TC QUIMPERLE

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Au complet, nous sommes une des meilleures équipes

 

  Samedi 30 novembre. Le TC Quimperlé n'est pas allé au bout de son rêve de rejoindre une seconde fois consécutive les phases finales de Marcq en Baroeul. Champion de France 2012/2013, les Quimperlois ont prouvé que ce titre n'était en rien usurpé. Parmi les six meilleures équipes de France, ils glissent sur le dernier obstacle nommé Sarcelles. Entretien avec le coach Quimperlois, Philippe Huon.  
  Vous êtes dans les 6 meilleures équipes, maintenus en D1, mais vous ratez aux sets décisifs l'accession en phase finale. Quel sentiment prédomine?  
  " Le gros regret, c'est Dijon, à la première journée. Nous ne devions pas perdre ce match. Après, il y'a encore eu des moments formidables, cette saison, avec un groupe en or. Battre le Paris Lagardère Racing, à l'extérieur est significatif. Si nous jouons au complet tous nos matchs, nous avons largement notre place en phase finale. Le TC Quimperlé a sa place dans l'élite du tennis Français".  
  Que manque-il pour rivaliser sur la durée d'un championnat?  
  " Des moyens financiers! C'est comparable à la problématique du football. L'argent fait la différence à ce niveau de compétition. Nous avons deux joueurs du top 100 mondial avec Grega Zemlja et Roberto Bautista-Agut. Sarcelles en a 8 dans son effectif. Ce club a le double de notre budget, rien qu'en subventions publiques, avec la ville et le conseil général. Si nous voulons pérenniser Quimperlé, au plus haut niveau du tennis Français, il nous faut un ou deux joueurs supplémentaires. Cette équipe est fantastique. Je me mets à leur place, car c'est hyper-frustrant. Charles-Antoine (Brézac) sort encore un super match alors qu'il n'est plus dans le circuit. Pareil pour Mathieu Rodriguès qui pousse son adversaire dans un tie-break, 3ème manche, ou pour Maxim Authom, qui joue face à un adversaire 40ème mondial". 
  Troisième de la poule, quel bilan est fait de la saison?  
  " Je n'ai rien à leur reprocher. L'équipe a été incroyable. Nous allons garder cette équipe encore l'an prochain. Tous seront Quimperlois en 2014/2015. Un joueur comme l'Allemand, Martin Emmrich, s'est remarquablement intégré au groupe. On recevra trois fois. Nous allons travailler pour étoffer notre budget auprès des collectivités et partenaires privés. J'ai des pistes pour des futurs renforts. Il faut être fier de notre performance car nous étions forcément beaucoup plus attendu, cette année. On fait une belle saison. Si nous étions qualifiés à Marcq en Baroeul, nous aurions sans doute joué sans Grega Zemlja et Roberto Bautista-Agut" 

 

Les échos de Kerbertrand:

Maxim Authom, opéré ce lundi: Le lion de la Louvière, Maxim Authom (n°270) sera opéré ce lundi, pour une gêne constante sur ces derniers mois par une hernie. On lui souhaite un prompt rétablissement.

Le coach de Serena Williams, présent à Kerbertrand: Patrick Moratoglu, le coach, qui est aussi, dans la vie privée, le petit ami de l'Américaine n°1 mondiale WTA, Serena Williams, était présent, à Quimperlé, avec l'équipe de Sarcelles en qualité de coach. " Ce n'était pas facile de gagner à Quimperlé. Charles-Antoine Brézac a eu quelques jeux de retours exceptionnels. Maxim Authom sur Lukas Rosol, a été très agressif. Sarcelles et Quimperlé se rapprochent dans leur esprit club. C'est un peu notre modèle. Nous avons grimpé les échelons du tennis français. Comme ici, les joueurs de l'AAS Sarcelles sont attachés au club"  

 

La remontée fantastique de Quimperlé

   
  Tennis. TC Quimperlé - Strasbourg 4-2 
Mercredi 27 novembre. Le TC Quimperlé aura fait le grand écart dans ce match des prétendants, à la phase finale de Marcq en Baroeul. Le champion de France aura été en ballottage défavorable face à Strasbourg, suite à la perte des deux premiers simples. Puis, le grand bond en avant s'est effectué, avec quatre points gagnés coup sur coup. La route vers les demi-finales du championnat de France élite est dégagée, même sans Roberto Bautista-Agut, le joueur n'°1 Quimperlois, n°59, reparti du côté de Valence en Espagne (4-2).

Donné à l'agonie à 15h, suite à la perte des deux premiers simples, le TC Quimperlé s'est retrouvé métamorphosé, à 19h, revigoré par quatre points consécutifs, amassés dans la colonne victoire. Strasbourg y aura crû! Après le gain des deux premiers simples par les deux Alsaciens, Albano Olivetti et Pierre-Hugues Herbert, face aux Quimperlois, Maxim Authom et Mathieu Rodriguès, l'ambiance s'était refroidie. Il n'y avait plus de droit à l'erreur sur la route escarpée des phases finales de Marcq en Baroeul.

La réponse venait immédiatement avec l'artiste maison, Charles-Antoine Brézac, qui se révélait impressionnant d'aisance technique. Sa première balle passait constamment, lui donnant un temps d'avance dans la réflexion face au puissant Simon Greul (6-4, 6-2). A côté, Grega Zemlja se battait comme un lion, sur toutes les balles. Dans l'adversité, le Quimperlois faisait front. Et il appuyait ses coups au moment de porter, Daniel Brandts son adversaire à genou (7-6, 6-7, 6-4).

Vent d'ouest sur les doubles

Les compteurs étaient remis à égalité, avant les doubles décisifs, qui donnaient quasiment un billet à la phase finale de Marcq en Baroeul, du 14 et 15 décembre.

Maxim Authom et Charles-Antoine Brezac avaient la mission de réduire à néant les spécialistes Herbert/Olivetti. La technique jouait un rôle décisif. Les coups à la volée étaient placés pour les Quimperlois. L'adversaire perdit pied rapidement (5-1), avant de se reprendre (5-4). Finalement, Quimperlé gardait son avance sur la ligne finale (6-4). Le jeu du chat et de la souris se poursuivait dans deux styles différents, dans ce second set. Jusqu'à 5-5, Quimperlé accélérait. Charles-Antoine Brézac menait le coup décisif, un passing-shot joué à la perfection, qui venait s'échouer à l'intérieur du court (6-5). La victoire avait choisi son camp (7-5).

Quimperlé - Sarcelles, la finale du groupe

Dans l'autre match, la paire Quimperloise new-look, Zemlja/Emmrich se frayait un chemin, à priori dans l'impasse du 1er set. Mené 5-4, face à la paire Allemande Brandts/Kas, il débreakait puis gagnait au forceps, le tie-break en sauvant plusieurs balles de set (7-6 (11-9)). Dans celui décisif, la pièce du succès restait sur la tranche un bon moment. Quimperlé sauvait même une balle de match, avant d'emporter sur un smash rageur de fonds de court de Martin Emmrich (11-9).

Strasbourg revenait. Il arrachait le 2nd set, après un break d'entrée (1-3, 4-6). Le tie-break décisif, et du même coup. La victoire était belle quoique contrastée avec la défaite du leader Sarcelles face au Lagardère Racing (2-4). Sarcelles, Quimperlé 10 points, Paris Lagardère 9 points, tout se jouera à la dernière journée. Les Bretons auront la chance de recevoir Sarcelles, pour leur ultime match de la poule, samedi à Kerbertrand.

4ème journée. Championnat D1
TC Quimperlé - Strasbourg 4-2

Les résultats par matchs:
- Maxim Authom (TC Quimperlé, n°268) est battu par Pierre-Hugues Herbert (Strasbourg, n°151) 3-6, 2-6
- Albano Olivetti (Strasbourg, n°249) bat Mathieu Rodrigues (Quimperlé, n°497) 6-3, 6-4
- Grega Zemlja (Quimperlé ) bat Daniel Brandts (Strasbourg) 7-6, 6-7, 6-4
- Charles-Antoine Brezac (Quimperlé, n°29 FFT) bat Simon Greul (Strasbourg, n°209) 6-4, 6-2
- C-A Brézac/M. Authom (Quimperlé ) bat A. Olivetti/P-H Herbert 6-4, 7-5
- G. Zemlja/M. Emmrich (Quimperlé ) bat D. Brandts/Christopher Kas (Strasbourg) 7-6 (11-9), 4-6, 11-9 
 
   

 

La réaction de Philippe Huon, coach TC Quimperlé

" Nous avons réussi un bel exploit car nous n'étions pas favoris. Si Sarcelles avait gagné, nous serions déjà en phase finale. Les Franciliens amèneront sûrement la grosse équipe, ce samedi. C'est un des plus beaux matchs auquel on ait assisté à Quimperlé. Strasbourg était venu là pour gagner. Face à une des plus grosses équipes de double, Olivetti/Herbert, Maxim Authom et Charles-Antoine Brézac ont réussi un très gros match, prouvant qu'ils sont également une des meilleures paires de double de ce championnat de France de D1. Samedi, ça sera extrêmement difficile car nous jouerons sans nos deux têtes de série: Roberto Bautista-Agut et Grega Zemlja".

 

 

Charles-Antoine Brézac, joueur du TC Quimperlé:

" Nous avons été solides. Ce n'était pas n'importe quelle équipe en face avec Olivetti et Herbert. On faisait grise mine, à notre retour des vestiaires, à 0-2. Nous avons bien tenu l'échange avec Maxim Authom"

 

 

Jean-Paul Loth, coach de Strasbourg:

" Il n'y a eu aucune erreur de notre part. Aujourd'hui, nous avons perdu sur la valeur des Quimperlois. Tout l'honneur leur revient pour leur victoire"

 

 

Le champion de France, taille patron à Kerbertrand

   
  Tennis. TC Quimperlé - Colomiers : 5-1  
Samedi 23 novembre. La victoire face au Paris Lagardère Racing de Edouard Roger-Vasselin et de Olivier Patience (2-4) a donné des ailes au collectif Quimperlois, qui retrouvait en qualité de champion de France, pour la 1ère fois, les courts de Kerbertrand, face à Colomiers (31). La victoire est belle et nette avec un succès , pour cette 3ème journée de D1 (5-1).

L'accroc de Dijon est oublié. Battus lors de la 1ère journée (2-4), les Quimperlois ont remis les pendules, à l'heure.
Leur application a été totale pour ruiner les espoirs Columérins.

Dès les simples, le ton était donné. Même le géant Kenny De Schepper, monstrueux au service, se faisait contrer par l'habile relanceur Catalan, Roberto Bautista-Agut. Le gain de la première manche au tie-break (7-5) était un premier indice de la forme montante de l'Espagnol. Accroché jusqu'à 4-4, le Quimperlois trouva la parade face au fatal bazooka visiteur, Kenny De Schepper.

Sa victoire (7-6, 6-4) lançait les hostilités. Sur le court d'en face, le Quimperlois, Grega Zemlja, sortant d'une absence de trois mois pour une mononucléose, retrouvait déjà les prémices du haut niveau. Il ajoutait un 2ème point, avec l'autorité, face à Ramirez Hidalgo (6-4, 6-4)

Les autres simples prenaient la même tournure. Maxim Authom, le lion de Wallonie, et Charles-Antoine Brézac, les complices de toujours, se faisaient une délectation de fondre sur leur proie Ibère et Croate, avec un même mimétisme sur leur détermination et leur performance (4-0).

