et de la continuité y arrivent. Après, comme ailleurs, il y'a ce facteur chance: être épargné des blessures, résister aux coups, aux entraînements, avoir la "caisse" pour supporter mentalement et physiquement des charges conséquentes de travail. Derrière une performance, il y'a toujours des milliers d'heures de répétition d'un geste ou d'un enchaînement. Accroché à son espoir d'intégrer l'équipe de France, Franck Soulane fait partie de cette catégorie de perfectionniste, qui voit dans le travail, une source d'épanouissement et un moteur indéniable pour arriver à ses objectifs (hauts) fixés.  
 
  Tout a commencé à la Quimpéroise pour Franck Soulane, à 9 ans. Dix ans après, il pose à Penn Ar Stang, avec les minots actuels du club et son premier entraîneur et éducateur, Carl Flochlay.  

 

 

Léo Le Boulaire: tireur d'élite

   
  Série n°1. Les Sudistes au top de leur sport 
Passer de la prénationale avec l'AL Châteaulin à l'élite nationale avec le club de Cesson-Sévigné en deux ans relève d'une performance optimale réalisée par Léo le Boulaire. L'homme de Lennon est une météorite dans le handball Breton. A 20 ans, il a gagné sa place de titulaire sur l'aile gauche du club Breton et affronte chaque week-end des clubs comme le Paris Handball ou le Montpellier Handball. Portrait d'un vrai tireur d'élite.

La génération dorée de l'AL Châteaulin, version 1991/1992 éclate aujourd'hui au grand jour. La formation tant choyée par Thierry Goulard et les dirigeants Châteaulinois révèlent chaque année de vrais pépites. Peut-être la plus belle et spectaculaire est celle de Léo Le Boulaire. Aux côtés des Manuel Nédelec, Eric Lautrou, Guillaume Le Cann et Ewen Goulard, cette génération a fait passer bien des malheurs aux défenses adverses. Pourtant, ce qui frappe de suite chez Léo Le Boulaire, c'est la fulgurance de son parcours. Débuté à 6 ans, le Lennonais file à Pleyben pour pratiquer son sport. " C'était le club le plus proche de mon domicile familial. J'y étais bien. J'y suis resté jusqu'à l'âge de 14 ans. Châteaulin? Un concours de circonstances. Ma mère a déménagé à Châteaulin. Du coup, j'ai changé de club par la même occasion. J'ai commencé à penser à percer dans le handball en fin de 3ème quand un choix doit se faire pour les études. J'ai intégré le Pôle espoir de Rennes mais j'avais une dérogation pour jouer en prénationale avec l'AL Châteaulin, à 17 ans".

Son ami et partenaire, Manuel Nédelec, aujourd'hui un des piliers de l'équipe de N3M de l'AL Châteaulin, se souvient bien de ses années en jeunes aux côtés de Léo Le Boulaire. " Dès les premiers entraînements, ils nous avaient impressionnés par ses supers appuis et sa gamme de shoots élargis. En moins de 15 ans, il présentait les mêmes caractéristiques qu'aujourd'hui: un guerrier qui ne lâchait rien en match et qui n'avait pas peur des tampons et contacts. Il n'était pas super grand. Il n'avait pas une superbe technique chez les jeunes mais dans la tête, il était au-dessus de tout le monde. Il est impressionnant car il n'a pratiquement aucun déchet aux tirs sur son aile".

Son premier match en pro à l'aile droite

Capable de planter un 4/4 sur son aile gauche, l'an dernier face à Montpellier ou un 4/6 pour le premier match de la saison face au leader, le Paris Handball, Léo le Boulaire impressionne par son ratio étonnant devant le but. Toujours adroit dans ses duels avec le gardien, il s'appuie sur un vaste choix de tirs en attaque. " Je prends du plaisir avant tout sur le terrain. C'est la base de la réussite pour tout sportif. Après, il y'a le travail mais d'abord, tu dois avoir la passion d'un sport. Mon premier match chez les pros, je l'ai fait en coupe de France en 2010 à Tremblay en France. Il y'avait deux ou trois blessés dans l'équipe. L'entraîneur, David Christmann m'avait fait rentrer à l'aile droite, moi qui suis un pur gaucher (rires)".

