Série 3 : Frères et soeurs unis par le même sport

 

   
  Gymnastique rythmique. Lucile et Coraline Michard, un duo complémentaire 
L'eau et le feu! Les soeurs Michard, Lucile et Coraline Michard Quimper GR en Finistère, ont en commun cette grande passion pour la gymnastique rythmique. On pourrait presque établir un parallèle avec les couleurs des deux clubs de Milan en football. Le noir est la couleur commune aux deux formations Milanaises. Le rouge du Milan AC est associé au feu, celle du bleu de l'Inter signifie l'eau qui éteint le feu Rossonero (rouge et noir en Italien). Chez les soeurs Michard, la métaphore fonctionne ainsi, Coraline, 15 ans, allume la flamme et Lucile, 19 ans, plus tempérée dans son comportement, se charge d'atténuer les braises de sa soeur, pour un duo qui fonctionne à l'unisson.

Le club du Quimper GR en Finistère, crée en 2007, est étroitement lié à la famille Michard. Le père, Hubert en est le président, la mère, Patty en est la trésorière. Plus qu'un sport, le club du Quimper GR en Finistère se révèle être au coeur de la vie familiale " Nous sommes très impliqués dans ce club. Le club revient énormément comme sujet de discussion à la maison. Nous sommes baignées dedans depuis toute petite. Depuis mes six ans, je n'ai jamais arrêté ce sport. J'ai pourtant essayé de faire de la gymnastique artistique ou de la danse classique mais jamais, je n'ai trouvé ce plaisir que je ressens dans la gymnastique rythmique. J'ai d'abord commencé à la Quimpéroise, de 6 à 13 ans, avant d'être au Quimper GR en Finistère, depuis sa création en 2007", indique Lucile Michard.

La petite soeur, Coraline, 15 ans, a vite pris le pli de cette discipline. Dès 5 ans, elle était dans les salles pour pratiquer la gymnastique rythmique. " Voir ma grande soeur pratiquer ce sport m'a sûrement donné envie d'en faire à mon tour. Ca avait l'air bien. Je suis très différente de ma soeur, au niveau caractère. Je suis plus speed et je pense avoir un caractère plus fort. On a la chance de bien s'entendre même s'il y'a des clashs entre nous. Elle me calme. J'ai tendance à vite monter. Je peux être dès fois sur les nerfs. Lucile le voit immédiatement et elle sait trouver les mots pour que je relativise de suite. En compétition, si je n'arrive pas à faire un mouvement à l'échauffement, je me bloque et je fais une fixation dessus. Du coup, je suis encore plus stressée. Lucile m'apaise. Elle est très importante pour mon équilibre", précise Coraline.

" Coraline, c'est un volcan!"

Tout le temps, à ses côtés, aux entraînements comme en compétition, Lucile Michard joue le rôle de la grande soeur. " Notre complicité grandit avec le temps. Nous avons fait un ensemble pour la première fois avec ma soeur, l'an passé. On était associée avec Elsa Decosse et Inès Rannou. Tout le monde a trouvé sa place. Coraline, c'est un volcan! On s'aide mutuellement. A l'entraînement, je suis plus amenée à lui donner des conseils. Elle est très perfectionniste et elle a tendance à lâcher les bras si elle n'arrive pas à ses fins. Par exemple, cette année, la corde est imposée aux épreuves individuelles. Comme elle n'aime pas cet engin, elle fait une trop grande fixation dessus sans voir ce qu'elle réussit avec cet instrument. Je pense lui apporter du calme et de la sérénité en compétition. Elle est plus jeune donc elle a moins de recul par rapport à une performance sportive. Réciproquement, elle m'apporte ce surplus de motivation. Elle est toujours à fond, donc forcément ça rejaillit comme un miroir sur les individus à côté d'elles. Pour son âge, elle a un caractère très fort. Elle sait ce qu'elle veut et elle fera tout atteindre son but", analyse Lucile Michard.

9ème des championnats de France junior à Chambéry en individuel en 2009, Lucile Michard vit sans doute sa dernière saison au club, avant un break de quelques années. " Je suis sur Nantes, cette année pour mes études, avant de partir certainement vers la Belgique, l'an prochain. Je rentre tous les week-ends, spécialement pour la gymnastique rythmique. Ce sport, c'est un besoin. Si je ne le pratique pas, je ressens un gros manque intérieur. Je prends beaucoup plus de plaisir, maintenant car je suis moins focalisée sur le résultat. Même si je dois partir pour les études, je serais toujours lié au club et à ce sport. Je pense continuer encore quelques années ", explique la doyenne des licenciés du club.