Une pièce montée à la perfection

La victoire était au bout de la raquette. Il restait à déterminer quelle dimension elle allait prendre avec les doubles. Maxim Authom, en retrait, Charles-Antoine Brézac faisait jeu commun avec Roberto Bautista-Agut. Le pari était le bon. La démonstration de force (6-2, 7-5) rajoutait un supplément de force à la victoire Quimperloise. La cerise allait-elle venir au-dessus du 6ème étage de la pièce montée à la perfection par Quimperlé? Hélas, non, pour les intrépides Bretons, les Columérins marquaient leur seul et unique point avec la paire Recouderc/Mesaros face à Ludovic Walter et Martin Emmrich.

Grâce à cette victoire d'aplomb (5-1), le maintien est désormais assuré. Maintenant, le TC Quimperlé joue deux balles de match face à Strasbourg, mercredi et Sarcelles, ce samedi pour une deuxième phase finale consécutive à Marcq en Baroeul, le 14 et 15 décembre. Si elles sont bien négociées, la route du petit poucet Quimperlois, sera encore jaugé de trépidantes aventures.

Championnat de France D1. TC Quimperlé - Colomiers 5-1
3ème journée. Courts de Kerbertrand

Résultats:

Simples:
- Roberto Bautista-Agut (n°59, TC Quimperlé bat Kenny De Schepper (n°83, Colomiers) 7-6, 6-4
- Grega Zemlja (n°120, TC Quimperlé bat Ramirez Hidalgo (n°160, Colomiers) 6-4, 6-4
- Maxim Authom (n°268, TC Quimperlé bat Munoz de la Nava (n°195) 7-5, 7-6 (7-2)
- Charles-Antoine Brézac (n°29 FFT, TC Quimperlé bat Mesaros (Colomiers) 6-3, 6-2

Doubles:
- C-A Brezac/R. Bautista-Agut (TC Quimperlé bat K. De Scheper/Munoz de la Nava (TC COlomiers) 6-2, 7-5
- Ludovic Walter/Martin Emmrich (TC Quimperlé est battu par Laurent Recouderc/Mesaros (TC Colomiers) 6-7 (4-7), 6-7 (9-11)  
 
   

 

Les héros sont de retour au pays!

   
  Tennis. Le TC Quimperlé fête son titre. 
" Personne ne peut plus ignorer le nom de Quimperlé, dans le sport Français!", Alain Pennec, le marie de la ville, avait le sens de la formule sur le perron tennistique du court intérieur de Kerbertrand. Improvisée en dernière minute, cette soirée d'honneur marquait le retour des héros de Marcq en Baroeul, sur le ciment de Kerbertrand. Et ils ont été fêté avec beaucoup de sincérité et de bonheur dans leurs allocutions respectives au micro.

Dans le sport, pour atteindre le plus haut niveau, une union sacrée doit être la poutre d'une ambition commune. A fortiori, quand la structure apparaît démesurée en taille rapportée aux autres équipes en compétition. Pour assembler cette fusée à plusieurs étages, il faut en amont préparer ces principales composantes. L'aspect sportif est le socle de tout projet sérieux et la première vitesse enclenchée. " C'est beaucoup d'émotion, ce soir! En 1995/1996, Philippe Huon m'a fait part de son projet de jouer un jour en nationale. Avec quels joueurs? Il m'a répondu, avec ceux que tu vois en face de toi, tous ces enfants de l'école de tennis. Nous formions un noyau dur avec Martine, ma femme, et Basile Spanos. Ca fait 30 ans que nous donnons énormément pour ce club. Je me souviens avoir rencontré Lucien Bigard, au début des années 90. Il m'avait dit, il faut que ton club soit le premier. On a retenu sa parole! Nous avons été suivi dans notre folie par la ville et le conseil général avec Mickaël Kernéïs, le vice-président du CD29. J'associe à notre victoire Muriel et Patrick Bigard (Je veux plus que les remercier), Gérard Jambou, Michel Guigourès, Mathieu Prigent (ville de Quimperlé). Ou quelqu'un comme Christian Perrot, qui aide le club dans la discrétion", affirmait un Philippe Brézac, très ému au micro.

La folie raisonnée du TC Quimperlé

La folie raisonnée, cette contradiction du langage a été le levier infernal de la fabuleuse réussite Quimperloise. " L'aventure humaine est juste incroyable! Au soir du 2ème match, Mathieu Rodriguès avait rêvé que nous jouerons Sarcelles, en demi-finale. Je lui avais répondu qu'on battrait le TC Paris en finale et qu'il me sauterait dans le dos. Nous avons rêvé à ce titre. Je pense aux enfants de l'école de tennis, il faut qu'ils grandissent avec des rêves. C'est seulement aujourd'hui que je commence à m'apercevoir que nous étions deux fous dans cette aventure. Que Philippe Brézac avait les mêmes ambitions que moi mais il me les avait toujours caché. Enfin, je veux associer à cette réussite, ma femme, qui m'a toujours soutenu dans mes projets les plus fous", résume Philippe Huon.

De service en service, le micro, en guise de relais, "Charlito" Brézac résumait au mieux cette symbiose entre les multiples parties d'un club. " Les employés communaux, les supporters partis en milieu de la nuit, les joueurs qui s'excusent de ne pas être là, Kévin Nedelec et Julien Le Gall, joueurs qui ont participé à notre maintien miracle en 2011/2012, nous avons gagné ensemble. Nous avons vécu des choses incroyables qui resteront à vie dans nos mémoires. L'ambiance avec les drapeaux bretons et la 30aine de supporters était merveilleuse à vivre".

Une chaleur de l'accueil

Baladé de tournoi en tournoi, de challengers en challengers, la vie de tennisman professionnel est moins rose que le décor laisse présager. En manque de repère et de chaleur humaine, les joueurs peuvent être soumis à des dépressions fortes. Alors quand cette routine est brisée par une sincère affection reçue, le retour de service en est brillant. " Nous sommes livrés à nous-même, toute l'année sur les circuits. Quand on arrive à Quimperlé, on reçoit un accueil tellement différent que forcément, on veut donner le maximum en retour. Chaque année, on est reçu de la plus belle des façons dans nos familles d'hébergement, les Gamard et les Brézac. Ca forge la construction d'un vrai esprit d'équipe. On verse une larme, chacun à notre tour. Même si je rentre dans une école de commerce sur Paris, je veux trouver du temps pour m'entraîner et porter haut encore les couleurs de la Bretagne et de Quimperlé, l'an prochain", explique Ludovic Walter.

La ville de Quimperlé fêtait ce titre. Véritable geyser de retombées médiatiques, le TC Quimperlé a fait beaucoup pour placer la ville sur une carte de France pour les personnes extérieures à la Bretagne. " Dans un contexte financier, très difficile, on s'était tous réuni au conseil municipal pour faire justifier cette augmentation. Ca n'arrivera qu'une fois. Félicitations! Maintenant il va sans doute falloir remettre le couvert pour l'an prochain. Il faut remercier les deux Philippe, Huon et Brézac, avant tout de leur dévotion pour le club et la ville", précise Muriel Le Guillou, adjointe aux sports de la ville de Quimperlé. Comme rappelait en préambule, Alain Pennec, le maire de Quimperlé, signalait la place prise par Quimperlé, à travers le tennis (référence à un article de l'équipe). " Nous sommes ravis de ce titre. La mairie a soutenu, soutient et soutiendra le club. En 2014, un troisième court extérieur sera fortement à l'étude, à Kerbertrand".

Ne jamais oublier ses racines

Locomotive économique et soutien moral du club, Muriel Bigard, la responsable du centre Leclerc de Quimperlé, a été présente sur l'ensemble de cette aventure. " Philippe Brézac m'avait fait part de son projet de placer Quimperlé comme une place forte du tennis Français. Notre partenariat a grandi au fil des années. Nous n'étions plus dans une notion de budget. Ca avait dépassé ce cadre. On a vécu des émotions extraordinaires, toute cette année. Avec l'apothéose à Marcq en Baroeul. Nous avons encore beaucoup de chemin à faire ensemble. L'aventure continue!".

Enfin, les présidents du comité départemental, Alain Baugé et de la ligue, Patrick Le Bacquer avaient fait le déplacement, ce jeudi soir, à Kerbertrand. " Quimperlé a gagné la sympathie de tout le tennis Français. On passe toujours des bons moments à Quimperlé. Modestie, convivialité et culture de la gagne ont été les facteurs majeurs de la quête de ce titre de champion de France par équipe", souligne Patrick Le Bacquer. Pour Alain Baugé, l'émotion en tant que tout nouveau président départemental était bien visible. " Il y'a un an, Philippe Brézac m'avait fait part de son rêve de devenir champion de France. Je connais l'historique des relations entre le comité départemental et le club de Quimperlé, depuis 15/16 ans. Elles ont été mouvementées. On veut repartir sur un nouveau cycle au CD29".

Simple et conviviale, cette cérémonie était un mimétisme des valeurs Quimperloises. Un arbre sans racine meurt. A Kerbertrand, celles-ci sont arrosées en permanence pour donner les plus beaux fruits à la récolte. Et ces derniers pourraient avoir une saveur tropicale, sur les prochains faits de gloire du TC Quimperlé, avec le nouveau président Cubain, Alexis Ferreiro, très impliqué également dans cette mouvance positive.  
 
  Le TC Quimperlé retrouvait ces héros de Marcq en Baroeul, jeudi soir sur les courts de Kerbertrand.  
 

 


Première division : les Flandres, terre d'accueil par FFT

 


Le TC Quimperlé champion de France par équipes... par FFT

 

Le TC Quimperlé, fou de bonheur!

   
  Tennis. TC Quimperlé, champion de France 2012/2013 
Qu'est ce que ça fait du bien de se dire qu'on est heureux! Un bonheur simple, humain et sportif vécu avec les joueurs et les supporters du TC Quimperlé, après cet incroyable exploit et ce titre de champion de France de tennis. A l'intérieur de cet instant, gravé dans la roche de nos mémoires, les Quimperlois ont réalisé une énorme performance dans le Nord. Retour avec des mots sur un palpitant d'émotions, à travers un week-end inoubliable pour tous ceux qui auront eu la chance d'être à Marcq en Baroeul, le 8 décembre 2012, en ce jour de gloire du sport Breton.

Il y'avait mille raisons de ne pas être là. Une pluie battante et assourdissante sur Quimper tombait ce jeudi matin, vers 1h. A en claquer les carreaux de voiture, à lui en donner un taux d'humidité record. A chaque intersection, la même interrogation furtive de rebrousser chemin pour satisfaire à l'appel du lit. Heureusement que cette réflexion s'est poursuivie, sans donner suite, jusqu'à l'impasse des courts de Kerbertrand, point du rendez-vous pour les intrépides supporters Quimperlois. Arrivé à 1h45, sur les lieux des premiers exploits du TC Quimperlé, il n'y avait pas un chat, seulement la pluie pour compagnon de fortune. Heureusement, Michel, Guy, Yvette, Frédérique, Alexis et Joachim ont été les ami(e)s d'un décollage réussi pour ce miracle Quimperlois. (On attend encore l’atterrissage!). Sur la route, la pluie, la neige, la chaussée glissante et même les sorties des 38 tonnes n'ont pu faire chuter la vigilance de Michel, notre pilote du mini-bus.

