SERIE 4 : Les bretons à l'étranger

 

Jean-Pierre Bosser. The Boss' à La Réunion.

   
  Série n°4. Les Bretons à l'étranger. Jean-Pierre Bosser à La Réunion  
De Tréogat à Saint-Denis de La Réunion, ce parcours surprenant est la trajectoire prise par Jean-Pierre Bosser, le coach des Marcassins de Tréogat (D2), qui a posé, depuis ce lundi, le pied sur l'île de la Réunion pour prendre en main l'équipe locale, 9ème de son dernier championnat en DH. Légende du Stade Brestois, "Bobosse" reste avec 180 matchs le joueur qui a disputé le plus de parties en D1 avec le club de la cité du Ponant. A 52 ans, il se lance un nouveau défi personnel, décidé à se jeter à fond dans ce bouillon passionné d'un stade de 13.000 places.

Ce que le roi Pelé a manqué pour quelques centimètres avec un tir du milieu de terrain, face au gardien Tchécoslovaque, Ivo Viktor, à la coupe du monde 1970 au Mexique, Bobosse, l'enfant de Pouldreuzic l'a réussi avec son missile longue portée de 60 mètres, au stade Mayol de Toulon, en 1986, face à un Pascal Olmeta, parti dans une envolée de dribbles, dramatique au final. La carrière de Jean-Pierre Bosser est marquée par ces faits de gloire, comme ce 16ème de finale, face à la Juventus de Turin, en 1989/1990, en coupe de l'UEFA. Les crampons définitivement rangés, à 33 ans, en professionnel, à Mulhouse (D2), Jean-Pierre Bosser n'en garde pas moins la passion du football. " J'ai toujours baigné dans le football. J'aime tant ce sport et le contact au quotidien avec un groupe. Je ne pourrais jamais être dans un bureau, comme directeur sportif, par exemple. C'est un super challenge qui m'attend à la Réunion. C'est une revanche personnelle! Je n'ai aucune garantie, juste un contrat jusqu'au 31 décembre 2013. Le football n'est pas une science exacte. Les premiers résultats avec mon groupe sera important pour la suite de mon parcours à la Réunion".

Revoir Jean-Pierre Bosser à ce niveau de responsabilité fait indéniablement plaisir à tous les amoureux de football dans le Sud-Finistère. Même s'il a quitté le football professionnel, il a toujours gardé cette envie de revenir coacher ou intégrer un staff de haut niveau. " J'ai eu des contacts avec le Togo ou le Québec. Même des contacts noués avec l'AS Saint-Etienne et l'Olympique Lyonnais. J'ai su dans une formation à Ploufragan que le club de Saint-Denis cherchait un entraîneur pour son équipe senior. Nous sommes tombés d'accord avec le président. C'était une opportunité à saisir. J'ai toujours été clair avec le club de tréogat que si je retrouvais un poste dans le milieu professionnel, je partirais. J'avais accepté de donner un coup de main aux Marcassins. J'ai adoré ce côté très familial dans ce club. J'y étais vraiment bien même si dans le milieu amateur, on doit s'adapter constamment, être plus souple avec ses principes".

Une nouvelle aventure qui commence!

L'homme aux quatre montées successives avec l'US Crozon de président Frédéric Le Borgne (2002-2006), jusqu'en DH, retrouve ce niveau avec le club de Saint-Denis de la Réunion. " Le niveau correspond plus à celui de la CFA 2 en France. Il y'a 12 équipes dans ce championnat. Ca me rappelle Brest. La ville de Saint-Denis compte 140.000 habitants, à peu près la même taille que Brest. Le stade fait 13.000 places. Le championnat se déroule de mars à décembre. J'ai un bel effectif à ma disposition, qui est très jeune. La reprise a été fixée, fin janvier. Je reprends le groupe, après une semaine de préparation foncière. C'est une nouvelle aventure personnelle qui commence. En France, c'était bouché et compliqué pour moi de retrouver un poste de coach".

Même si La Réunion reste dans notre métropole, le périple du plus célèbre Pouldrezécois, avec Jean Henaff et Pierre Jakez Hélias, mérite sa place dans cette série dédiée aux Sudistes à l'étranger. Au pied du piton de la Fournaise, Jean-Pierre Bosser repart pour un sacré challenge personnel, qui lui permet de reprendre pied avec le football de haut niveau, un milieu dans lequel il baigne depuis son adolescence.  
 