Un duo pas encore au goût du jour

Complémentaire dans un ensemble, le serait-elle dans un duo dans les compétitions? " Je pense que ce n'est pas encore le bon moment pour être associées. On s'entend très bien mais on se sent mieux toutes les deux dans un ensemble avec deux autres filles à nos côtés. Avec le temps, je pense qu'on formerait un bon duo mais les caractères sont trop opposés encore pour faire que ça ne clashe pas entre nous de temps en temps. Pour l'instant, on est très bien en ensemble", relance Coraline Michard.

Avec la passion de la gymnastique rythmique chevillée au corps, les soeurs Michard, Coraline et Lucile Michard composent pour le mieux au niveau de leur caractère pour s'aider mutuellement et réciproquement dans les compétitions et en dehors des salles. Elles devront encore une fois montrer leur meilleur visage aux finales de la zone Ouest de Rezé (16 et 17 décembre), afin de décrocher leur billet en individuels, en duo ou ensemble aux championnats de France, en janvier, à Thiais. 
 

 

 

   
  Handball. Julien et Manuel Nédelec, frères de coeur 
Estampillés par le sceau de l'AL Châteaulin, les "frangins" Nédelec, Julien, 25 ans et Manuel 21 ans sont une référence dans le handball Finistérien. Pas simplement pour leur talent sur les parquets, mais aussi pour les valeurs humaines qu'ils dégagent: simplicité, humilité et un savoir-être au quotidien. Fer de lance depuis quelques saisons de l'AL Châteaulin, ils ont grandi avec le club, qui joue actuellement en nationale 3. Amarré sur les bords de l'Aulne, leur attachement au club et au handball dépasse le seul cadre du sport. Une vraie passion.

L'idée de faire cette série sur les frères et soeurs est intervenue, suite à une réflexion. Est-ce qu'une relation peut évoluer dans une fratrie? Oui, certainement. Et si oui, peut-elle évoluer aussi dans le sport? Ayant fait ce reportage en 2009, sur les frères Nédélec, Julien Nédelec, l'aîné, se chargeait alors d'atténuer l'ouragan Manuel, qui pouvait à tout moment disjoncter et sortir de son match à ses 17/18 ans en prénationale. Trois ans après, les rapports ont évolué et la complicité a grandi de plusieurs crans. " Je me contrôle plus facilement en match. Avec Julien, nous avons tout les deux quitté le domicile familial. On se voit moins souvent mais paradoxalement, il y'a plus de complicité entre nous. Même en match, quand avant mon frère s'énervait, j'avais plus tendance à le laisser dans son coin. Aujourd'hui, je vais vers lui pour lui dire que c'est rien, ça va venir. Je me mets à sa place et devine la frustration qu'il ressent. Il le fait pour moi, alors je dois le faire pour lui quand il vit cette même situation en match", avance Manuel Nédelec.

Un recul par rapport au jeu

Pour Julien, leur relation a aussi évolué dans le bon sens. " Nous n'avons pas du tout le même caractère. Je suis plus réfléchi, calme et posé que Manu. J'ai besoin d'avoir ce temps de réflexion avant de prendre une décision. Lui a toujours été plus volcanique dans son comportement, il a toujours besoin de faire quelque chose. A l'adolescence, je ne le comprenais pas toujours. Il pouvait sortir de ses gonds à tout moment. Avec le temps, il s'est calmé. En match, il est plus concentré sur le jeu. Il m'apporte beaucoup. Dans les temps morts, il y'a plus d'échanges qu'auparavant mais comme il a été repositionné à l'aile, nous sommes assez éloignés par nos zones de jeux".

Si la relation a évolué, leur attachement avec le club de l'AL Châteaulin n'a pas changé, même si tout deux ont pris du recul par rapport à une simple défaite ou victoire. " Je veux toujours gagner. Avant quand l'équipe perdait, je pouvais le prendre pour moi. C'était aussi ma défaite. Je relativise beaucoup plus aujourd'hui. Le hand est une des composantes de ma vie, mais plus la seule. Après, jouer avec son frère en N3M n'est pas commun. C'est un avantage car je sais quand et où partir, être dans le bon timing pour recevoir ses passes. L'énervement peut encore venir. Mais je pense plus à l'équipe. Si je sors du match, l'équipe est pénalisée", reprend Manuel Nédelec.