A l'aise dans le club phare du hand Breton, Léo Le Boulaire n'oublie pas pour autant ses racines Sudistes. A chaque fois, il revient dès qu'il peut à Hervé Mao et sur Pleyben. " Quand je reviens, j'aime être tranquille. Décompresser en famille ou avec les amis. Châteaulin a une belle équipe en national 3. Bien sûr que je suis leur parcours car j'ai conservé beaucoup d'amis dans ce club. Le handball avance doucement mais sûrement dans le Finistère. Il manque un gros coup de booster. Mais la voie tracée par Châteaulin, avec la formation des jeunes, est la bonne. Il faut juste du temps, après".

A 20 ans, Léo Le Boulaire est en tout cas un sérieux espoir du handball breton dans une ligue classée numéro 1 en France pour les licenciés.  
 
Crédit Photo : Philippe Riou 

 

 

Perrine Lebuhanic. Une sacrée force de caractère

   
  Série n°1. Les Sudistes au top dans leur sport. 
" Je ne sais pas pourquoi je continue le badminton". A 30 ans, la Pont L'Abbiste, Perrine Lebuhanic possède un profil atypique et foncièrement attachant. Huit fois vice-championne de France, championne de France 2011, la Bigoudène rêve ouvertement des jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016. Sa force de caractère est immense. Elle traverse les épreuves sans tomber, ni broncher avec une foi inébranlable d'arriver au sommet de ces intentions dans le badminton.

Qui tiendrait le choc de concilier sport de très haut niveau et travail? Depuis six ans, Perrine Lebuhanic mène une vie tellement soutenue qu'elle ne s'accorde que trois à quatre jours de coupure par an. " Je me gère toute seule depuis des années. Je ne gagne pas ma vie avec le badminton car je n'ai pas de partenaires privés. Le club d'Issy les Moulineaux me fournit ma seule aide financière avec le badminton. Je travaille comme manipulatrice radio dans les hôpitaux des Hauts de Seine. J'ai un emploi du temps flexible. Si je suis en tournoi, je rattrape ce temps en faisant des semaines de travail de 50 heures. Mais en règle générale, une semaine type, c'est deux à trois entraînements par jour, sept jours sur sept hors tournois. Et je travaille de 8h à 19h, pour finir à 23 heures avec les séances de badminton. Je suis rentrée, début octobre un week-end à Brest et à Pont l'Abbé. J'étais nerveusement épuisée mais là, ça va mieux".

Evidemment, de l'extérieur, ce rythme intensif relève de l'impossible. Cependant, Perrine Lebuhanic ne regrette en rien son choix de vie." L'être humain a toujours des regrets. J'ai décidé de mettre ma carrière entre parenthèse un an et demi pour passer mon BTS imagerie médicale. Je dois être la seule dans les équipes de France à présenter ce profil. A l'hôpital, on relativise énormément de choses en voyant certains patients. Beaucoup de sportifs vivent avec la peur de se blesser. Moi, ce n'est pas le cas car je sais que j'ai un travail fixe derrière".

Autant en emporte le volant

Passionnée par son sport, Perrine Lebuhanic a débuté son histoire avec le badminton à 12 ans au club de Plonéour-Lanvern. " J'étais en admiration de mon frère qui jouait à ce sport. Je n'avais pas pratiqué de sport auparavant. Seulement, j'étais forte en cross au collège. Dès le premier tournoi à Quimper, j'ai remporté la victoire, après quelques mois de pratique. Je suis resté au club de Plonéour, quatre ans, avant de partir pour le Racing Club de France, un an. Je n'ai pas apprécié une certaine mentalité. Et ça fait maintenant 14 ans que je suis au club d'Issy les Moulineaux. Dès les cadettes, à 14 ans, j'atteignais déjà les quart de finale des championnats de France senior. J'étais en sport étude à Saint-Méen le Grand, près de Rennes. Je perçois maintenant tous les sacrifices de mes parents. Je viens d'une famille très modeste mais ils ont toujours trouvé de l'argent pour que je puisse vivre ma passion. Inconsciemment, en tournoi,ça me donne une force supplémentaire de ne rien lâcher. Mon club d'issy Les Moulineaux me soutient énormément. Je me rabaisse beaucoup. Par exemple, quand je suis devenue championne de France en 2011, je me faisais une fixation sur l'absence de Pi Hongyan (six titres de championne de France). Or, mon regard intérieur était complètement différent de celui extérieur de mes partenaires de club car à leur yeux, j'étais la championne de France depuis des années déjà".