  Arrivé ce lundi à la Réunion, Jean-Pierre Bosser prend en main l'équipe de Saint-Denis de la Réunion, 9ème du dernier championnat en DH.  

 

 

R. Quéffelec est parmi les 15 meilleurs arbitres

   
  Série n°4. Régis Queffelec: l'arbitrage de Lopérec à Adelaïde en Australie.
 
Que de chemin parcouru au sens propre comme au figuré pour le Lopérécois, Régis Queffelec. A 15 ans, il fait ses premiers pas dans l'arbitrage, avec le soutien de nombreux dirigeants de Lopérec Sports. A 22 ans, il arbitre jusqu'en DH pour le FC Châteaulin, club dans lequel son père, Roger donne bénévolement de ses services à l'arbitrage. Aujourd'hui, à 31 ans, il fait partie des 15 meilleurs arbitres du championnat Australien. Un parcours hors du commun pour ce Wallaby made in Breizh.

C'est bien connu, les Bretons sont de grands voyageurs. Partout, dans le monde, même à des endroits les plus insolites, il n'est pas rare de croiser un compatriote. Régis Queffelec voue une passion de l'arbitrage, depuis son adolescence qui l'a poussé à vivre à fond sa passion. Le déclic pour une trajectoire peu commune s'est produit lors de son semestre Erasmus en Espagne en 2003 . " J'y ai rencontré là-bas ma compagne. Elle était Australienne. Ca fait maintenant six ans que je suis installé à Adelaïde (état de l'Australie du Sud, 1,2 million d'habitants). Malgré mon niveau, je ne vis pas de l'arbitrage. Et je suis ingénieur en informatique".

Or, la passion de l'arbitrage a traversé les océans. Elle est même devenue une idée fixe dans une semaine type. " Pour arriver à ce niveau, il faut s'imposer une rigueur et ne pas en démordre. Le lundi, je cours 6 kilomètres suivi d'une séance d'étirement. Le mardi soir, je recentre sur le physique, le mercredi soir, une séance spécifique de vitesse d'une heure et demie, le jeudi, une autre basée sur les déplacements latéraux et technique arbitrale, vendredi, un léger entraînement avant les matchs. En Australie, la compétition pour les matchs par état se dispute le samedi à 15 heures. Pour les compétitions nationales, ça s'étale du vendredi au dimanche".

Le travail paie à la fin. Depuis une saison et demie, Régis Queffelec a intégré l'élite de l'arbitrage Australien et officie au centre en première division, la A-League. " Le championnat Australien est d'un bon niveau et s'améliore de saisons en saisons. . Harry Kewell, Emile Heskey, Robbie Fowler ont joué ou jouent actuellement en A-League. L'attraction et une forte médiatisation sont venus cette année avec l'arrivée d'Alessandro Del Piero au FC Sydney. A l'aéroport, lors du jour de son arrivée, c'était plein à craquer. L'Australie concentre une forte communauté d'Italiens. Pour eux, c'était impensable de rater ce rendez-vous".

Devenir arbitre FIFA

Pour son premier match en première division, Régis Queffelec, est entré dans le vif avec Melbourne Victory face à Gold Coast (Etat du Queensland). " Pour mon premier match, je me retrouvais à arbitrer Harry Kewell, demi-finaliste de la ligue des champions avec Leeds en 2001. Ma première année, j'ai arbitré 3 matchs en première division. En tant qu'arbitre, l'important est la régularité sur tous ces matchs. Surtout ma première année, où je devais passer ce cap". Parfaitement adapté à l'Australie, Régis Queffelec ne se voit pas revenir en France pour le moment. " L'Australie est un pays magnifique même si la vie commence à être de plus en plus cher. C'est une expérience formidable à tenter pour un jeune. Je n'oublie pas la France. Je suis en contact régulier avec mes ami(e)s ou mes parents. Je tente de revenir une fois par an au pays".

A 31 ans, Régis Queffelec a l'avenir devant lui, même s'il est paradoxalement un des arbitres les plus âges dans la première division Australienne. " Quand j'ai compris que j'avais certainement plus d'avenir dans l'arbitrage, j'ai arrêté d'être joueur à 18 ans, à Lopérec. Nous avons une grosse solidarité entre nous dans l'arbitrage. Mon objectif serait maintenant d'aller le plus haut possible en devenant arbitre FIFA pour diriger des matchs internationaux. Et d'être régulièrement appelé pour arbitrer des matchs en première division Australienne. Arbitrer Del Piero? Ca n'est pas encore arrivé. Je me tiens prêt (rires). " 
 

 

 

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