Deux caractères oppsés

Véritable juge de paix entre les deux, le père, Patrice Nédelec a vu grandir leur relation avec le temps. " Julien a commencé par le foot au FC Châteaulin mais l'ambiance lui plaisait mieux au handball. Manu a tout de suite pris une licence au hand à 5 ans. Ils ont deux caractères différents. Julien a celui de sa mère, Corinne, il est plus calme, plus posé et plus casanier. Il sait arrondir les angles. Par exemple, il n'a jamais demandé de mobylette à l'adolescence. Il préférait rester au calme. Manu a pris mon caractère. Il s'emporte facilement, et a besoin de sortir de suite ses émotions. Contrairement à son frère, il a eu un scooter quand il avait 14 ou 15 ans et on ne le voyait jamais à la maison. Ca a clashé entre les deux frères car ni l'un, ni l'autre ne se comprenaient réellement. Julien a toujours eu beaucoup de responsabilités car il était mature plus tôt que les autres. A 17 ans, on lui demandait de gérer énormément de choses au club. Le handball, c'est sa vie et sa passion. Il a toujours voulu travailler avec les enfants et dans le sport. Il se destine à être éducateur spécialisé dans le handball. Je ne doute pas que ce métier est fait pour lui. Manu a toujours été extrêmement perfectionniste. Ca ne le dérange pas de se fixer des objectifs très hauts, qui sont parfois inatteignables. Il en a besoin. C'est son moteur et c'est comme qu'il puise sa motivation".

Comprendre ses défauts pour apprécier ses qualités

Bizarrement, leur amour pour ce jeu a légèrement dévié de sa trajectoire jusqu'à ce surprenant témoignage de Julien Nédelec. " J'adore toujours jouer mais je trouve maintenant plus de plaisir à transmettre. Je suis arrivé à un âge où je serais même content qu'un jeune prenne ma place en équipe première. Je suis plus à l'aise pour entraîner une équipe de filles. Il y'a moins besoin de hausser la voix et il y'a plus de subtilités que coacher une équipe gars. Eduquer est un besoin. Le handball m'a beaucoup donné comme valeur dans la vie. Je pense que je suis arrivé à un moment où je dois être redevable et transmettre à mon tour aux jeunes mes connaissances et un savoir-être. L'AL Châteaulin est notre club de coeur et une seconde famille. Nous recueillons aujourd'hui les fruits d'une politique mise en place par Thierry Goulard et les dirigeants de l'éqoque, commencée en 1995/1996. On se défonce avant tout sur le parquet pour la ville et pour ces dirigeants qui ont donné tant d'heures pour qu'on en soit là aujourd'hui".

En national 3, Julien et Manuel Nédelec ont gravi tous les échelons avec le club de l'AL Châteaulin. Complices dans les salles, ils le sont maintenant peut-être encore plus dans la vie. Un signe d'une évolution manifeste. Ils ont simplement appris à faire moins attention à leurs défauts pour mieux apprécier leurs (grandes) qualités. 
 
  Fer de lance de l'AL Châteaulin, Julien et Manuel Nédelec font partie de cette génération dorée formée sur les bords de l'Aulne.  

 

 

   
  Handball. Julie et Cindy Jeannes, unies sur le parquet et dans la vie 
La vie des soeurs Jeannes, Julie, 25 ans, et Cindy, 28 ans tourne beaucoup autour du sport et du club de leur enfance, l'ALPA Saint-Yvi. Ayant commencé le handball, la même année, en 1994, elles ont trouvé dans ce club, une chaleur, une convivialité et un sport, le handball qui correspond à leurs envies. Aujourd'hui, joueuses de l'équipe première de l'entente Rosporden SYTEM, elles jouent le haut de tableau en excellence régionale féminine. Portrait.