Un des traits de caractère de Perrine Le Buhanic est son énorme force mentale et sa rage de réussir. " Je suis un peu la Poulidor du badminton (rires). Je ne sais pas pourquoi je continue le badminton. Les Bretons ont la réputation d'être têtus. Je pense avoir cette force de caractère. Je peux perdre mais le lendemain matin, je serais à 7h30 à l'entraînement. Je veux toujours aller plus haut et je ne me contente jamais de ce que je sais faire aujourd'hui. Je perds, je tombe mais je remonte plus fort dès le lendemain. Mon rêve serait de faire les jeux olympiques de Rio de Janeiro 2016. Je reste encore émerveillée des jeux olympiques de Londres 2012. J'aurais 34 ans en 2016 et je devrais combattre les sceptiques sur mon âge. Je sais que j'en suis capable. J'y arriverais".

Dôtée d'un physique au-dessus de la moyenne et d'une excellente frappe de volant, Perrine Lebuhanic avoue cependant des regrets par rapport à une certaine politique nationale, mise en place. " Les bonnes joueuses de ma génération ont pratiquement toutes arrêtées. La fédération a fait un choix de naturaliser une joueuse Chinoise, Pi Hongyuan. C'est une fille formidable à qui on a beaucoup demandé pour l'image du badminton en France. J'ai été tenu à l'écart jusqu'à cette année. Par exemple, je n'ai jamais eu le droit de m'entraîner avec Pi alors que j'étais la numéro 2 française alors que je pense sincèrement être deux fois plus forte qu'elle physiquement. Je n'ai jamais pu prouver que je pouvais avoir le niveau. Ca fait seulement un mois que la fédération française a détaché un entraîneur ( Bertrand Gallais) pour m'entraîner. J'ai gagné le tournoi en Irlande, début octobre en étant tête de série n°1. J'avais la pression mais je n'ai pas craqué. Cette semaine, je suis sur un tournoi à Miami. J'y reste quatre à cinq jours. Je finance en partie ce voyage et mon club d'Issy les Moulineaux m'aide aussi. Je reste accroché à mon idée de faire les JO. Je ne sais pas si j'y arriverais mais je vais tout faire pour parvenir à mes fins". Foi de Bigoudène. 
 
 
 
 
 
  Crédit photos : badmintonphoto 

 

 

 

Romain Danzé. Coeur Rouge et Noir (1/5)

   
  SERIE N°1. Les Sudistes au top dans leur sport.  
Chaque semaine, un thème sera décliné sur cinq volets pour mettre en valeur un sportif ou une sportive du Sud-Finistère. Pour cette première série, le sujet retenu concerne les Sudistes qui ont réussi à être au top dans leur discipline. Premier de cordée, le footballeur et capitaine du Stade Rennais, Romain Danzé. De Gourlizon au Stade Rennais, son parcours en rouge et noir.

Etablir une comparaison entre Romain Danzé et Jeanne Mas est un brin audacieux. Une chanson peut-elle inconsciemment déterminée une carrière sportive? Non, bien-sûr et pourtant. Flash-back sur l'année 1986, la chanteuse Jeanne Mas sort au printemps son deuxième album incluant le titre En rouge et noir. Carton assuré, elle est la première artiste à se classer, en même temps numéro 1 du top 50 et du top album, en juillet 1986. Étrangement, ça coïncide avec le mois et l'année de naissance de Romain Danzé. Et le refrain de la chanson " En rouge et noir" calque parfaitement à la mentalité du Douarneniste. Ou du Pouldergatois, pour être plus précis.