Et ce sentiment était commun avec les joueurs du TC Quimperlé. Nous avions mille raisons de ne pas être là, comme évoqué précédemment, mais une seule et bonne raison d'être là, celle d'avoir envie de mettre un point final à une aventure sortie des sentiers battus. La vie est faite de routine, tel jour, tel programme anticipé pour beaucoup à l'avance. Or, le sport est grandiose en ce sens qu'on ne peut pas programmer! Le montage de nos vibrations se fait en direct. A Marcq en Baroeul, Quimperlé s'est fait un nom. En majuscule même sur la place publique du sport Français (Quimperlé, c'est bigarré, avait titré l'Equipe, sur son édition de dimanche).

Les partenaires publics et privés ont fait l'effort nécessaire pour ne pas briser cette lame d'espérance. Les supporters ont uni leur voix et leur coeur pour défier la colonie de leur homologues Parisiens. Les joueurs ont donné plus que leur maximum pour s'offrir et nous offrir ce grand moment de sport. Juste un exemple de l'importance d'être présent pour ce grand rendez-vous du club, celui de Michel Inizan et de sa femme, Hélène, qui ont pris la décision de prendre la route du Nord, dans la soirée du vendredi à samedi. Sur un coup de tête! De raquette plutôt!

Enfin, comment ne pas rendre hommage dans cet exploit à deux hommes, qui ont uni leur ambition commune sur une plage, du côté de Ploemeur (56), en 1994. Philippe Brézac, président du club de 1989 à 1999 et Philippe Huon, coach du club depuis 1994 sont les maçons de ce succès. Le symbole de la plage et de l'océan était parfait! Car toutes les cinq vaguelettes doivent découler une vague plus importante. C'est celle-là qu'ils regardaient fixement à l'horizon, sans donner d'importance à ces "vaguelettes", qui n'avaient de cesse de les freiner sur l'autoroute de l'ascension sportive. Par jalousie, par égoïsme, ils les ont laissé mener indépendamment leur projet et leur mirage sportif, pour leurs détracteurs. Oui, mais cette lame de fonds, patiemment attendue, au bord des courts de Kerbertrand, depuis 25 ans, a tout emporté sur son passage. Point Break, version TC Quimperlé. Quand elle est arrivée, ils l'ont prise.

Surfant sur le rouleau du succès, le TC Quimperlé a donné une noble image de leur sport. Humble, simple, comme des enfants dans une cour d'école, seulement envahi par l'esprit de gagner, ils sont allés au bout de l'histoire. De leur histoire. Comme un certain Charles-Antoine Brézac, qui usa ses premières chaussures de tennis, dès l'âge de cinq ans à Kerbertrand. " C'est mon rêve de gosse qui s'est transformé en un rêve d'éducateur!", affirmait Philippe Huon. On était tous dans ce rêve d'aller au bout, ce week-end. Toutes ces énergies positives ressenties à quelques mètres de distance se sont transmises dans chaque synapse de notre corps, dans la quête d'être la première équipe de France.

Vers 18h30, ce samedi 8 décembre 2012, le TC Quimperlé s'est noyé d'ivresse dans le bonheur! Le champagne a coulé à flot jusqu'au bout de la nuit! Et il avait le goût et la saveur de deux décennies d'effort et d'intelligence pour faire le plus beau millésime possible. Ce crû restera exceptionnel à jamais!

Christophe Marchand 
 
  Le TC Quimperlé a fait vibrer tous les Bretons présents dans le complexe sportif de Marcq en Baroeul, ce week-end. 

 

 

Quimperlé est champion de France par équipes!

   
  Tennis. D1. TC Quimperlé - TC Paris : 4-2  
Paris, outragé! Paris brisé! Paris martyrisé! Mais Paris ... atomisé par le TC Quimperlé! En un jour historique, discours de cette tenue avec les phrases célèbres du général De Gaulle prononcées à la libération de la capitale, le 25 août 1944, remodelées à la sauce Quimperloise. Le 8 décembre 2012 restera à jamais comme un grand exploit du sport Breton. Face à l'ogre du TC Paris, le petit poucet, le TC Quimperlé a pris cette bastille du tennis Français. Grand coup de chapeau, vive ces Bretons, champion de France 2012/2013

Dans le premier simple, Mathieu Rodriguès (n°436) était préféré à Charles-Antoine Brézac (n°507), à Quimperlé. En face, dans la famille Benneteau, le frère de Julien, Antoine (n°459). Le choix était le bon. Sûr sur ses services, mieux dans ses déplacements, le Blésois récitait son tennis, dans le premier set. En face, le Parisien ne trouvait pas une riposte adéquate face à ce jeu alerte et intelligent. Breakant à trois reprises son adversaire sur son service sans concéder le sien, Mathieu Rodriguès fonçait tel un bolide sur le gain de ce premier set (6-2). Cependant, Antoine Beneteau prouvait sa valeur dans le second set en prenant le jeu à son compte. Breakant à deux reprises, dans le 2nd set, le Parisien s'adjugeait cette seconde manche (6-3).

Très attaché au club de Quimperlé, Mathieu Rodriguès décollait à nouveau dans le dernier set. Cette fois-ci, l'éclat était redoutable dans le camp d'en-face. Pour casser ce rythme, Antoine Benneteau demandait même l'intervention du kinésithérapeutre afin de faire dévier la fusée Rodriguès de sa trajectoire. Rien n'y fait, Quimperlé tenait le premier point de son histoire en finale d'un championnat de France D1. (6-1).

Roberto Bautista-Agut tombe sur un, Benoît Paire, déchaîné au 3ème set

L'autre simple, Roberto Bautista-Agut (n°80, TC Quimperlé ) - Benoît Paire (TC Paris, n°41) se révélait accroché. Break, debreak, aucun des deux joeurs n'arrivait à tenir suffisamment son service pour profiter de ce précoce avantage. Benoît Paire, passablement énervé par Basile, l'homme au chapeau et grand supporter du TC Quimperlé, perdait son calme. Seulement il se ressaisissait au plus juste moment. Dans le tie-break, il faisait la différence avec un jeu fait de sang-froid et de contre-appui pour le joueur en face (7-6, 7-3)).

Tel un matador, piquant l'orgueil à chaque coup de raquette de son adversaire, Roberto Bautista Agut plaçait ses premières banderilles. Le service breaké, il tenait un jeu important à 3-1, effaçant au passage trois balles de debreak. Apparemment, pressé d'en découdre sur un 3ème set décisif, Benoît Paire offrait trois points sur un plateau à Roberto Bautista-Agut, qui n'en demandait pas tant pour composter ce second set (6-2).

Or, le joueur du TC Paris était vraiment bluffant dans sa façon de se remettre instantanément dans un match alors que tous les voyants passaient à l'orange. D'habitude, cette couleur est un chemin imposé vers le rouge. Mais lui, il revient naturellement au vert. Ce vrai caméléon du circuit prenait encore l'ascendant sur ce 3ème set (3-0). Et avec beaucoup de brio, il finissait en roue libre face à l'Espagnol, Roberto Bautista-Agut (6-0).

La symphonie fantastique de Grega Zemlja

Grega Zemlja allait-il faire les quatre à la suite face à Julien Benneteau? " Same player, win again", le Slovène est une machine mis constamment sur le mode "on" pour le TC Quimperlé. Gilles Simon, Jérémy Chardy étaient déjà tombés. Julien Benneteau devait être le prochain sur le tableau de chasse du Quimperlois. Et il était bien au rendez-vous de cette finale. Solide sur tous ces jeux, le Slovène malmenait Julien Benneteau et prenait même son service en milieu de set. Suprême erreur face à ce joueur Quimperlois, qui allait jusqu'au bout sans céder son jeu de service (6-4).

Dans ce second set, il prit encore le meilleur départ, agressant et faisant sortir de ses gonds, un Julien Benneteau, habituellement placide sur les courts. Devant sur le score de 2-0, il eut même droit à une balle de 3ème jeu, sur service adverse, qui ne put convertir. Vraiment magnifique à voir jouer, Grega Zemlja avait ce don du jeu et ce sens du collectif. Joueur de devoir et de talent, il accroche un quatrième tête à son palmarès de ce championnat 2012/2013, Julien Benneteau (6-4, 6-4)

Maxim Authom, le joueur de la dernière heure

La dernière heure, ce quotidien Belge était aussi le surnom du joueur Wallon du TC Quimperlé, Maxim Authom, pendant cette finale face au joueur du TC Paris, Marc Gicquel. Mal embarqué pendant une heure et demie, le Belge a libéré toute sa rage intérieure à 5-4 en sa défaveur, sur le second set. Une vraie libération. En face, Marc Gicquel, le Breton de Paris, en était quitte pour jouer les prolongations alors qu'il menait 6-1, 5-4. Sur sa lancée, Maxim Authom remportait ce 2ème set, 7-5.

Véritablement libéré par ce soudain retournement de situation, le Quimperlois d'adoption fit feu de tout bois dans le dernier set. Etonnant, même ce contraste de dynamisme. Le Belge a du coeur et il bat de toutes ses pulsations pour le club du TC Quimperlé. Au bout de l'effort, il donne deux points d'avance avant les doubles au TC Quimperlé (1-6, 7-5, 6-0)

La marche sur Paris pouvait s'effectuer pour les doubles! La meilleure paire Brézac/Authom était alignée par Quimperlé. Benoît Paire, pourtant solide en, simple, donnait lui aussi des signes de fatigues sur ses premiers jeux. C'est même sur ces jeux de service que Quimperlé breakait deux fois dans ce premier set. La conquête du titre Champion de France 2012/2013 prenait encore un peu plus d'épaisseur au fil des jeux (6-2).

Le maillon faible à Paris s'appelait incontestablement Benoït Paire. Dès son premier jeu de service, il se fit à nouveau breaker par ces diables de Quimperlois. Passablement énervés, les Parisiens bnous jouaient une comedia dell'Arte, pour casser la montée en force irrésistible de Quimperlé. Benoît Paire, allongé au sol! Normal après ces heures de marathon de la veille mais comment ne pas déjuger le comportement commun de Marc Gicquel et Benoît Paire, qui abattait la carte du bluff pour énerver la salle et le juge-arbitre! Cette méthode, heureusement, ne marchait pas. Brézac/Authom allait au bout de l'histoire pour y écrire un point final à ce dernier chapitre de l'incroyable saison 2012/2013 avec cette victoire (6-2, 6-

Dans l'autre double, la paire Walter/Bautista Agut faisait jeu égal avec les Parisiens Julien Benneteau/Chiudinelli. A 4-4, Quimperlé avait même une balle de break sur le service de Julien Benneteau. Et la deuxième balle d'avantage était la bonne. Le TC Paris était sur le point de rupture. Ludovic Walter servait fort pour gagner ce premier set (6-4).

Finale des championnats de France. D1.
TC Quimperlé - TC Paris : 4-2

Les matchs dans l'ordre disputé:

- Benoît Paire (TC Paris, n°41) bat Roberto Bautista-Agut (TC Quimperlé, n°80), 7-6 (7-3), 2-6, 6-0
- Mathieu Rodrigues (TC Quimperlé, n°436) - Antoine Beneteau (TC Paris, n°459) 6-2, 3-6, 6-1
- Grega Zemlja (TC Quimperlé, n°55) bat Julien Benneteau (TC Paris, n°35) 6-4, 6-4
- Maxim Authom (TC Quimperlé, n°155) bat Marc Gicquel (TC Paris, n°152) 1-6, 7-5, 6-0
- Charles-Antoine Brézac/Maxim Authom (TC Quimperlé ) battent Benoît Paire/Marc Gicquel 6-2, 6-1
- Ludovic Walter/Roberto Bautista-Agut (TC Quimperlé ) sont battus par Julien Benneteau/Marco Chidinelli (TC Paris) 4-6, ab 
 
  Charles-Antoine Brezac peut exhulter. Formé au club du TC Quimperlé, il soulève la coupe de champion de France par équipe, plein d'émotion et de fierté.  