Avec un père impliqué dans le club de football de Saint-Yvi, la route des soeurs Jeannes avec le sport a vite été empruntée. " Tous nos dimanches, on les passait au stade de football de Saint-Yvi, étant petites. Comme mes parents sont beaucoup impliqués dans le bénévolat, nous les avons suivis. Mais il n'y avait pas d'équipes de football féminin à Saint-Yvi donc nous sommes allés vers le handball. Ma soeur, Julie, a commencé par le handball à 7 ans, moi, j'ai fait un détour par la gymnastique avant de débuter le handball à 10 ans. Depuis, nous n'avons plus quitté le club", raconte Cindy Jeannes.

Demi-centre en équipe première, Julie Jeannes est celle qui ordonne le jeu en attaque, pivot, Cindy est celle qui le dirige en défense. Leur relation est fusionnelle et pousse même en dehors du handball. " On se voit très fréquemment en semaine. Nous avons emménage toutes les deux sur la commune d'Elliant. Le handball est plus qu'un sport. On s'implique dans le club, on y joue et nous y avons rencontré nos copains et maris aujourd'hui. Dans nos réunions familiales, le sujet du handball revient forcément à table. Avec toujours cet attachement profond pour notre club. Jamais nous n'avons pensé à le quitter même pour jouer plus haut. On sait ce qu'on perdrait, pas ce qu'on gagnerait", résume Julie Jeannes.

Dans la vie comme sur le parquet, Julie Jeannes et Cindy Jeannes présentent des caractères différents. " Je pense être plus protectrice et affirmée que ma petite soeur. Sur le parquet, j'essaie de lui remonter le moral si jamais elle rate une passe ou un but. Si elle prend un tampon, c'est plus fort que moi, la joueuse, qui lui a fait ça, en recevra un en retour en défense. C'est très fort notre relation. On se dit tout. Et en match, nous nous connaissons par coeur. Ca fait huit ans qu'on joue ensemble en senior", précise Cindy Jeannes.

Cinq du même quartier en équipe première

L'ossature de l'équipe première de l'entente Rosporden-Saint-Yvi est formée par une autre originalité. Elles sont cinq de l'équipe à avoir habité dans le même quartier, dans leur enfance: Marion Fiche, Annaïg et Gwenaëlle Furic, Cindy et Julie Jeannes. " Nous sommes toutes arrivées aujourd'hui à un bon niveau région. Nous avons trois entraînements par semaine, le lundi, mercredi et vendredi. Avec les matchs plus le temps passé à la salle, les week-ends tournent exclusivement avec le handball. Passé 13 heures, le samedi, on ne pose même plus la question. C'est la force de l'habitude. Cindy travaille parfois le week-end mais elle veut savoir dès la fin, le résultat. Autrement, elle appelle dix fois (rires). Nous sommes très solidaires dans l'équipe. On espère retrouver la prénationale, le plus haut niveau en région. Nous visons le haut de tableau, cette année, sans se mettre la pression de la montée. On repart plus sur un cycle de travail de trois ans, qui doit nous amener à ce résultat".

Actuellement quatrième de leur poule, l'entente Rosporden Saint-Yvi Tourch Elliant Melgven, coachée par l'ancien Concarnois, Tugdual Tanneau, connaît un coup de moins bien, après un début de saison en fanfare. Mais elle peut compter sur l'investissement sans faille de Julie et Cindy Jeannes, foncièrement attachées à leur club de toujours. 
 
  Les soeurs Jeannes, Julie et Cindy, sont indissociables avec le club de handball de Saint-Yvi. Plus qu'un club, elles y ont trouvé une raison d'être.  

 

 

   
  Basket-Ball. Justine et Thibaud Quémard, jumeaux inséparables jusque sur les parquets. 
Nés le même jour, le 9 octobre 1992, ayant commencé le basket-ball en même temps à l'âge de 7 ans à l'Ujap Quimper, Justine et Thibaud Quémard poussent le mimétisme à porter un numéro semblable en matchs avec le numéro 5. Cependant, sur le parquet, leurs caractères diffèrent. Extrêmement fusionnels, unis par une grande passion pour le basket-ball et le club de l'Ujap, les jumeaux restent indissociables sur et en dehors des parquets.