Alors que les couleurs blanches et noires de la Stella Maris de Douarnenez lui tendent les bras, Romain Danzé fait faux-bond à sa ville de naissance pour signer sa première licence de footballeur à 6 ans chez les Rouge et Noir de Gourlizon Sport, là où joue en DSR son père, Jean-Yves, à la pointe de l'attaque. Son ami, Jonathan Le Bihan, 27 ans, milieu défensif de l'AS Vitré (CFA 2) se souvient de ces premières années. " Nous gagnions tous chez les jeunes. Nous avions une superbe équipe. Romain jouait souvent avec nous. Il était déjà surclassé en catégorie d'âge. Il était au-dessus du lot. Il allait plus vite et marquait déjà beaucoup de buts".

Jusqu'à ses 13 ans, Romain Danzé traînera ses premiers crampons au stade de Bel Air. " Je garde un formidable souvenir de ce club. Mes premiers éducateurs à Gourlizon se nommaient Thierry Auffray et Jean-Luc Garrec. Nous gagnions pratiquement tous nos matchs. Je me souviens d'un tournoi à Ergué-Armel en 9 ans où nous avions perdu aux pénaltys face au Toulouse FC en demi-finales. Nous avions battu Guingamp et Créteil. Au mondial Pupilles de Plomelin, nous avions fait un bon classement, la première année en finissant 4ème de notre centre. Malheureusement, j'ai perdu contact avec presque tous les joueurs de cette époque. Les seuls avec qui je suis resté en relation, sont Jonathan Le Bihan et Samuel Auffray", précise Romain Danzé.

Un de ses premiers éducateurs, Jean-Luc "Sclhuk" Garrec se souvient également parfaitement de Romain Danzé. " J'ai eu la chance d'avoir un groupe de gamins géniaux. Ils étaient tout le temps assidus aux entraînements. Avec Thierry Auffray, nous les avons accompagnés de jeunes jusqu'en seniors. Une grande partie d'entre eux évolue maintenant en équipe première. Romain ne voulait jamais jouer avec son pied gauche (rires). Il était au-dessus du lot. Avec Samuel Auffray et Jonathan Le Bihan, ils étaient les leaders de l'équipe. Romain, c'est un chic garçon mais c'est avant tout un gagneur! Avec Jonathan, il avait cette caractéristique en commun. Nous avons gagné la coupe Tin-Berre des jeunes en 13 ans en battant Fouesnant 4-1 en finale. (buts de Yvalin Hemon, Fabien Signor, David Merrien et Jonathan Le Bihan). Je retiens une superbe aventure avec ses jeunes"  
  Toujours un lien avec le Sud-Finistère 
  En 6ème et 5ème, Romain Danzé s'est déjà fait repéré pour intégrer la section sportive du collège Saint-Blaise à Douarnenez avec l'ancien entraîneur de la Stella Maris, Claude Dulak en formateur. Il quitte alors Gourlizon, à 13 ans pour rejoindre la Stella Maris. Direction Plouffragan en 4ème et 3ème avec une des générations dorées du foot breton des années 80: Yoann Gourcuff, Sylvain Marveaux, Damien Perquis ou Frédéric Sammaritano.

" Pour moi, le football est essentiellement une notion de plaisir. Surtout à cet âge-là, on joue pour s'amuser sur un terrain. J'ai toujours joué même chez les plus jeunes sur le côté droit. J'ai sans arrêt avancé ou reculé sur cette ligne. Pour un joueur du Sud-Finistère, en football, nous devons aller ailleurs pour percer dans notre sport. C'est dommage! Concarneau marche bien en ce moment mais il manque une locomotive comme le Stade Quimpérois avait pu l'être dans les années 80. Un autre Sudiste promet beaucoup en 19 ans du Stade Rennais. Il s'agit de Maxime Etuin. Un milieu offensif. Droit? Non, lui, il joue dans l'axe (rires)".

Même capitaine du Stade Rennais (Ligue 1), Romain Danzé continue de conserver un lien étroit avec le Sud-Finistère. " Mes parents habitent toujours sur Pouldergat. Mes grands-parents dans le Cap Sizun. Je n'ai pas souvent le temps de m'y rendre, à part en mai ou en juin. Mais je suis toujours en senior les résultats de Gourlizon et de la Stella Maris", conclut Romain Danzé.  
 
 
 
Capitaine du Stade Rennais, Romain Danzé est le seul footballeur du Sud-Finistère à jouer en ligue 1. Crédit photo Stade Rennais FC 

 

 

 

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