 

LES REACTIONS

Benoît Paire (TC Paris, n°41):  
" Nous avons fini très tard, face à Primrose Brodeaux, hier soir. Sur la fin du second set, je ne lâche pas les points. C'est juste que nous sommes en pleine préparation pour le début de saison. Physiquement, c'est dur! J'avais un coup de fatigue. Après, on est à fond dans cette aventure depuis le début avec tous les joueurs du TC Paris. Je suis très content de ramener un point pour l'équipe. Je n'en ai pas eu beaucoup depuis le début de cette saison, en championnat. C'est la finale! Il faut tout donner!"
 

 

Mathieu Rodriguès (TC Quimperlé, n°436):  
" J'étais tendu. Je ne m'attendais pas à jouer. Je ne l'ai su que ce matin quand Charles-Antoine Brézac m'a annoncé sa blessure au mollet. J'étais opérationnel, je suis venu pour ça. Il n'y a rien de plus beau que d'apporter un point à l'équipe. Et en plus, en finale. On enchaîne. La magie continue. J'étais prêt pour ça. On se connait bien avec Antoine (Bénneteau). On joue ensemble dans la même académie de tennis à Rueil-Malmaison (Players, 94). Quand je voyais Benoït Paire faire le spectacle sur le match en-face, ça m'a boosté dans la tête pour leur montrer qu'on pouvait le faire nous aussi. Jouer une finale, c'est extraordinaire, nous n'avons pas le droit de passer à côté". 

 

Maxim Authom (TC Quimperlé, n°155):  
" Sur le premier set, je ne pouvais rien faire tellement il servait bien. Je n'avais pas le moyen de bien retourner. Le second set a été serré jusqu'à la fin. Sur la fin, je jouais vraiment bien. A 5-4 contre moi, mes retours sont passés. Je l'ai agressé sur les secondes balles dès qu'il ne mettait pas sa première. Je l'ai senti très tendu par rapport à l'événement. J'avais un avantage à ce niveau-là. Il s'est déconcentré dans la fin du second set. Honnêtement, je ne pensais pas que ce troisième set irait aussi vite. Il est sorti de son match et a effectué beaucoup de doubles-fautes"  

 

Philippe Huon (coach du TC Quimperlé ): 
" Nous étions moins fort que les autres. On était moins fort que le TC Sarcelles ou le TC Paris. A chaque match, nous avons fait deux ou trois performances. Si les joueurs jouaient de cette façon sur le circuit, ils seraient mieux classés. Ce titre, c'est largement mérité! Le tournant? Le match de Maxim Authom face à Marc Gicquel. Si on vire à 2-2 à la fin des simples, ce n'est pas la même histoire. Nous avons montré une belle image du tennis. Les joueurs ont été irréprochables dans leur comportement. Toute l'histoire est belle! Il n'y a pas que ce match. C'est l'apothéose d'une histoire commencée avec les enfants de l'école de tennis. C'était mon rêve de gosse qui s'est transformée en un rêve d'enseignant. Ca a mis 25 ans pour le réaliser. C'est notre coupe Davis à nous (rires). " 

 

Philippe Brézac, père de Charles-Antoine et président du club de 1989 à 1999:  
" C'est la consécration de 20 ans de bénévolat. On s'était dit au début de l'aventure en 1994 qu'on jouerait un championnat de France avec Philippe Huon. Nous étions plein de modestie mais tellement désireux de se dépasser tous ensemble. Les joueurs ont un comportement formidable. On a trouvé trois joueurs avec Roberto Bautista-Agut, Grega Zemlja et Maxim Authom remarquables. Nous n'avons jamais été aidés par le comité départemental, ni par la ligue de Bretagne. Ils n'ont jamais crû en nous. Nous nous en sommes servis pour unir nos forces. Nous avons trouvé nos propres sponsors privés et publics. On les en remercie car ils nous ont permis d'aller au bout de cette aventure (le conseil général et régional, la ville de Quimperlé, le centre Leclerc de Quimperlé et le groupe Bigard...). Ils nous ont permis d'aller au bout de notre rêve! Avec nos moyens, nous sommes arrivés à notre sommet, aujourd'hui. Quelle joie immense!" 

 

 

Tout simplement magique!

   
  Tennis. D1. TC Quimperlé - AAS Sarcelles : 4-2  
" Quimperlé, le petit poucet qui veut croquer les ogres", avait titré ce matin, la Voix du Nord. A Marcq en Baroeul, les Quimperlois disputaient leur première demi-finale de leur histoire. Invaincu en championnat, le tirage au sort leur avait réservé Sarcelles, comme leur adversaire en demi-finale.

Sur les premiers simples, Roberto Bautista-Agut (n°80) et Charles-Antoine Brézac (n°507) avaient été choisi par Philippe Huon ayant pour mission de ramener une première grappe de point dans la corbeille. Et le TC Quimperlé rentra mal dans ses rencontres. Pris à la gorge d'entrée par le Polonais de Sarcelles, Lukasz Kubot, l'Espagnol du TC Quimperlé ne pouvait apercevoir la lumière du tunnel dans ce premier set, tombant face à un adversaire complet dans chaque secteur de jeu: volée, puissance, service, jeu de fond de court. Menant 3-0, puis 4-2, à aucun moment il ne pouvait trouver l'issue afin de faire douter son adversaire (2-6).

Un renversement de situation complet

Par contre, l'attitude changea du tout au tout dans ce second set. Impeccable dans ses retours, clouant plusieurs fois Lukasz Kubot sur des passings-shots gagnants, il réussissait enfin à prendre le service adverse. Solide, aplliqué, dans son jeu de fond de court, il se mit à faire dérégler complètement son adversaire pour remporter en 25', cette seconde manche (6-1). Sur sa lancée, l'Espagnol avait trouvé sa fréquence de rythme en témoigne le break d'entrée sur des retours encore ajustés dans les jambes de son adversaire, pourtant vélléitaire au filet. Avec 3-0 en sa faveur, le TC Quimperlé tenait le bon bout pour prendre une grosse option sur ce match. Et généralement quand ce type de joueur, spécialiste de ce type de surface, vous tient, il est en général difficile pour l'adversaire de desserrer cet étau de contraintes. Sur une double faute adverse au service, il conclua de manière victorieuse son match. (2-6, 6-1, 6-2)

Charles-Antoine Brézac, le tournant du premier set

Dans l'autre simple, l'enfant du pays, Charles-Antoine Brézac faisait jeu égal face à l'Israëlien, Amir Weintraub dans ce premier set. Aucun des deux joueurs ne pouvaient réellement prendre la mesure de son adversaire. Dans le tie-break décisif, le Sarcellois vissa quand il le fallait en agressant à plusieurs reprises Charles-Antoine Brézac sur des coups-droits puissants (7-6 (7-5)).

Forcément contrarié par la perte de ce premier acte, le Quimperlois n'arriva plus à trouver sa superbe pour contrarier la marche en avant de l'Israëlien. Breakant à deux reprises dans ce second set, il permettait à son équipe d'inscrire le premier point de ce match (7-6 (7-5), 6-2).

Maxim Authom, le lion des Ardennes égal à lui-même

Que ça fait plaisir de voir Maxim Authom sous les couleurs de Quimperlé. A le voir endosser ce maillot, il apparaîtrait presque comme un Obélix qui serait tombé dans la potion magique de la victoire. Déjà vainqueur de huit de ses neuf premiers matchs pour Quimperlé, le Belge n'a franchement laissé aucune chance au dernier finaliste de l'Open de Quimper 2012, le Tunisien Malek Jaziri. Agressif, et fort d'entrée, le Wallon prit de suite un sérieux avantage. En roue libre, même sur ce premier set, avec un gain aisé (6-1), il repartit sur ces mêmes conditions de départ dans le second set. Et ce match était conclu sur ce même tarif de 6-1 même si Malek Jaziri était vraisemblablement apparu diminué dans ce match à cause d'une blessure.

Chardy au tapis pour la première fois en championnat

L'incroyable prenait alors forme. Jusqu'à là, absolument impeccable sur ces matchs de championnat, le Béarnais, Jérémy Chardy donnait alors ses premiers signes de fatigue dans ce championnat. En face, Grega Zemlja, le Slovène de Quimperlé faisait chauffer la machine. Service, jeu puissant, avec une avancée constante dans la balle, il attrapa le gain du tie-break. Comme toujours, sa concentration était totale dans ces moments-là. Il ne montrait guère ses émotions. Toujours aussi placide dans l'art d'exécuter froidement ses coups gagnants. Son jeu plaidait pour lui, avec des retours longs, tapant jusqu'à la ligne de fond de court. Décidément, ce joueur était une nouvelle trouvaille étonnante dans le championnat en équipe. Mais Jérémy Chardy, au bord de la défaite, se retrouvait dans la difficulté. Mené par un break, il jouait l'offensive pour reprendre le service du Slovène. Et il réussit dans sa mission (4-3, Sarcelles). Le suspense alla à son terme. Mais dans ce rôle-là, Grega Zemlja est absolument étonnant par son calme et sa volonté de ne pas sortir de son plan tactique. (7-6, 7-5).

Au bonheur du TC Quimperlé

Avec deux points d'avance, la route vers la finale était tracée. Il ne restait qu'à l'emprunter jusqu'au bout du panneau d'arrivée, finale. L'exploit était maintenant trop proche pour déposer les armes face à Sarcelles. Quimperlé alignait sa meilleure paire de double avec Brézac/Authom. Ses deux joueurs-là alignés, forment un duo infernal, qui souffle les braises pour mieux enflammer leur volonté de vaincre. Vainqueur 6-3 au premier set, Quimperlé se retrouvait à un set d'une finale (de sa finale). Et il empochait la victoire sur ce même score au second set. " L'utopie est la réalité de demain", avouait Victor Hugo (1802-1885). Clairement, un gros oui avec le TC Quimperlé! Le TC Quimperlé est en finale du championnat de France. Sur un vrai nuage, dans la stratosphère, Quimperlé entend maintenant décrocher la lune en finale.

Marcq en Baroeul, Demi-finale du championnat de France D1.
TC Quimperlé - TC Sarcelles 4-2
Les matchs dans l'ordre disputé:

- Amir Weintraub (TC Sarcelles, n°194) bat Charles-Antoine Brézac (n°507) 7-6 (7-5), 6-2
- Roberto Bautista-Agut (TC Quimperlé, n°80) bat Lukasz Kubot (TC Sarcelles, n°74), 2-6, 6-1, 6-2
- Grega Zemlja (TC Quimperlé, n°55) - Jérémy Chardy (TC Sarcelles, n32) 7-6 (7-4), 7-5
- Maxim Authom (TC Quimperlé, n°157) - Malek Jaziri (TC Sarcelles, n°116) 6-1, 6-1
- Charles-Antoine Brezac/Maxim Authom (Quimperlé ) battent Kamil Capkovic/Malek Jaziri (Sarcelles) 6-3, 6-3
- Roberto Bautista-Agut/Grega Zemlja battent Jérémy Chardy/Lukasz Kubot (TC Sarcelles)/ 4-6, abandon TCQ  
 
  Le TC Quimperlé n'est plus qu'à un match d'un exploit retentissant dans le sport Finistérien. Vainqueur de Sarcelles en demi-finale du championnat de France, à Marcq en Baroeul (59), les Quimperlois joueront la finale, samedi, soit face à Bordeaux ou le TC Paris. Tout simplement magique!  