Avec un grand-père, Michel Gloaguen, président fondateur avec Louis Le Boedec en 1984 de l'Ujap Quimper, un père, Michel, qui fut joueur et président de la section professionnelle pendant de nombreuses années, les jumeaux Quémard avaient déjà un parcours plus que balisé à la naissance avec l'Ujap Quimper et le basket-ball. " Nous avons des photos à la maison où nous sommes dans la même poussette avec Thibaud, à 9 mois, à la salle omnisports. Depuis nos sept ans, on passe tous nos week-ends dans cette salle. Même en vacances, nous avons du mal à couper avec le basket. C'est vraiment une passion. Seul notre mère, Brigitte n'a pas joué à l'Ujap. Nos grandes soeurs, Laurence et Christelle ont toutes porté les couleurs de l'Ujap. Christelle a même fait partie de l'équipe de France cadette quand elle avait 14-15 ans".

Même si Thibaud a d'abord débuté le sport avec le tennis et Justine, avec la gymnastique, ils ont vite pris la balle au rebond pour le basket-ball. Dès 7 ans, la première licence était signée. Treize saisons après, la passion de ce sport ne les a pas quitté, voire elle a grandi au fil des années. " J'aime tellement ce sport que j'envisage d'en faire mon métier. Je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autres, dans la vie de toute façon. En match, je pense être plus expressif que Justine. Je montre plus mes émotions. J'aurais dû mal à concevoir le basket-ball que pour le plaisir. Sur le parquet, seule la victoire m'importe. Je suis très mauvais perdant. Je déteste ça même quelque soit le jeu. Comme je veux être coach professionnel plus tard, je m'efforce de décortiquer au mieux toutes les phases de jeu. Joueur, je suis meneur. J'aime faire jouer les autres et anticiper avant tout le monde une situation de jeu", précise Thibaud Quémard.

Une relation très fusionnelle

Ailière à l'EB Quimper Cornouaille, Justine Quémard est plus détachée par rapport à ce sport. " Contrairement à Thibaud, qui est plus passionné que moi encore par le sport et le basket-ball, j'ai toujours voulu faire quelque chose en dehors du basket. Même si comme Thibaud, je suis en fac de sports. Je ne veux pas en faire mon métier. Je souhaiterais être kinésithérapeute à la fin de mes études. Thibaud est plus plongé dedans. Notre relation est très fusionnelle. Même si nous avons des caractères différents, on a besoin l'un de l'autre. C'est assez fort. Avec l'âge, ça devient encore plus évident. A l'adolescence, il y'a eu quand même quelques clashs entre nous (rires). En basket, Thibaud analyse tout et me donne des conseils. Le basket revient souvent à table dans nos discussions familiales. C'est un sujet inépuisable (rires). On aime tellement ça qu'on a du mal à s'en détacher. Je me verrais mal faire autre chose. Comme on le fait depuis tout petit, venir à Michel Gloaguen, le week-end, est presque naturel pour nous, on ne se pose même pas la question", souligne Justine. 
 
  Meneur en équipe C en ligue 1 et entraîneur chez les jeunes à l'Ujap, ailière à l'EB Quimper Cornouaille, Thibaud et Justine Quémard ont une relation très proche. Jumeaux nés sous le signe de l'Ujap, ils tirent leur force d'une union indissoluble dans leur clan familial et dans la famille Ujap. 

 

 

   
  Football. Les frères Lamblé: le trio de choc de l'US Quemeneven 
L'US Quemeneven réussira-il pour la première fois en 80 ans, à accéder à un championnat de ligue en fin de saison? Actuellement leader de son groupe, avec 25 points, ce club familial réalise un début de saison plus que prometteur en D1, poule B avec six victoires pour une défaite. Parmi les joueurs de cette équipe se cache une saga familiale, avec les frères Lamblé, Gwenolé, Tristan et Gurvan. Le père, Marcel, avait d'ailleurs été un pion essentiel de l'équipe dans les années 80. Et le cousin, Erwan, 38 ans, est également licencié au club. Portrait de cette fratrie formée au club.