 

LES REACTIONS

Charles-Antoine Brézac: 
" Je fais un très bon départ. Je le breake d'entrée. A 2-0, il me sort des passings incroyables pour prendre mon service. J'ai plusieurs balles de breaks que je ne concrétise pas, notamment à 2-2 (15-40). La clé a été la perte du premier set car je jouais vraiment bien. Sur le second set, j'ai baissé sur la qualité de mon service en réussissant moins de premières balles. C'est dommage car si je gagne le premier set, il y'avait vraiment quelque chose à faire"
 

 

Amir Weintraub (Sarcelles): 
" Je ressentais énormément de pression au départ car c'était la première fois que je jouais une demi-finale du championnat de France. C'est pour ça que je prends un mauvais départ face à Charles-Antoine Brézac. Après quelques jeux, ça allait déjà mieux. Sur le tie-break, jétais confiant car mes retours passaient très bien à ce moment du match. Le second set peut paraître facile comme j'ai gagné 6-2. J'étais plus relax mais je ne devais pas me relâcher car c'était un joueur difficile à battre, en face"
 

 

Philippe Huon, coach de Quimperlé:  
" C'est une joie extraordinaire. Aujourd'hui, nous faisons encore trois performances. Quand on a mené 3-1, j'étais relativement confiant. Sarcelles n'avait presque pas perdu de simples avant cette rencontre. Expliquer ce qui nous arrive d'un point de vue extérieur est difficile. Charles-Antoine, je le connais depuis ses 9 ans. Ludovic Walter depuis l'adolescence. Nous avons montré que notre place n'était pas usurpée. On n'avait pas apprécié certaines réflexions comme quoi nous avions eu de la chance. Notre force vient d'un groupe de mecs qui vivent à fond cette aventure. Quand on voit la joie de Grega (Zemlja) ou Roberto (Bautista-Agut) qui jouaient leur double à côté quand Charles-Antoine (Brezac) et Maxim (Authom) ont gagné. C'est formidable. L'objectif est le titre. On ne le cache pas mais il faut surtout ne pas se déconcentrer car la sanction face à Bordeaux ou Paris peut être très lourde." 

 

Maxim Authom, joueur du TC Quimperlé:  
" Si on m'avait dit que Quimperlé serait en finale au début de championnat, je ne l'aurais jamais crû. En double, ça ne se joue pas à grand chose. Avec Charles-Antoine, on joue vraiment bien ensemble. Quoiqu'il arrive, c'est du bonheur et du bonus pour la finale. Depuis mon premier jour, à Quimperlé, je me sens vraiment bien. Je m'y sens comme chez moi, je n'ai pas du tout envie de changer de club".  

 


Première division 2013 : une finale... par FFT

 

Philippe Huon: le bâtisseur de miracle

   
  Tennis. D1. Le TC Quimperlé en phase finale à Marcq en Baroeul  
" A mon arrivée au club, en 1994, j'avais affirmé mon ambition d'être en N1B (3ème division nationale), dans 10 ans, alors que le club jouait en départemental. On m'avait pris pour un fou (rires)". Cette phrase est un résumé parfait de l'ambition raisonnée de Philippe Huon, d'arriver au sommet de sa discipline. Sans bruit, avec une minutie extrême, il a d'abord fait de Quimperlé, le meilleur club Finistérien, puis Breton, puis un des meilleurs clubs Français. Portrait de ce bâtisseur de miracle.

Who is Arsene Wenger? Le titre d'un tabloïd Anglais avait fait sourire les habitants de la perfide Albion, à son arrivée à Arsenal en 1996. Seize ans plus tard, cette question a trouvé sa réponse cinglante. " Simply, the best ever coach of Arsenal" (Le meilleur coach d'Arsenal de tous les temps). A une autre échelle, l'arrivée de Philippe Huon au TC Quimperlé en 1994, pouvait être repris sur ce même schéma de pensée. Piv eo Philippe Huon? (Qui est Philippe Huon, en Breton). 18 ans après, cette même réponse " Simpl eo! An hini gwellan gourdoner eus TC Kemperle" (Simplement, le meilleur coach du TC Quimperlé de tous les temps). A 45 ans, le Morlaisien touche à son but: arriver en haut de sa discipline avec son club.

Le rapprochement inter-disciplinaire avec Arsène Wenger se mesure à un amas d'arguments supplémentaires: un investissement à long terme, une politique réfléchie de formation, une ambition décuplée d'arriver au sommet avec ses propres méthodes et un plein pouvoir sur la partie sportive du club. Et dire que sa route avec le TC Quimperlé aurait pu conduire à une impasse en 1994. " J'étais entraîneur au club de Saint-Pol de Léon. En quelques années, nous avions monté le club de départementale en prénationale. J'étais parti pour faire avec Saint-Pol ce que je fais actuellement avec le TC Quimperlé. On avait des bons joueurs comme Olivier Kernéis (-4/6) ou Marine Piriou (-30). Mais je ne sentais pas le club ambitieux dans son bureau directeur. Quand j'ai émis mon souhait de changement, j'ai eu deux propositions, Dinard et Quimperlé. J'avais accepté Dinard avec la construction d'un superbe complexe. Finalement, ça ne s'est pas fait! Philippe Brézac, le président du TC Quimperlé, m'a parlé d'une génération de jeunes intéressants. J'ai vu de suite un vrai potentiel de développement".

Un binôme complémentaire et gagnant avec Philippe Brézac

Comme le couple David Dein - Arsène Wenger à Arsenal (président et entraîneur), le TC Quimperlé doit sa réussite actuelle au binôme Philippe Brézac et Philippe Huon. Un club se fait par la valeur des hommes ou femmes qui la composent à son pouvoir de décision. Tel un avion, pour réussir un décollage, il faut un bon pilote et co-pilote. " Je suis quelqu'un d'assez ambitieux et je me fixe des objectifs élevés. Quand on possède ce caractère, on doit forcément croiser sur sa route des personnes qui le sont aussi, autrement, ça ne peut pas marcher. Philippe (Brézac) ne m'a jamais posé d'interdit. Il n'y a rien de pire qu'être freiné dans ses envies. Nous avons mis en place le premier centre de formation dans le Finistère dès 1996, en partenariat avec le collège-lycée de Kerbertrand et son directeur, Gérard Queré (aujourd'hui joueur du club). Nous avons été le seul club en Bretagne à gagner huit titres consécutifs de champion de Bretagne 15/16 ans, avec des jeunes nés entre 1983 et 1992. Nous sommes aujourd'hui l'un des meilleurs centres de formation de Bretagne"

La seconde composante du miracle Quimperlois est arrivée d'une génération exceptionnelle, née en même temps en 1985/1986, avec les Charles-Antoine Brézac, Nicolas Spanos, Kevin Nédelec, Vincent Stouff, Sébastien Tesson. " Nous avons eu des joueurs formidables pour un club de la dimension de Quimperlé. Ces années marquent une des plus grandes générations du tennis français, avec le Jo-Wilfrid Tsonga, Richard Gasquet ou Gaël Monfils. Nous les jouons sur les circuits nationaux et en équipes. Avec Quimperlé, nous avons été deux fois en phase finale cadet. A Kerbrantrand, nous avions battu la meilleure équipe jeune en France, le TC Versailles. Et nous avions perdu dans un double décisif face à Lagardère Paris en phase finale. On y était retourné à ces phases finales cadets avec la génération 1986, celle de Vincent Stouff, Sébastien Tesson et Julien Allanic. Nous avions encore perdu face à Lagardère Paris, en demi-finale. La joie ressentie après notre victoire de Strasbourg et celle éprouvée avec ces générations de jeunes, étaient la même car nous sommes arrivés à un superbe niveau".

Les marches vers la D1

L'ascension du club en senior peut alors prendre forme, maintenant que cette jeunesse arrive aux commandes de l'équipe, au milieu des années 2000. Monté en N4, le TC Quimperlé gravit les marches une par une. Le passage de la N3 à la N2 se fera avec les jeunes formés au club, Nicolas Spanos, Charles-Antoine Brézac, Eloi Brezac, Vincent Stouff. " Nous avons eu une discussion intense avec le bureau. Si nous voulions être ambitieux, nous devions changer notre façon de faire en rémunérant des joueurs étrangers, capables de nous faire passer les paliers. En N2M, l'Espagnol Ivan Cabellero et le Croate, Ivan Cerovic nous ont rejoints"

La phase finale de Dax pour une montée en N1A, la première division nationale, au printemps 2010, marque un tournant dans la vie du club. Suite à ces phases finales à quatre, le TC Quimperlé échoue dans un premier temps à accéder à la première division. " Tout a failli s'arrêter! J'étais hyper-ému car j'avais atteint mon objectif fixé. Nous nous étions retrouvés premier de notre poule de N1B. J'étais à un carrefour professionnel. J'avais une ou deux propositions annexes pour monter un autre projet. Deux semaines après, nous apprenions que le Patton Rennes déposait son bilan et que nous étions repêchés pour faire partie de la première division".

Du sport mais pas que...

Encore un concours de circonstances, l'aventure du TC Quimperlé avec la première division pouvait écrire ses premières lignes. Avec Ivan Cerovic, Jean-Baptiste Dupuy, Vincent Stouff et Charles-Antoine Brezac, le TC Quimperlé joue dans la cour des grands. Mais il veut user de la même force de frappe que ses concurrents. " Moi, je n'aime pas faire de la figuration. Si on y va, on y va pour jouer le jeu. Nous avons encore eu un coup de bol incroyable avec la venue du Néerlandais, Robin Haase. C'est Yves Allegro, le capitaine du TC Paris qui m'en a parlé. Il revenait de blessure, il était alors classé 602ème quand il a signé avec Quimperlé. En un an, il a eu le trophée du plus beau "come-back" du tennis, en passant de la 602ème place à la 68ème place mondiale. La première année, on fait une bonne saison en se classant quatrième sur six équipes. La seconde, c'est un miracle qu'on se maintienne avec deux matchs nuls. L'équipe était parfois composée de Kevin Nédelec, Julien Le Gall ou moi-même. Cette année, nous avons une équipe de potes, des mecs en or, des crèmes. Grega Zemlja (n°55) et Roberto Bautista-Agut (n°80) jouent avec beaucoup de coeur leur match. Mais avec le quator formé de Ludovic Walter, Charles-Antoine Brézac, Maxim Authom et Mathieu Rodriguès, nous avons dépassé le cadre du sport. C'est notre histoire et nous voulons aller au bout".

Ce week-end (vendredi et samedi), le TC Quimperlé joue pour un titre de champion de France avec Sarcelles, Bordeaux ou le TC Paris, à Marcq en Baroeul. Le palpitant à son maximum, le sorcier de Kerbertrand a même hâte d'y être. " Je ne ressens aucun stress. Ca va monter petit à petit mais nous n'avons rien à perdre. A chaque fois que nous avons joué dans le rôle du challenger, nous avons sorti des performances incroyables. Les joueurs sont sur-motivés pour faire quelque chose d'unique. Si on regarde les équipes en face, nous sommes les moins fort individuellement. Mais en équipe, c'est une autre chose. La notion de groupe, j'y tiens énormément! On fait bloc ensemble. Quimperlé est un club particulier. Un exemple? Celui d'une maman, qui m'avait fait part du projet de son fils de 11 ans, de faire un exposé sur les joueurs du TC Quimperlé dans sa classe. Il est venu discuter trente minutes avec les joueurs, avant un entraînement. Je ne pense pas que ça puisse exister dans un autre club de première division. Quand tu approches le sommet, il ne faut jamais oublier par quel moyen tu y es arrivé. Le dimanche après-midi, après les finales du championnat de France, je serais avec mes jeunes à un tournoi 15/16 ans à Larmor-Plage. Et le week-end suivant, à Rochefort (17) avec mes 14/15 ans".

La référence à Sam Sumyk, l'entraîneur de Victoria Azarenka

Ainsi est Philippe Huon, celui d'un ambitieux qui donne tout pour faire avancer un projet, un concept ou une idée sans même attendre un retour. Et forcément, quand celui-ci arrive à une hauteur exponentielle, il en est le premier touché. " Les autres capitaines des équipes de Sarcelles, Bordeaux ou Paris ne peuvent pas vivre ce qu'il bouillonne aujourd'hui en moi. Ils n'ont jamais fait monté un club de sa base à son sommet. C'est une forme d'accomplissement professionnel d'avoir gravi tous les échelons. Forcément, cette phase finale marque une réflexion nécessaire à notre évolution au club".

Des regrets dans ce parcours? Oui, Philippe Huon concède trois déceptions. Celles de n'avoir pas été suivi dans son projet de centre de formation par le comité départemental, la non-aboutissement d'une équipe 100% Bretonne et son manque de temps pour coacher son fils, Bastien. " Pour la formation, pour en tirer le meilleur, il faut accepter d'être élitiste. Au club, le bureau a accepté de recruter un 2ème temps plein, en 1996, avec Stéphane Schmitt pour qu'on puisse dégager du temps pour prendre les plus gros potentiels du club. Je ne comprends toujours pas pourquoi le comité départemental ne nous a pas suivis dans notre centre de formation. Nous avions tout à Quimperlé pour réussir. Je pars du principe que si une méthode marche pour un club, quelque soit l'échelle, elle est applicable partout. Il faut apprendre à faire confiance aux techniciens de ce sport. Le centre de formation à Quimperlé n'est plus public car nous n'avions plus les moyens financiers de l'assumer. La structure est privée depuis 4 ans.

Pour l'équipe 100% Bretonne, nous n'étions pas loin de trouver un accord avec Romain Jouan. Ca remonte à l'époque où nous jouons en N4M. Il était d'accord mais ça a achoppé sur quelques points. Marc Gicquel a été réceptif à notre projet mais pour une commodité générale, il préférait rester sur Paris. Concernant mon fils Bastien, mon regret est de ne plus trouver de temps pour m'en occuper. Je vois qu'il progresse. Par exemple, à Noël, je le laisserais seul sur les tournois car j'arrive à un stade où j'ai besoin de repos. Par ailleurs, la génération 1997/98 avec Bastien, Guillaume Aubry, Léo Keroulen, Valentin Seltzer et Vincent Le Loch me rappelle celle des 1985/1986. Ca fait six ans que nous ne gagnions plus de titres en jeunes garçons. On s'est trop reposé sur nos lauriers.".

Seule équipe invaincue à participer à ses phases finales, le TC Quimperlé fait figure de petit poucet au milieu des géants. Loin d'être intimidé par ces noms du tennis Français, la motivation sera à son extrême, sur ces deux derniers jours du championnat 2012. " Tout le monde veut jouer face au TC Quimperlé. C'est notre chance d'y arriver! J'ai été récemment avec l'équipe réserve à Etel. En face, il y'avait un certain Amaury Le Mignant, face à qui j'ai joué mon premier match avec le TC Quimperlé, à l'extérieur, dans un ancien hangar de conserverie, retransformé en court de tennis. Ca fait drôle 18 ans après de se retrouver candidat à un titre de champion de France. Je n'éprouve aucun complexe par rapport aux autres capitaines. Un des seuls pour qui j'ai un profond respect est le coach de la numéro 1 mondiale, la Biélorusse, Victoria Azarenka, le Vannetais, Sam Sumyk. On s'est connu jeune sur les courts de tennis. A l'époque, il était 10 fois plus fou que moi. Aujourd'hui, c'est celui pour qui j'ai une admiration totale dans le milieu du tennis". Peut-être parce qu'il est parti de rien. Avec ses idées et son envie de voir haut et loin. Un peu, comme un certain Philippe Huon.

Christophe Marchand  
 
  Depuis 1994, Philippe Huon a monté le club du TC Quimperlé de la base jusqu'au sommet de la pyramide sportive.  

 

LE TC QUIMPERLE EN FINALE

 

Le TC Quimperlé, c'est fou!

   
  Tennis. D1. TC Quimperlé - TC Strasbourg : 4-2 
Le TC Quimperlé est allé au bout de son rêve! Les superlatifs pleuvaient sur l'exploit réalisé au cours de ce championnat de 1ère division. Vainqueur du TC Strasbourg (4-2), la bande de Philippe Huon jouera pour la première fois de son histoire, la phase finale à Marcq en Baroeul, le 7 et 8 décembre.

Dès les premiers échanges, vers 13 heures, la victoire était à portée de la raquette du TC Quimperlé. Strasbourg était arrivé diminué sans ses trois premiers joueurs à l'ATP, Paul-Henri Mathieu, l'Espagnol Garcia-Lopez et l'Australien, Makosevic. Vainqueur aisément de leurs deux premiers simples avec Charles-Antoine Brézac et Mathieu Rodriguès, le TC Quimperlé était parti pour faire une véritable razzia sur ce match mais Maxim Authom, jusqu'à là vainqueur de ses neuf premiers matchs en simple pour le TC Quimperlé, cala dans le dernier tie-break face à l'Alsacien, Pierre-Hugues Herbert, pour un match d'une durée de près de trois heures.

Avec un avantage de 2-1, le TC Quimperlé devait absolument vaincre son dernier simple avec Roberto Bautista Agut. Face à un solide Simon Greul, puissant et aventureux parfois vers le filet, l'Espagnol serra le jeu à son maximum. Meilleur joueur Espagnol sur ce type de surface en dur, avec David Ferrer, le Quimperlois faisait chavirer de bonheur le public, après sa victoire en deux sets (7-6 (7-2), 7-5).

Brézac/Authom portent l'estocade finale

La voie était libre! Les doubles finissaient de confirmer l'ascendant pris par Quimperlé. Et comme un symbole, la victoire venait de l'enfant du pays, Charles-Antoine Brézac, associé en doublé avec le Lion des Ardennes, Maxime Authom. Le TC Strasbourg, en bout de route était diminué par la blessure au coude, d'Albano Olivetti, pour une fois, qui n'était pas aligné avec son partenaire favori, Pierre-Hugues Herbert. L'apothéose et l'estocade finale du TC Quimperlé arrivaient vers 20h30. Ca y'est! Au prix d'un combat de sept heures de jeu, les Quimperlois pouvaient prendre place parmi les quatre meilleures équipes de France. Et c'est plus que mérité pour ce groupe disponible, talenteux, combatif et empreint d'un esprit club.

D1. Tennis. Complexe de Kerbertrand
Quimperlé - Strasbourg 4-2
350 spectateurs

Les matchs:

- Mathieu Rodrigues
(n°443, Quimperlé ) bat Ivan Vukovic (-4/6, TC Strasbourg), 6-3, 6-2
- Charles-Antoine Brézac (n°500, Quimperlé ) bat Marc Sieber (n°446, TC Strasbourg) 6-3, 6-0
- Pierre-Hugues Herbert (n°257, TC Strasbourg) bat Maxim Authom (n°152, TC Quimperlé ), 7-6 (7-5), 5-7, 7-6 (7-3)
- Roberto Bautista Agut (n°76, TC Quimperlé ) bat Simon Greul (n°151, TC Strasbourg), 7-6 (7-2), 7-5

- C.A Brézac/M. Authom (TC Quimperlé ) battent Albano Olivetti/M. Sieber, 6-0, 6-3
- S. Greul/P-H. Herbert (TC Strasbourg) battent R. Bautista Agut/Ludovic Walter 4-6, ab  
 
  Le TC Quimperlé reste invaincu et s'offre la première place, donnant accès aux phases finales à Marcq-en-Baroeuil les 7-8 décembre. 

 

Les commentaires :

Philippe Huon, coach du TC Quimperlé:  
" C'est absolument incroyable! On finit 1er de notre groupe en étant invaincu. Tout le mérite en revient aux joueurs. Maxim Authom était un peu tendu car c'était la première fois depuis qu'il joue avec nous qu'il endossait le costume de favori. Mais comment lui en vouloir! Strasbourg est arrivé diminué. Nous avions une chance en or. Pour dire vrai, ça aurait été une vraie frustration de ne pas gagner, ce soir. On l'a fait! J'y ai crû suite à notre match nul au TC Boulogne Billancourt. On réalise à peine. Le TC Quimperlé fait partie des 4 meilleures équipes de France. On se déplacera au complet à Marcq en Baroeul. On est en plein bonheur!" 

 

Charles-Antoine Brézac, joueur au TC Quimperlé: 
" L'objectif est le titre de champion de France. On ne va pas à Marcq en Baroeul pour faire un autre résultat. En double, nous avons pris le service d'Albano Olivetti, dès son premier jeu de service. Même s'il était diminué, il a vu qu'il avait affaire à deux bons relanceurs. C'est inespéré! J'y ai crû après notre victoire face à Lille. Nous formons tellement un bon groupe que nous méritons ce moment de pur bonheur. Nous étions hyper-concentrés. Qui aurait parié sur nous avant ce championnat ou même après notre match nul au TC Boulogne Bilancourt? On est dans les quatre meilleures équipes de France, c'est immense!"
 

 

Jean-Roch Herbert, coach du TC Strasbourg:  
" Nous manquons de monde, ce samedi pour rivaliser. Nous sommes promus en D1. On a réussi trois montées en quatre ans. Pour notre première année, en D1, nous avons tenu jusqu'aux derniers doubles, la tête de cette poule B. Albano Olivetti jouait blessé depuis trois matchs. Ce n'était pas peut-être pas prudent de le laisser jouer mais il tenait tellement à être cette partie. On a touché les limites physiques des joueurs et de notre budget. Paul-Henri Mathieu, après sa grosse saison, avait besoin de vacances. Les Australiens de notre équipe ont été invité par leur fédération à rejoindre au plus vite leur pays pour préparer au mieux l'Open d'Australie de janvier. Pour les joueurs de haut niveau, le championnat par équipe de première division apparaît comme secondaire. Nous jouons aujourd'hui avec Ivan Vukovic, qui a fait monter le club, Marc Sieber, Pierre-Hugues Herbert ou Albano Olivetti. Tous ces joueurs ont grimpé les échelons avec le club. Le TC Quimperlé possède cette même mentalité. Le plus important dans cette compétition est de créer un collectif, et avoir des joueurs qui s'apprécient. Il faut avoir une motivation saine et vraie pour se battre pour la victoire. Ca se ressent de suite l'implication d'un joueur pour son club. Au final, c'est une super saison. On finit 3ème avec l'assurance de recevoir trois fois dans notre salle l'an prochain".  