L'US Quéméneven modifie régulièrement ses statuts en fin d'exercice. Montés au plus haut niveau de district à la fin des années 2000, les joueurs de Régis Corre effectuent un très bon début de saison avec six victoires pour une défaite. Avec les frères Coquard, Quentin (milieu de terrain) et Clovis (gardien de but), une autre famille compose cette surprenante formation avec les frères Lamblé, Gwenolé, 19 ans, latéral droit, Tristan Lamblé, 20 ans, milieu de terrain offensif et Gurvan Lamblé, 23 ans, latéral droit ou milieu de terrain droit. " Cette année, le club a fait un gros effort dans le recrutement. Beaucoup de joueurs sont arrivés à l'intersaison. Moi-même, je jouais au Quimper Kerfeunteun en DSE ou en DRH mais Quéméneven me manquait. C'est un club familial où il règne une super ambiance avec tous nos potes d'enfance. Il y'a toujours ce rituel d'avant et d'après match. Je ne serais pas retourné si le club n'avait pas été ambitieux sur un plan sportif. Je voulais jouer le haut de tableau", précise Tristan Lamblé.

Lui aussi, passé par la case de l'ES Kerfeunteun en jeune, Gurvan Lamblé est l’aîné de la famille et le seul qui a eu le privilège de jouer avec son père, Marcel, chez les seniors. " J'ai commencé à 15 ans en D4. Mon père a joué en première dans les années 80 et 90 comme latéral droit. Mais à la fin de sa carrière, il jouait comme avant-centre. Il misait plus sur son expérience (rires)". Le contexte familial, avec un père, joueur et toujours arbitre de touche au club et un cousin, Erwan, licencié, fait que les trois frères Lamblé sont enracinés dans ce club. " Comme mes autres frères, je suis parti chez les jeunes. Je joue plus en D2 avec l'équipe réserve mais ça m'arrive de dépanner en équipe première. J'ai joué deux ans à Plonévez du Faou en 17 ans, comme nous n'avions pas d'équipe à Quéméneven dans cette tranche d'âge. Je m'y plaisais bien, j'y retournerais peut-être un jour mais le choix de revenir à l'USQ était naturel".

Avec six joueurs formés au club, nés entre 1989 et 1993, l'US Quéménéven recueille aujourd'hui les fruits d'une politique amorcée au milieu des années 90. " On est tous passés par l'école de football. Nous nous connaissons tous. Maintenant, nous sommes arrivés en équipe première senior. La plus forte équipe jamais vue à Quéménéven? Peut-être, les anciens ne nous le disent pas mais ils sont toujours là pour nous suivre. A Carhaix, le samedi soir, un car entier rempli de 50 personnes est venu nous encourager, en championnat. Une trentaine d'autres spectateurs sont venus en voitures particulières. On ressent un fort engouement, cette année. En coupe de France, face à Châteaulin, au 5ème tour (2-4, ap), il y'avait plus de 200 personnes au stade", relève Tristan Lamblé.

Pas le même caractère

En puisant sa force de cet esprit familial, l'US Quemeneven peut poser sur la pelouse, ce brelan 100% US Quemeneven avec les frères Lamblé pour justifier de ses ambitions pour l'équipe première. " On souhaite faire un bon parcours. Sans parler de montée, nous voulions jouer en début de saison, le haut de tableau. Les premiers résultats nous confortent dans cette optique. Etre la première équipe à faire monter l'US Quemeneven en ligue, bien-sûr qu'on y pense! C'est une motivation supplémentaire de se battre pour notre club tous les week-ends. Les anciens seraient fiers si nous arrivions à le faire, cette année", assure Tristan Lamblé.

Encore vainqueur à Landrévarzec, ce week-end (2-6), les frères Lamblé présentent cependant des profils différents sur le terrain. " Gwenolé et moi, nous nous ressemblons au niveau caractère. Nous avons hérité de notre père. On est plus calme et combatif que Tristan. Lui est plus nerveux et râleur sur un terrain. Il peut sortir plus facilement de son match mais c'est aussi le plus doué. La moitié des joueurs de notre équipe a moins de 23 ans de moyenne d'âge. Jouer avec ses frères est un avantage sur un terrain car on anticipe mieux leurs réactions et leurs placements", conclut Gurvan Lamblé.

Unis pour porter le club au sommet de la division, les frères Lamblé n'ont pas fini d'arpenter le terrain d'honneur à Quéménéven. Cette seconde génération pourrait amener le club à un destin encore inconnu à ce jour. 
 
  Comme les frères Coquard, les Lamblé, (de gauche à droite), Gwenolé, Gurvan et Tristan, sont passés par l'école de foot de l'US Quéménéven. Aujourd'hui, ils sont arrivés en haut de la pyramide du club en jouant avec l'équipe première en D1.  

 

 

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