 

Le TC Quimperlé joue sa finale

   
  Tennis. D1. TC Quimperlé - TC Strasbourg, samedi à partir de 13 heures 
Ce week-end, l'évènement sportif est à Quimperlé. Encore en départementale, au milieu des années 90, le TC Quimperlé joue une finale face au TC Strasbourg pour faire partie des quatre meilleures équipes de France. Deuxième au classement de la poule B avec 10 points, les Quimperlois doivent impérativement l'emporter, ce samedi, à Kerbertrand s'ils veulent disputer les phases finales, du 7 et 8 décembre à Marcq en Baroeul (59). Face à une équipe de Strasbourg, leader de sa poule, avec 11 points, le défi est à la hauteur des ambitions Quimperloises.

Strasbourg, Paris, Lille, Grenoble, Metz, Bordeaux ... Quimperlé, cherchez l'intrus! Des douze clubs de première division, le TC Quimperlé présente sûrement la carte de visite la plus atypique. Le poil à gratter de la D1 est aux portes de la phase finale et à deux points de la troisième place, qui garantirait de recevoir trois fois sur les cinq matchs à disputer en 2013/2014. Face à une équipe de Strasbourg, qui officie sur les mêmes valeurs que Quimperlé, l'affrontement s'annonce spectaculaire. Malheur au perdant! " Nous abordons ce match dans la peau de l'outsider. Le TC Paris devrait gagner 6-0 face à une équipe Lilloise démobilisée. Un match nul face à Strasbourg ne suffirait pas. Il nous faut gagner pour accéder aux phases finales. Strasbourg est favori. Chaque joueur est mieux classé. Nous y allons avec nos armes. Les joueurs sont ultra-motivés. Il faut rester sur le même état d'esprit qui nous anime. Nous sentons une réelle communion sur ce match. Il y'aura 350 spectateurs prêt à vibrer", affirme Philippe Huon, l'entraîneur Quimperlois.

Ayant grandi avec le club, Charles-Antoine Brezac, 26 ans, a commencé l'aventure en prénationale, à 16 ans. Dix ans après, il se retrouve au sommet de la pyramide. " Je n'imaginais jamais un moment pareil. La motivation est énorme de notre côté. Nous sommes tous excités à l'idée de jouer, ce samedi. Pour moi, qui ait commencé dans ce club, c'est particulier mais tous les joueurs du club présentent cette même envie de sortir un grand match, samedi. Il y'aura plus de spectateurs que d'adhérents au club. Nous sommes dans une petite ville. L'attachement au club est plus fort. Les joueurs le ressentent et ne mettent pas de barrières entre le public et eux. Les gens connaissent les joueurs. Nous sommes un club simple attaché à ses valeurs. L'engouement est certain. En ville, les gens parlent constamment de ce match. Nous allons tout donner et même plus pour gagner face à Strasbourg".

Strasbourg, privé de Paul-Henri Mathieu

Alors entraîneur en départementale, à son arrivée en 1994, Philippe Huon aura été de tous les combats de son club. 18 ans plus tard, le petit poucet Quimperlois peut créer l'exploit de rejoindre les phases finales. Un phénomène unique en France! " Nous avons réussi quelque chose d'extraordinaire. Quand j'avais dit à mes dirigeants que nous pouvions viser avec les jeunes du club la nationale 1 (3ème division) dans les années 2000, ils m'avaient regardé comme un fou. Le président à cette époque du club s'appelait Philippe Brézac, le père de Charles-Antoine. Nous sommes surmotivés pour offrir à la ville et au club un bonheur total, demain. On peut être battu mais nous serons très durs à battre. Sur le papier, nous sommes en-dessous. Strasbourg est peut-être la seule équipe à se reposer sur le même groupe dans ce championnat. Ils possèdent une des meilleurs paires de double formés au club avec Albano Olivetti et Pierre-Hugues Herbert. Christophe Rocchus (TC Lille, Belgique) me certifiait qu'il n'avait jamais vu un tel niveau de jeu en première division Française. Chaque match peut être une finale de grand prix tant la densité de très bons joueurs est importante. Ca relève encore notre performance. C'est tellement énorme ce qui nous arrive, qu'on ne réalise pas trop. On est sur un nuage et on entend le rester encore quelques jours", conclut Philippe Huon.

A 24 heures d'un moment de bonheur immense, le TC Quimperlé avance avec envie et détermination pour franchir le rubicon des phases finales. Sans complexe et avec l'insouciance du petit dans ce championnat. Côté Strasbourg, la confirmation de l'absence pour ce match de Paul-Henri Mathieu (n°59), le joueur phare Alsacien, qui est parti en vacances au soleil, après une longue saison sur les circuits. L'enjeu est simple pour le vainqueur de ce match: il est d'être assuré de jouer la phase finale du 7 et 8 décembre à Marcq en Baroeul (59).

Les équipes:

TC Quimperlé: Roberto Bautista Agut ( Espagne, n°76), Maxim Authom (Belgique, n°158, ATP), Mathieu Rodriguès (France, n°439, ATP), Charles-Antoine Brézac (n°500°), Ludovic Walter (n°576)

TC Strasbourg: Guillermo Garcia-Lopez (Espagne, n°77), Simon Greul (Allemagne, n°151), Pierre-Hugues Herbert (France, n°257), Albano Olivetti (France, n°220) 
 
  Charles-Antoine Brézac et les Quimperlois ne sont plus qu'à une victoire des phases finales. Crédit photo: Fanch Hemery  

 

Ils sont énormes ces Quimperlois!

 
Première Division : TC Lille - TC Quimperlé : 0-6  
Enormes ces Quimperlois! Rien ne les arrête même les défis les plus élevés. La montagne Lilloise, a été prise d'assaut. Alors qu'on joue actuellement les doubles à Lille, Quimperlé est assuré de la victoire, après ces quatre victoires en simple face à l'armada belge des Nordistes.

La palme revient à Mathieu Rodriguès face à Christophe Rocchus et Charles-Antoine Brézac pour sa victoire au forceps face à Yannick Mertens. Leur prochain match se déroulera à Quimperlé, le samedi 24 novembre sur les courts de Kerbertrand à partir de 13h face à Strasbourg. Ils sont idéalement placés pour les phases finales.

TC Lille - TC Quimperlé : 0-6
- Potito Starace (ITA) - Maxime Authom (BEL) 4/6 2/6
- Christophe Rochus (BEL) - Mathieu Rodrigues (FRA) 6/4 6/7 3/4 ab.
- David Goffin (BEL) - Roberto Bautista-Agut (ESP) 3/6 6/3 1/6
- Yannick Mertens (BEL) - Charles-Antoine Brezac (FRA) 7/6 6/7 6/7
- Kas/Starace - Brezac/Authom 4/6 6/7
- Goffin/Mertens - Bautista-Agut/Walter 5/7 1/6  

 

 

Le TGV Parisien déraille en gare de Quimperlé

   
  Tennis Première Division. TC Quimperlé - TC Paris : 3-3  
Quel bonheur avec ses joueurs du TC Quimperlé! Humbles, se battant à l'extrême pour leur équipe, les Quimperlois ont réussi un authentique exploit face au TC Paris. Pourtant renforcés par Gilles Simon (n°16) et Benoit Paire (N°47), les Parisiens se sont fait dépasser dans la générosité et l'envie sur les courts de Kerbertrand. Au final, les joueurs de Philippe Huon décrochent un superbe match nul (3-3)

Un des plus gros et beaux moments sportifs de l'année 2012 dans le Sud-Finistère s'est passé entre 17h et 17h40, dans un 3ème set de pure folie entre Gilles Simon et le Slovène de Quimperlé, Grega Zemlja. Mené 5-1 dans le 3ème set par le Niçois, le Quimperlois a réussi l'improbable exploit de sauver deux balles de matchs, de débreaker une première fois, pour aligner les jeux gagnants jusqu'à 6-5. Vacillant, Gilles Simon a trébuché dans le tie-break à 6-6 face à cette montagne Slovène. Sur les derniers points, Zemlja a vaincu 9-7, après avoir été chercher tous ses points face à Gilles Simon, réputé redoutable pourtant pour sa régularité en fond de courts.

Charles-Antoine Brézac, solide de bout en bout

L'ovation de tout un public envers son protégé avait envahi la salle. Surtout que dix minutes avant dans la salle annexe, son compatriote et futur retraité, Charles-Antoine Brézac (n°500), formé au club, avait aussi offert au public une superbe prestation face au Canadien, Vasek Popspisil (Canada, n°123). Impeccable sur son jeu de service, agressif dans ses retours, il remportait le point du simple grâce à sa victoire 7-6, 6-4.

Et avant encore le Belge Wallon de cette équipe, Maxime Authom (n°152), avait crée la première sensation de cette journée épique en battant Benoît Payre (n°47). Face à un joueur du top 50, le Belge a été maître de ses nerfs, affichant une détermination à construire tous ses points en provoquant la faute adverse. La soupape mentale du Parisien a été mise à rude contribution, en témoigne ses nombreux sauts de concentration dans cette rencontre jouée en trois sets (3-6, 6-1, 6-4).

Les doubles sont Parisiens

Seul le Breton de Paris, Marc Gicquel avait réussi à trouver cette fameuse potion magique, nécessaire pour battre ces diables de Quimperlois, à domicile. Face au Blésien, Matthieu Rodriguès (n°443), le Briochin avait pris le soin de mettre ses coéquipiers sur les bons rails (2-6, 6-2, 6-2).

Mais ce TGV Parisien a vu sa vitesse de croisière, sérieusement ralentir en gare de Quimperlé. A 3-1, à la pause, Quimperlé avait son destin dans la raquette pour accrocher sa seconde victoire en championnat, après celle décrochée à Bondy. Or, sur les doubles, Paris s'est refait une certaine santé. D'abord, Benoît Paire et Marc Gicquel n'ont laissé aucune chance aux Quimperlois, Waske et Zemlja (6-3, 6-1). Quant à la seconde paire locale, Walter/Authom, elle a connu le même sort face à Chiudinelli/Pospisil (3-6,3-6)

2ème journée de D1. Tennis. Quimperlé.
450 spectateurs, courts de Kerbertrand

Les matchs:

- Marc Gicquel (TC Paris, n°149) bat Mathieu Rodrigues (TC Quimperlé, n°443), 2-6, 6-2, 6-2
- Maxime Authom (TC Quimperlé, n°152) bat Benoît Paire (TC Paris, N°47), 3-6, 6-1, 6-4
- Charles-Antoine Brézac (TC Quimperlé, n°500) bat Vasek Pospidil (TC Paris, n°123), 7-6 (7-5), 6-4
- Grega Zemlja (TC Quimperlé, n°54) bat Gilles Simon (TC Paris, n°16), 3-6, 6-3, 7-6 (9-7)
- Alexandre Waske/Grega Zemlja (TC Quimperlé ) - Benoît Paire/Marc Gicquel (TC Paris) 3-6, 1-6
- Ludovic Walter/Maxime Authom (TC Quimperlé) Marco Chiudinelli/Vasek Pospisil (TC Paris) 3-6, 3-6  
 
  Mené 5-1 dans le 3ème set par le Niçois, le Quimperlois a réussi l'improbable exploit de sauver deux balles de matchs, de débreaker une première fois, pour aligner les jeux gagnants jusqu'à 6-5. Crédit photo : Laurent Jannes 

 

 

Les commentaires des joueurs:

Maxime Authom, TC Quimperlé:  
" On se connait depuis très longtemps avec Benoît Paire. Il a un très bon revers mais un moins bon coup droit. Je savais qu'il pouvait sortir à tout moment du match. Le danger quand ça arrive et de croire qu'on a gagné car il peut reprendre sa maîtrise très vite. J'ai haussé mon niveau de jeu. Je me surprends à battre un joueur du top 50. J'ai été chercher les points car je savais qu'au fond de court, il était plus puissant que moi".
 

 

Charles-Antoine Brézac, TC Quimperlé: 
" J'ai très bien joué aujourd'hui en gérant au mieux les points importants. J'avais une tactique en tête à laquelle je n'ai pas dérogé. Etre agressif en montant au filet finir les points. Parfois, j'ai été au bluff et ça a a marché. J'ai été solide de bout en bout".
 

 

Grega Zemlja, TC Quimperlé: 
" C'était vraiment un bon match! J'ai joué incroyablement bien quand j'étais mené 5-1 dans le 3ème set. Je suis rentré dans la balle en effectuant les bons déplacements. Ca a payé. Je ne pensais pas au score et à mon retard car c'est la meilleure façon de perdre. Je jouais en pensant juste à gagner le point. Je n'ai jamais pensé que je pouvais perdre ce match face à Gilles Simon, à vrai dire. J'avais la bonne attitude. Je suis vraiment très heureux pour l'équipe et le club de cette victoire".  

 

 

 

Ludovic Walter: Ice-Man

 
Tennis. TC Quimperlé. Portrait Ludovic Walter 
Avec le Vannetais Ludovic Walter, les spectateurs en ont pour leur argent. Depuis qu'il a revêtu le maillot du TC Quimperlé (Première division) en 2010, il nous a habitué à des rencontres à couper le souffle. Encore à Maisons-Laffitte (78), il a poussé le vice de gagner ses deux matchs à l'arraché, en simple face Jérémy Blandin (tie-break décisif au troisième set) et en double avec le Belge Maxim Authom. Découverte d'un champion aux nerfs d'acier.

Ice-Man était le surnom du footballeur Hollandais, Dennis Bergkamp, génie dans l'art d'exécuter froidement les gardiens tout en gardant un maximum de sang-froid dans la surface de réparation. Avec Ludovic Walter, nous avons affaire à cette même personnalité. Des matchs à l'arraché, ils en gagnent plein. C'est même devenu sa marque de fabrique depuis qu'il est à Quimperlé. " Oui, je dois dire que je gagne beaucoup de matchs dans les tie-breaks décisifs. J'en suis déjà à 3 matchs remportés sur le dernier jeu, cette saison à Quimperlé sur les huit parties disputées. Le match face au Lillois Mertens était même allé jusqu'à 15-13 dans le dernier set au tie-break. Sur les quatre dernières années, j'en suis à 37 matchs remportés au tie-break pour 14 défaites seulement. J'ai la chance de pouvoir m'appuyer sur un gros service. Et cet atout-là est encore plus décisif dans un tie-break. A Duke, aux Etats-Unis (Caroline du Nord), quand j'étais à l'université, j'étais aussi un spécialiste des matchs remportés sur le fil", précise Ludovic Walter.

Quimperlé: le choix du coeur

Ses points remportés ont grandement contribué à maintenir à flot le TC Quimperlé, qui possède l'un des plus petits budgets en première division. Le droitier Vannetais tire l'équipe vers le haut. Et il se sent parfaitement intégré dans cette équipe de copains. " Vannes n'avait plus les moyens financiers de présenter une équipe compétitive à haut niveau. Ils m'ont laissé partir. J'avais le choix. Maisons-Laffitte m'avait contacté pour jouer avec eux. Mais le coeur a parlé. Je suis Breton. C'est vrai que je privilégiais le fait de rester en Bretagne. A Quimperlé, je connaissais tous les joueurs et même l'entraîneur, Philippe Huon, qui était mon entraîneur lors de mes stages à l'adolescence. Il y'a une superbe ambiance dans l'équipe. Le championnat est resserré en date mais ça me manque cette vie collective quand je suis en tournoi individuel, le reste de l'année".

Face à Colomiers, le TC Quimperlé joue son maintien dans l'élite du tennis national, sur la dernière journée. L'exploit ne serait pas mince pour une équipe au budget limité. Il est en tout cas l'exemple qu'avec la volonté, un esprit d'équipe et du talent, les équipes comme Quimperlé ont leur place dans le sport de haut niveau. C'est assez rafraîchissant de le savoir. " Nous sommes en ballotage favorable pour notre maintien. Il nous suffit de gagner un match à Colomiers, une équipe qui n'a plus rien à gagner dans son championnat. C'est jouable. Si nous le faisons, nous ne sommes plus dépendants du résultat de Maisons-Laffite-Grenoble".

Avec un Ludovic Walter en apesanteur, dans les derniers points d'un match, le renouvellement de bail en première division n'attend plus qu'une signature pour le TC Quimperlé.  
Le Vannetais Ludovic Walter (TC Quimperlé, D1) possède cette faculté de gagner ses matchs lors des tie-breaks décisifs. 

 

Quimperlé voit le bout du tunnel

 
Tennis. D1. Maisons-Laffitte - Quimperlé 3-3 
A 6-1, 5-1 pour Maisons-Laffitte, dans le double, nous étions prêts à prendre les claviers d'ordinateur pour mettre une couche d'enduit sur les circonstances atténuantes de la descente de Quimperlé. Mais avec ces diables (rouges) de Maxime Authom et Ludovic Walter, nous ne pouvons jamais être certains de rien. A l'image de leur saison au TC Quimperlé, ils se sont sublimés pour débreaker deux fois et arracher ce match décisif sur un score de 6-1, 6-7, 6-7. Quimper respire encore après son nul face à Maisons-Laffitte. Mieux, les Quimperlois sont en ballotage favorable avant la dernière journée en D1 pour le maintien.

Quimperlé en D1, on croit rêver chaque année. Pour la seconde année consécutive, les Finsitériens font bloc ensemble. Malgré l'hécatombe de blessures, Robin Haase, Charles-Antoine Brézac, Mathieu Rodrigues, les joueurs ont l'esprit club. Ils s'arrachent pour continuer ce conte de fée moderne. La dernière preuve de cet attachement des joueurs au club a été apportée à Maisons-Laffite (78). En difficulté dans ce match, les Quimperlois ont pu compter sur leurs deux fers de lance, cette saison, Maxime Authom (n°867), une vraie découverte et le Vannetais Ludovic Walter (n°527). Quand ils enfilent le maillot du TC Quimperlé, ses joueurs ne sont plus les mêmes.

" On joue à trois joueurs et demi. Mathieu Rodriguès joue sur une jambe. Il tient son match en double. Si on perd en double face à leur paire au dernier match, nous pouvons presque dire adieu au maintien. Là, nous sommes encore en vie. Il faudra prendre deux points face à Colomiers sur le dernier match pour l'assurer complètement", affirme Philippe Huon.

Ludovic Walter encore décisif

Ce point acquis dans les Yvelines, Quimperlé est allé le chercher. Ludovic Walter s'est une nouvelle fois mis en quatre pour arracher deux points décisifs, un en simple face à Jérémy Blandin, avec un tie-break décisif sur le dernier set et l'autre en double avec Maxim Authom. En gagnant à l'arraché, ce dernier match, Maxim Authom et Ludovic Walter ont peut-être assuré sans le savoir le maintien du TC Quimperlé pour la seconde année dans l'élite du tennis français. Réponse définitive, samedi à Colomiers (31). 
Comme sur cette image, Ludovic Walter s'est arraché pour maintenir en vie Quimperlé dans ce championnat. Le verdict final est pour samedi face à Colomiers. Crédit photo: Fanch Hémery. 

 

Impossible n'est pas Quimperlois!

 
Tennis. Première Division. Quimperlé - Lille 3-3 
Zut! On en était presque quitte à commencer toutes ses phrases par des si avec ce résultat énorme face à Lille (3-3). Si Charles-Antoine Brézac n'avait pas eu sa fracture du scaphoïde, si Mathieu Rodriguès n'avait pas eu sa cheville dans le sac, si Vincent Stouff était toujours là, si le "Flying Dutchman", Robin Haase n'avait pas eu mal au dos. Cependant, ça serait faire injure aux Quimperlois qui ont magnifiquement défendu les valeurs de ce club face à l'ogre Lillois. Le mercredi après-midi passé à Kerbertrand restera pour longtemps dans les mémoires.

Les absents ont toujours tort. A la liste des joueurs aligné par le TC Lille, le combat semblait inégal pour le TC Quimperlé. Hors, le sport vaut par ses moments d'incertitude. Et il est encore plus beau quand il défie une logique implacable. Favoris du groupe, les Lillois portés par le Belge, Olivier Rocchus (n°66 et tombeur du numéro 1 mondial, Novak Djokovic à Master de Miami en 2010) devaient tout emporter sur leur passage. Mais les irréductibles Bretons en ont décidé autrement. Tous ont été admirable de courage. Symbole de ce dévouement, Kévin Nédellec (n°15), un jeune du club qui a connu un sacré baptême du feu face à Christophe Rocchus (1-6, 3-6).

"C'est un résultat à la fois génial et frustrant. Avec une équipe amoindrie, on arrive à tenir tête à l'équipe, à mes yeux, la plus forte de la Poule. En même temps, au complet, on pouvait rêver d'accéder à la phase finale, cette année. En tout cas, quels que soient les joueurs qui passent, à Quimperlé l'esprit d'équipe prévaut toujours. Mention spéciale à Maxime Authom, énorme aujourd'hui. J'espère récupérer Mathieu Rodriguès pour la suite. Cela pourrait changer la donne.", indique l'entraîneur Philippe Huon.

Un état d'esprit admirable!

Le Vannetais Ludovic Walter semble marcher sur l'eau à chaque rencontre jouée par le TC Quimperlé. Depuis deux saisons au club, il se surpasse pour aller gagner ses matchs à l'arraché. Encore une fois, le Quimperlois a puisé dans ses réserves pour battre le Belge, Yannick Mertens (5-7, 6-4, 6-4) et en double avec Maxime Authom (n°228) - formidable découverte - le duo Lillois composé de l'Allemand Gremelmayr (n°294) et de Olivier Rocchus (n°408), 6-4, 3-6, 10-8. Bourreau de travail, le joueur reconnaissait lui-même être passé par des moments durs. :"Par rapport à samedi dernier où j'ai été battu en 3 sets face à Grenoble, j'avais un sentiment de frustration. Frustration parce que je revenais de blessure et que j'étais juste physiquement. J'ai beaucoup bossé pour revenir et aujourd'hui j'avais un désir de revanche. J'ai été au bout de moi-même. Je suis super content du résultat pour l'équipe", souligne le Vannetais.

A 19h15, mercredi soir, Kerbertrand jubilait. Le TC Quimperlé avait fait jeu égal avec le TC Lille. Rencontré après le match, le président Lillois, Henri Magniant, n'en menait pas large sur la production de ses joueurs à Quimperlé. " On s'en tire bien. Quimperlé a sorti un gros match. Ils ont de beaux joueurs. Heureusement pour nous que Robin Haase n'était pas aligné, autrement, je n'imagine même pas ce qui aurait pu se passer".

Après sa défaite initiale face à Grenoble (2-4), le TC Quimperlé a encore accompli des miracles. Il en faudra encore d'autres pour se maintenir tout en haut du tennis Français.  
Même sans Mathieu Rodriguès, même sans Charles-Antoine Brézac, même sans Vincent Stouff, le TC Quimperlé de Philippe Huon continue d'être le poil à gratter de la première division. 

 

 

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